Tiamat

TiamatPrepare to fight !

« Depuis l’aube des temps, des combattants exceptionnels s’affrontent dans une guerre sans fin pour la conquête de l’Univers. Tiamat, la plus terrifiante d’entre eux, dirigea des cohortes de soldats et balaya ceux qui se mettaient en travers de son chemin. Alors qu’elle était sur le point d’anéantir notre monde, le maître de guerre Enlil, son frère Enki, Ereshkigal la faucheuse et le seigneur Sîn unirent leurs forces. Tentant le tout pour le tout, ils réussirent à vaincre Tiamat. Après des millénaires, ces événements se sont fait légendes et ces combattants hors du commun sont devenus des Grands Maîtres immortels enseignant leurs arts du combat à leurs loyaux soldats.

Dans le jeu de rôle Tiamat, les personnages sont des combattants en arts martiaux. Ils devront apprendre à maîtriser des techniques de combats ancestrales afin d’éviter l’apocalypse. »

Tel est le pitch de ce jeu atypique signé Christophe Hermosilla (Kuro Tensei).

En réalité, Tiamat ne vise rien de moins qu’à émuler les fameux jeux de combat qui firent jadis le bonheur des salles d’arcade et toujours actuellement celui des consoles de jeu : les fameux Street Fighter, Fatal Fury, Mortal Kombat, SoulCalibur, Tekken, etc. En effet dans Tiamat, les joueurs  incarnent des artistes martiaux ayant chacun ses objectifs et se retrouvant pris dans des luttes ancestrales qui le dépassent. Projetés dans les coulisses du monde, les personnages devront choisir une cause, un clan ou un idéal et se battre pour lui.

Round One

Car si l’ambition de Tiamat peut prêter à sourire, l’auteur n’oublie pas d’y faire exister un univers rendant cohérent les codes du jeu de combat – dont il démontre ainsi sa parfaite connaissance. Il a donc développé toute une mythologie formant une toile de fond dans laquelle s’insèrent divers éléments que l’on retrouve également dans bien des films d’action (notamment asiatiques) : yakuzas, triades, ninjas, interpol, ONG et forces spéciales sont notamment de la partie.

Ainsi, un scénario peut facilement passer d’une ambiance Police Story (action urbaine débridée mais « réaliste ») à une atmosphère digne de Mortal Kombat (dimensions parallèles, créatures surnaturelles, pouvoirs plus voyants) et ce de façon tout à fait naturelle – en mettant parfaitement à profit le background du jeu. Celui-ci reste certes simple (depuis l’aube des temps, des Grands Maîtres immortels s’affrontent via leurs clans pour la domination des quatre mondes) mais remplit parfaitement son rôle en fournissant un prétexte logique (et des pistes à foison via diverses factions, lieux, PNJ…) au cadre des aventures que vont vivre les personnages.

Plusieurs niveaux de jeu sont d’ailleurs prévus pour faire peu à peu passer les personnages de profanes à initiés des secrets du monde – toujours à la façon d’un jeu vidéo, une influence à laquelle se tient Tiamat de bout en bout. Un scénario en fin d’ouvrage permet même de commencer cette quête au cours d’un tournoi clandestin à Bangkok (un grand classique du genre !).

Fatality

Du point de vue du système, Tiamat est solide. Évidemment, le jeu est plutôt technique mais sans excès.

Un personnage se définit par quelques attributs et compétences, mais surtout au regard de l’art martial qu’il pratique (karaté, kung-fu, boxe, krav-maga : de nombreux sont proposés…) et des techniques qu’il maîtrise. De nombreuses pages permettent de couvrir les règles de combat (nommées « versus » pour le un contre un et « beat’em all » pour les mêlées) et décrivent en détail les techniques martiales – dont certaines, comme la vague d’énergie, sont clairement surhumaines. Malgré cette profusion (il est même possible de faire des combos !), la base est simple et il suffit que chaque joueur sache ce que son personnage est capable d’accomplir pour que ça roule tout seul. De plus, le livre se termine sur quelques pages reprenant les tableaux importants et fournissant un résumé des points-clés du système : largement de quoi se bricoler un intérieur d’écran de jeu au besoin !

En tout cas, à la lecture des règles de Tiamat et si on est (ou a été) fan de jeux vidéos de combat, on ne peut s’empêcher d’imaginer le guerrier que l’on va se créer ! De nombreuses possibilités sont offertes et quelques pré-tirés fournis ; on voit d’ailleurs que ceux-ci s’inspirent autant des jeux vidéos que du cinéma d’action – qui est donc une source d’inspiration supplémentaire dans laquelle puiser. (d’ailleurs, le jeu dispose même une bande-annonce)

Finish him !

Au niveau des finitions, Tiamat est une belle réussite – d’autant plus au vu de son statut d’autoproduction.

C’est ainsi un bel objet de deux cents pages sous couverture souple en couleur, à la maquette sobre et lisible mais parfaitement dans l’ambiance, et surtout aux illustrations sublimes. Les dessins – nombreux – qui parsèment l’ouvrage sont de toute beauté et participent grandement à nous plonger dans l’ambiance du jeu. Les pré-tirés notamment donnent immédiatement envie de jouer. On ne peut que féliciter les illustrateurs pour ce boulot impressionnant de professionnalisme.

Par contre, le gros défaut du jeu est la relecture : il reste une certaine quantité de coquilles hélas, qui auraient pourtant pu être aisément éliminées par une ou deux passes de relecture supplémentaires (des à au lieu de a…). Rien de rebutant, mais cela détonne au regard de la qualité de finition de l’ensemble.

Continue ?

Tiamat peut se télécharger gratuitement en PDF sur le blog du jeu – où l’on peut trouver toutes les news ainsi que diverses aides de jeu, scénarios ou illustrations. Pour ceux qui préfèrent le papier (cette chronique portant sur le livre imprimé) : il est possible de commander Tiamat sur lulu.com pour une somme modique – ce qui est clairement bon marché au vu du livre que l’on reçoit et par rapport au milieu du jeu de rôle. Enfin, une page Facebook et un forum dédié permettront aux fans de s’informer plus avant sur le suivi – déjà pléthorique – de cette production.

Si vous aimez le cinéma d’action – notamment asiatique – et les jeux vidéo de combat, on ne peut que vous conseiller Tiamat. C’est un très bon jeu de rôle, doté de nombreuses qualités : un beau livre, de superbes illustrations, un univers cohérent, des règles bien pensées – en bref,  toutes les qualités pour vous faire crier « Hadoken » ou « Come here » autour de votre table de jeu !

Tiamat

Un jeu de Christophe Hermosilla en auto-édition

204 pages

Disponible en print on demand sur lulu.com pour 20 €

 Site du jeu : http://tiamat-jdr.blogspot.fr/

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