La Saison des Singes – Sylvie Denis

1753976 : Gabriel Burke, enquêteur privé, monte à bord de l’Abondant, un gigantesque vaisseau chartiste. La cible poursuivie par Gabriel Burke – une mystérieuse et dangereuse criminelle – intéresse aussi deux agents de l’Office pour l’application de la charte, Anna Rank et Anton Margos qui ont pour mission de l’arrêter. Mais lorsque la “rencontre” a lieu, rien ne se déroule comme prévu : la criminelle parvient à s’attaquer à l’Abondant, qui fait naufrage…
Gabriel Burke se retrouve seul sur une planète inconnue où il va entamer une planque de plus de mille ans qui le conduira très loin de sa petite vie tranquille d’enquêteur hédoniste. Au fil des siècles et du sommeil cryogénique renouvelé de Burke, nous suivons l’évolution de cette planète où des humains obscurantistes et les autochtones, les Ninhsis, sont en train d’entrer en contact. Tandis que d’autres survivants au naufrage réapparaissent.
Or, aucun d’entre eux n’a renoncé à ses projets d’origine…

Le roman commence dans un lieu et avec des protagonistes totalement inconnus des lecteurs. Le moins que l’on puisse dire, c’est que nous nous en trouvons un peu déconcerté. Les actions sont lentes à se mettre en place, et les personnages sont assez fades. Après quelque pages, nous passons directement à la deuxième partie, où nous rencontrons enfin Gabriel Burke, un enquêteur râleur qui n’aime pas voyager, mais qui se voit obligé, pour clore son enquête, de se rendre sur un immense vaisseau spatial composé de plusieurs entités, autrefois humaines. L’investigateur en aura pour ses frais : après une courte traque à bord, la criminelle, Kiris T. Kiris, trouve un moyen de provoquer un naufrage. Seuls trois passagers en réchappent : Gabriel Burke, Kiris T. Kiris et Anna Rank, une agent de l’Office. La criminelle et l’enquêteur atterrissent sur la même planète, tandis qu’Anna Rank se plonge dans un sommeil cryogénique à cause d’un gêne modifié et incontrôlable, laissant sa navette à la dérive. Gabriel Burke surveillera pendant mille ans l’évolution des projets de Kiris T. Kiris sur laquelle le temps n’a pas d’effet, à l’aide de ses robots qui le plonge dans un sommeil cryogénique et le réveille ponctuellement.

La deuxième partie du roman est extrêmement longue. Les actions sont trop peu décrites, en conséquence le lecteur n’y participe pas du tout et a beaucoup de mal à se représenter la scène. On ne “voit” pas de mouvement, on a du mal à appréhender la situation parce qu’on n’a pas assez d’éléments descriptifs qui nous permettent d’interpréter quand une scène s’accélère ou quand cela devient dangereux. Une tête coupée ou une balle reçue ne nous affolent pas du tout puisque nous ne sommes pas assez guidés pour comprendre ce qui se passe. Mais cela pourrait être la volonté de l’auteur pour nous faire partager l’absence de réaction d’Anna Rank devant les évènements.

Cependant, la description manque toujours globalement. Lorsqu’un personnage s’assoupit par exemple, on ne s’en rend compte que lorsqu’il est dérangé. À l’inverse, lorsque l’auteur décrit les saisons qui passent, elle utilise un style qui rappelle les contes, et cela ennuie assez rapidement. Les chapitres et les changements de personnages ne sont pas réguliers. Le texte est  mal découpé, un simple interligne peut séparer une année. Les transitions sont brusques et perturbent le lecteur qui a du mal à s’attacher au récit et à l’histoire qui avance par  à-coups d’années, voire de centaines d’années. De plus, on éprouve peu d’attachement pour les personnages, à cause du manque de détails sur leur personnalité ou leurs sentiments. Ils sont tous seuls, l’absence de confidences ne nous aide donc pas. 

Enfin, les termes techniques inventés ne sont jamais expliqués, et cela rend l’histoire encore plus opaque. On doit souvent attendre de longues pages pour comprendre ce que veut dire “Système Immersion”, “Infopaq”, “kit de naissance”, “Charte” etc… On sent qu’il y a une volonté de suspens derrière certains sujets, comme la “Gestion du Sommeil Volontaire”, mais il n’est pas assez mis en valeur pour faire adhérer le lecteur. En revanche, l’histoire de l’humanité pour en arriver au moment où l’action commence est très intéressante, et j’ai trouvé le procédé de modification des humains (allant parfois jusqu’à transférer leur conscience et leur intelligence décuplée dans un vaisseau spatial) particulièrement original et bien imaginé. Les conversations entre les vaisseaux sont également intéressantes et mises en forme de façon à schématiser leur modèle de pensée. 

Personnellement, j’ai réussi à apprécier un peu plus l’histoire lorsqu’elle s’arrête enfin sur les personnages que nous suivons jusqu’à la fin, sans interruption pour avancer le temps… c’est à dire à la moitié du roman (qui totalise 440 pages), lorsque la troisième partie commence. Nous nous arrêtons alors sur la planète où ont atterri, il y a longtemps, Kiris T. Kiris et Garbriel Burke. Nous suivons alors l’histoire de Pierre, qui découvre la civilisation Ninhsis, que les humains avaient toujours considérés comme des animaux. Leur univers et leur mode de vie sont très intéressants. Nous suivons également en parallèle le combat d’Aleshka contre le gouvernement obtus qui veut cacher des vérités scientifiques, pourtant alarmantes.

En résumé, j’ai trouvé que ce roman comportait de bon éléments mais qui ne contrebalancent pas le profond ennui éprouvé et la longueur des évènements.

La Saison des Singes
Sylvie Denis
L’Atalante
21€

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