Eva Li – auteure de Le Dernier Chemin

arton684-1ccf4Eva Li, l’auteure du roman Le Dernier Chemin, a bien voulu nous accorder une interview. Merci à elle pour son temps ! Je vous invite fortement à découvrir son ouvrage.

eMaginarock : Bonjour Eva, pourrais-tu tout d’abord te présenter auprès des lecteurs de eMaginarock ?

Eva Li : Bonjour à tous et merci Arwen pour cette interview ! J’ai 28 ans et j’ai commencé à écrire à l’adolescence. Essentiellement de la poésie que je gardais jalousement dans mes tiroirs. En 2004, j’ai découvert le slam. Se sont ensuivies quelques années durant lesquelles j’organisais des ateliers d’écriture de poésie dans diverses structures (centres de loisirs, maisons d’arrêt, établissements scolaires…) et des scènes ouvertes par le biais de l’association que nous avions fondée avec des amis. En parallèle j’écrivais quelques débuts de romans que je n’avais pas le temps de terminer jusqu’à ce que je me décide à réellement m’y mettre. J’ai été publiée pour la première fois fin 2011 dans un ouvrage collectif Nœud d’écrits paru aux éditions Black-Out pour quelques textes poétiques et des fragments d’histoires. J’ai achevé Le Dernier Chemin courant 2012, grâce en partie à mon éditeur qui m’avait « imposé » une deadline pour s’assurer que je termine enfin mon premier roman.

 Le Dernier Chemin est ton premier roman, comment t’es venue l’idée ? Pourquoi cet univers?

J’ai toujours porté un grand intérêt aux civilisations éteintes et surtout à leurs trésors de sagesse qui ont bien souvent disparu en même temps qu’elles. Choisir le druidisme, qui était essentiellement une tradition orale, c’était relever le défi de pouvoir faire quelque chose de crédible avec le peu d’éléments qui a réussi à traverser les siècles par le biais de récits de guerres. L’idée de départ était de mettre en avant une philosophie précieuse perdue par la force des conquêtes, tout en évitant d’adopter un point de vue trop manichéen en stigmatisant uniquement les vainqueurs. De là est né Loren, ce personnage un peu double, chargé de transmettre son savoir, mais dont les actes vont pratiquement toujours à l’encontre de la voie du druide.

Dans ton roman, tu mêles habilement Empire Romain et traditions celtiques. Tu arrives à glisser des notions historiques fortes comme Romulus et Remus. Pourquoi ce choix d’inscrire ton histoire dans l’Histoire, mais sans trop appuyer sur ces notions?

Par goût de l’uchronie, d’abord. Et parce qu’il était important pour moi d’approcher au plus près de la vérité tout en conservant une dimension fictionnelle. Il y a une forte symbolique dans les légendes et les mythes fondateurs. C’est effectivement le cas pour Remus et Romulus. Il était intéressant pour moi de faire le lien entre la légende et les jumeaux du Dernier Chemin pour bien des raisons. La première était le lien filial : les premiers, fils du dieu Mars et les autres, fils d’un homme aveuglé par sa haine et qui ne répond plus que par la violence. La seconde étant qu’ils représentaient la note « optimiste » qui faisait défaut à mon roman. En plus de ça, il y a énormément d’éléments intéressants quand on examine d’un peu plus près certaines légendes. Utiliser ces notions sans trop les détailler c’est aussi une manière de tracer d’autres chemins qui peuvent aller aussi loin que l’imagination des lecteurs le permet.

Pour moi, ton livre n’est pas vraiment de la Fantasy, c’est plus un conte. On est surpris par l’apparition de Merlin, mais finalement ça fonctionne très bien avec le reste. Pourquoi avoir choisi de faire apparaître le mage et l’île d’Avalon ?

Je voulais une figure forte, capable de déstabiliser Loren, le personnage principal. Tout le monde connait Merlin, il est intemporel. Cette réflexion m’a amenée à en faire un personnage éthéré qui n’apparaît que dans des lignes de temps différentes, qui vient en aide à Loren, mais qui cache d’autres intentions.

Par la force de la légende, avec Merlin vient Avalon. Je l’ai toujours vu comme un lieu mystique et secret inconnu aux yeux du monde. Une sorte de cimetière pour les personnages féeriques des contes. Avec cette vision c’était une évidence que le roman s’achève là.

J’ai eu d’étranges sensations en le lisant, car on a parfois l’impression de se retrouver face à des faits réels relatés. Il y a quelque chose de très réaliste aussi bien dans ton histoire que dans ton style littéraire. Du coup, on est très vite plongé dans ton univers et le livre se lit d’une traite ! Est-ce que c’est quelque chose à laquelle tu as pensé en écrivant ou juste un ressenti de ma part ?

Merci, ça fait plaisir d’avoir ce genre de retour !

Je m’efforce de m’impliquer réellement dans ce que j’écris et d’y mettre un peu de moi. Par exemple, dans le passage où Keitha déclame un poème devant la cour de l’Impératrice, son ressenti a parfois été le mien quand je montais sur scène pour dire des textes. De manière plus générale, j’essaie de ne pas me contenter de décrire les scènes d’un point de vue extérieur, mais d’être « présente » et de me mettre à la place de mes personnages. Quand on a recours à sa propre expérience des choses, des émotions ou même des lieux, tout s’anime et il en vient une certaine clarté, je pense.

En 225 pages tu réussis brillamment à faire évoluer tous tes personnages sans qu’ils deviennent complètement à l’opposé de ce qu’ils étaient avant. En terme d’écriture, comment as-tu fait pour structurer tout ça ?

Pour commencer, je n’aime pas vraiment les héros qui restent égaux à eux-mêmes du début à la fin. On peut admirer un héros, mais on a plus facilement tendance à s’identifier à un personnage dont les failles nous rappellent les nôtres.

Au début, j’avais une idée assez précise du contexte, cette espèce de guerre froide où chaque camp reste fermement sur ses positions sans céder, j’avais aussi la découpe du roman : les principes druidiques qui donnent le ton des chapitres suivants. Pour faire écho à ces principes, je voulais qu’il y ait une relation de cause à effet pour chacun des événements auxquels les personnages se trouvaient confrontés en prenant en ligne de compte leurs caractères et leurs motivations personnelles.

J’avais en tête d’adopter un ton résolument fataliste ou du moins tendant vers inéluctabilité. Pour ça, il fallait qu’ils soient tous pris dans l’engrenage, même les personnages secondaires.

Enfin, notre vécu personnel fait de chacun de nous un être particulier, j’ai donc eu l’idée des flash-backs, plus ou moins désynchronisés du récit, pour que le lecteur puisse comprendre comment chacun en était arrivé là.

En lisant l’histoire, on a envie d’en savoir plus sur Loren et Keitha notamment. Les retrouverons-nous plus tard ou leur vie sur papier est définitivement terminée ?

On ne les retrouvera pas, non. En revanche, les lecteurs en apprendront plus sur la gloire passée du barbare nordique Crassius dans le prochain…

Enfin, quels sont tes futurs projets ?

Déjà, quelques salons en prévision pour continuer l’aventure de ce premier roman et aller à la rencontre des lecteurs.

Pour ce qui est de l’écriture, j’ai achevé récemment une nouvelle, vision S.-F. de la légende arthurienne, que je compte ou bien soumettre à des revues ou bien étoffer de quelques autres pour envisager une publication sous forme de recueil. Je poursuis également l’écriture de mon prochain roman centré cette fois sur la mythologie scandinave.

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