Le renouveau du heavy metal passe en ce moment par de jeunes groupes qui renouent avec les cavalcades chères à Iron Maiden, l’énergie des premiers Manowar, la hargne de groupes comme Savage Grace, la solidité d’un Accept et la qualité d’un Death Angel. Souvent, on découvre l’un ou l’autre élément chez ces petits nouveaux, mais avec Holy Grail, on a la nette impression que les fées du metal se sont penchées sur leur berceau tant les Américains sont pétris de qualités. Avec ce deuxième album, ils dépassent toutes nos attentes, en nous offrant des titres à la fois mélodiques, techniques, puissants et accrocheurs : Bestial Triumphans, Dark Passenger et Ride the Void.
Chaque morceau est un véritable hymne Bleeding Stone qui n’hésite pas à lâcher les chevaux, Too Decayed To Wait et Take It To the Grave qui lorgnent vers le thrash des années 1980 avec leurs rythmes syncopés. Les riffs sont recherchés, le chant est précis, la production à la fois claire et efficace, nous entraînant dans des mondes chaque fois différents, qui savent alterner les atmosphères prenantes avec Rains of Sorrow, les envolées lyriques avec The Great Artifice et ses emprunts orientaux, et les moments plus complexes comme les torturés Sleep of Virtue et Crosswinds. Sans jamais quitter sa ligne, Holy Grail sait faire varier les rythmes, tout en offrant à ses musiciens toute la place pour s’épanouir. Le travail des guitaristes Eli Santana et Alex Lee est assez époustouflant, comme le chant de James Paul Luna. Sans doute peuvent-ils parfaitement s’exprimer, car ils sont soutenus par une section rythmique carrée composée de Blake Mount à la basse et de Tyler Meahl à la batterie. Une vraie pépite de heavy metal.
Holy Grail
Ride the Void
Nuclear Blast/PIAS
2013
Chronique originellement publiée dans eMaginarock n°0