L’Indominus rex, un dinosaure génétiquement modifié, pure création de la scientifique Claire Dearing, sème la terreur dans le fameux parc d’attractions de Jurassic World. Les espoirs de mettre fin à cette menace reptilienne se portent alors sur le dresseur de Raptors Owen Grady et sa capacité à communiquer avec ces animaux.
Le 20 octobre sortaient les DVD et blu-ray de ce quatrième opus de la franchise Jurassic Park. Si l’on considère que le numéro 3 n’en fait pas vraiment partie, on peut en dire de même pour ce reboot… Ainsi, Jurassic Park ce n’est définitivement que les premier et second films!
En soi, le film n’est pas mauvais, mais il n’est vraiment pas bon non plus. La débauche d’effets spéciaux et un rythme à 100 à l’heure ne laisse pas le temps à la contemplation du parc ni même à de la tension. Chaque passage un peu trop tendu, un peu trop affolant est très vite désamorcé pour éviter que les enfants (attention c’est un PG-13 donc ça doit rester familial!) n’aient pas trop peur. Cependant, si vous vous rappelez bien le second film, la séquence dans le camion avec Julianne Moore avec l’enchaînement d’obstacles qu’elle rencontre, donnait à la scène un réel niveau de réalisme que ce nouveau film n’a pas.
L’ensemble est beaucoup trop lisse; à l’image des deux héros (à tarter!) qui se mettent en danger tout seul (pas très malin de la part de l’ado de 16 ans…). On s’en fout en fait qu’ils soient poursuivis par le Rex modifié! Nous on voudrait bien qu’ils se fassent manger pour qu’ils arrêtent de brailler. Bref. Ils ne présentent AUCUN intérêt et servent uniquement de faire-valoir à leur tante.
C’est d’ailleurs Bryce Dallas Howard en tante dépassée et business-woman accomplie qui s’en sort le mieux. Le personnage possède une réelle évolution: elle apprend à s’intéresser aux autres; à les considérer plus important que son travail. L’actrice est pétillante et drôle, parfois touchante même si le film ne laisse place à aucune émotion (attention tout de même, on serait dans un film intelligent!)
Oui Chris Pratt est marrant. Un peu. Mais on est loin de son rôle dans Les Gardiens de la Galaxie.
Après, du point de vue du scénario, c’est la débandade de… rien! Quelques esquisses sur les animaux en captivité (pour rien en faire au final! On est loin de La Planète des Singes), un peu de dénonciation de l’armée (on notera au passage que l’armée est quand même tournée en ridicule avec son plan improbable; pas crédible une seule seconde!), une petite pique sur le profit et un « joli » message sur des Raptors qui s’attachent à leur maître. On aurait juste bien aimé que certains thèmes soient vraiment développés et que le film nous dise quelque chose plutôt que de nous envoyer du claquage de mâchoires à tout bout de champ.
Les scénaristes tentent vainement une approche « je dis un truc bien dans mon film explosif »: le propriétaire du parc, Masrani, multimillionnaire attentionné, avec toujours une petite vanne sympa, veut prouver à Claire qu’elle doit apprendre à connaître ses employés et son public; se détendre un peu et aimer la vie (comme par exemple conduire un hélico pour faire de la surveillance alors que tu n’as pas ton permis! C’est marrant enfin!). Le mec finance des recherches de modifications génétiques pour donner naissance à des monstres et divertir toujours plus un public de débiles, mais attention… il est gentil!
Incohérences totales tout du long: le Rex modifié arrive à arracher son implant où est caché le GPS, les armes ne fonctionnent pas sur lui, les enfants restent coincés dans le parc alors que TOUT le monde a pu revenir au point de départ… Il faudra reconnaître l’efficacité de quelques séquences de poursuite assez bien faite et des décors magnifiques. De plus, les effets spéciaux sont de très grande qualité et la réalisation est réussie. Le dynamisme des séquences nous fait oublier que le film est creux…
CONCLUSION
On entend beaucoup que la modernité c’est bien. Comme la technologie et tous les effets formidables que l’on peut maintenant faire dans un film et proposer à un public qui, de toute façon, consomme le cinéma comme un Big Mac. Et bien cette fois (comme beaucoup d’autres en ce moment…), le Big Mac est loupé. La salade sort un peu, le steak est de travers, mais ce n’est pas encore très grave. Ça passe. Seulement, la sauce commence à sentir le pourri et ça, c’est beaucoup plus embêtant…
Jurassic World
de Colin Trevorrow
avec Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Nick Robinson, Ty Simpkins, B.D Wong
Universal Pictures, Amblin Entertainment & Legendary Pictures
Blu-ray et DVD disponibles (éditions simple et collector)