Flynn Carson est le Bibliothécaire : il est chargé par la Bibliothèque, lieu magique qui abrite toutes les connaissances de l’humanité, de retrouver les artefacts et objets mythologiques qui sont cachés dans le monde entier. Mais quand la Bibliothèque est en danger, quand une mystérieuse organisation veut organiser la résurgence de la magie afin de dominer le monde, quand Flynn est débordé par sa tâche, la Bibliothèque lui adjoint trois nouveaux Bibliothécaires et une Gardienne afin de constituer une équipe prête à répondre à tous ces défis.
Flynn Carson est un héros qui a été créé en 2004 à travers une trilogie de téléfilms où un jeune docteur bardé de diplômes, incarné par Noah Wyle, était chargé par la Bibliothèque de retrouver trois objets mythiques : la Lance de la Destinée, le Trésor du Roi Salomon et la Coupe de Judas. On s’en doute, le pitch de départ pousse très vite le personnage vers des références évidentes comme Indiana Jones. Les téléfilms, multidiffusés (y compris sur la TNT chez nous) apportent leur lot de divertissements sans prétention.
En 2014, le producteur Dean Devlin (caché derrière des films de Roland Emmerich comme Stargate ou Independance Day) et le showrunner John Rodgers (Leverage, le premier film Transformers) s’associent pour lancer cette franchise dérivée, une série télévisée qui ne parle pas de Flynn Carson – contrairement à ce que laisse croire le titre français –, mais bien de l’équipe de Bibliothécaires.
Le principe est assez simple : chaque histoire tourne autour d’un objet, d’un artefact ou d’un personnage mythique repris dans le titre de l’épisode (l’antre du Minotaure, la Pomme de la Discorde, etc…) et chaque saison, de dix épisodes, est liée par un fil rouge.
L’équipe est composée de membres qui se complètent afin de faire face au challenge de chaque mission : Cassandra, une jeune femme aux prodigieuses capacités mathématiques ; Jacob, un gros bras passionné par l’art ; Ezekiel, un voleur arrogant talentueux manipulateur des nouvelles technologies ; Eve, une militaire douée pour le commandement ; enfin Jenkins, le gardien de la Bibliothèque et son agent de liaison avec les Bibliothécaires.
Le spectateur retrouvera tout ce qu’il peut attendre de ce genre d’intrigues autour d’une équipe : l’apprentissage de la coopération, les égos qui s’opposent puis se complètent… rien que de très classique à priori. Il en va de même pour l’habituel développement de la personnalité de chacun, un épisode pouvant se consacrer à chacun sans noyer le récit.
Cette saison est portée par un fil rouge global autour du Temps et de la geste arthurienne. Le scénario est limpide : la confrérie du Serpent essaye par tous les moyens de permettre à la Magie d’envahir le monde, ainsi elle tentera de la gouverner. Au fur et à mesure, ce plan est mis à mal par les Bibliothécaires et cela aboutira au climax de fin de saison qui aura de nombreuses répercussions sur la suite des évènements.
La réalisation est dans des tonalités très classiques, les épisodes étant généralement confiés à des réalisateurs confirmés comme Jonathan Frakes. Pas de marque particulière, mais un ton léger accompagné d’une musique discrète de Joseph LoDuca, qui n’hésite pas à singer à l’occasion les partitions de Murray Gold (Doctor Who). Côté effets spéciaux, là aussi, il n’y a rien de honteux sans éblouir la rétine, une mini-saison permettant de concentrer les faibles moyens à bon escient. Quelques décors en dur tentent de rappeler les références à Indiana Jones de la trilogie de téléfilms originale.
On sent l’objectif derrière la production, à savoir livrer des épisodes montés efficacement, avec des plaisanteries, de l’aventure, des clins d’œil assumés et une volonté d’amuser sans complexifier ou plonger dans un récit sombre et mature.
Les qualités de la série sont ailleurs. D’abord, il y a le personnage de Flynn Carson qui apparait dans une poignée d’épisodes de la première saison. Cultivé, volontiers asocial, roublard, héroïque à l’occasion, Noah Wyle compose un personnage très proche de Doctor Who (en particulier Ten et Eleven) qui surprend par sa constante positivité et l’invention de plans toujours étonnants pour sortir des pires situations. Son apport et son énergie sont indéniables tant l’acteur semble à l’aise dans son rôle et on se prend à attendre chaque apparition avec impatience.
L’autre force de la série est son rapport à l’imaginaire, au sens large. Les scénaristes touchent à tout : mythologie antique et scandinave, personnages de Fantasy (comme les dragons), geste arthurienne, steampunk, fantastique, etc…
Cette approche des genres SFFF peut se voir de différentes façons. Par exemple de manière frontale comme dans l’épisode 3 où les créateurs transposent le mythe du Minotaure dans une entreprise.
Elle peut être aussi plus indirecte, lorsque des films et œuvres diverses sont évoqués tout au long des épisodes, voir présentés comme des objets mythiques eux-mêmes.
Enfin, il y a clairement des clins d’œil à la SFFF dans le choix des guests stars qui parsèment cette première saison. Apparait notamment Tricia Helfer (Six dans Battlestar Galactica) sans sa robe rouge, Bruce Campbell que l’on ne présente plus en père Noël déjanté, ou encore Jerry O’Connell (Sliders).
Ce melting pot assez improbable fonctionne bien et insuffle beaucoup de fun et de divertissement, histoire de nous laisser tranquillement faire connaissance avec l’équipe sans trop se prendre au sérieux.
L’intrigue fil rouge est dans ce prolongement, avec une invitation à un voyage dans le temps et la confrontation au mythe du roi Arthur d’une façon, au final, assez maline pour ne pas tomber dans le cliché éhonté. La révélation importante sur un personnage amène son lot de surprises et d’émerveillement, ce qui enrichit considérablement le final dont on devrait retrouver les conséquences lors de la saison deux.
Conclusion
Flynn Carson et les nouveaux aventuriers (The Librarians en VO, c’est tellement plus juste) est un chouette divertissement qui ravit l’amateur de SFFF par ses références constantes et l’utilisation, souvent judicieuse, de clichés du genre. Cette première saison concentrée sur dix épisodes avance rapidement et bénéficie de quelques épisodes funs où le rythme fait rarement défaut. À découvrir.
Flynn Carson et les nouveaux aventuriers Saison 1
Crée par John Rodgers
Avec Noah Wyle, Rebecca Romijn, Christian Kane, Lindy Booth, John Kim, John Laroquette
Diffusé par France Télévisions – DVD et Bluray disponibles