Survivre à une Invasion Robot – Daniel H. Wilson

Ceux d’entre nous contre qui les machines se rebellent sont nombreux. Il n’est pas rare de rencontrer autour de soi quelque individu vis-à-vis de qui ordinateurs, automates et instruments domestiques font preuve de la plus mauvaise volonté qui soit. Mais imaginez que la rébellion ne soit pas seulement passive et qu’elle concerne l’ensemble des machines d’un côté, l’ensemble des humains de l’autre. L’apocalypse que l’on nous promet depuis si longtemps ne serait alors peut-être plus très loin.

C’est dans cette perspective pas vraiment optimiste, et animé par les meilleures intentions du monde, que l’expert en robotique et intelligence artificielle Daniel H. Wilson, plutôt que de saboter en toute logique ses propres productions, a décidé d’écrire ce petit livre intitulé « Survivre à une invasion robot » Léger, très léger (cent-soixante-dix pages en très gros caractères,  auxquelles on peut soustraire, outre de nombreux blancs, plus d’une trentaine de pages d’illustrations), vite lu, moins dense que le « Guide de Survie en Territoire Zombie » de Max Brooks auquel il est postérieur (la publication en langue anglaise de l’ouvrage de Brooks date de 2003, celle de « Survivre à une Invasion Robot »  de 2005), cet ouvrage n’en est pas moins amusant. Et – car nul ne sait ce qui peut un jour arriver – il pourrait bien se révéler un jour très utile.

Car, en effet, les progrès accomplis et futurs ne manquent pas d’être effrayants. Après un rapide tour d’horizon des drones déjà utilisés et en cours de développement, tout particulièrement sur le plan militaire, Wilson dresse un tour d’horizon des différents types d’animaux-robots autour desquels tournent les recherches actuelles : serpents-robots, chenilles-robots, poissons-robots, minuscules insectes-espions, et même homard-robot. Rien, dans tout cela, que les lecteurs férus de revues scientifiques ne connaissent, mais après avoir parcouru ce panoramique on ne pourra que convenir du fait qu’il sera difficile de leur échapper à tous. Quant aux robots modulaires, métamorphiques, capables, comme le légendaire T 1000, de se reconstituer eux-mêmes après avoir été mis en morceaux, ils font à l’évidence partie des plus difficiles à détruire. Heureusement, l’auteur nous donne quelques pistes qui nous permettront, espérons-le, de nous en débarrasser le jour venu.

Daniel H. Wilson, après une courte pause destinée à nous apprendre à nous échapper sans trop de dommages d’une maison intelligente, dresse un comparatif détaillé des organes des sens de l’être humain et des capteurs technologiques des robots. Ces derniers prennent le dessus presque à tous les coups. Puis il s’intéresse à l’émergence de l’intelligence artificielle : après avoir commencé à s’incliner aux échecs dans les années quatre-vingt-dix, l’homme a appris à perdre dans bien d’autres domaines. Enchainant sur la reconnaissance faciale, la reconnaissance vocale, la reconnaissance gestuelle, le people finding et le people tracking, l’auteur prend un malin plaisir à nous donner froid dans le dos. Mais il persiste néanmoins une lueur d’espoir : si l’on en croit Wilson, il est assez facile de se débarrasser d’un robot géant.

La dernière partie de l’ouvrage est donc, tout naturellement, consacrée à la défense lors des premières attaques, et à l’élaboration rapide d’une riposte destinée à  renvoyer les machines  chez les ferrailleurs. Car il ne s’agira pas seulement, le jour venu, de réussir à semer une tondeuse à gazon d’humeur belliqueuse, mais aussi de savoir attirer les robots sur un terrain qui ne leur sera pas favorable, de se dérober à leurs traques, et enfin de réinvestir leurs zones de prédilections – les villes – pour, en se livrant à un sabotage méthodique, les priver de leurs ressources.

Avec humour, et après avoir passé à la moulinette les méthodes « avec carnages rougeâtres et photogéniques » données en exemple par l’industrie hollywoodienne (de Star Wars à I Robot, en passant par Matrix et Terminator), Daniel H. Wilson nous  propose de nombreuses astuces qui devraient permettre à l’humanité de s’en sortir.  Mais – ajouterons-nous avec une petite note de pessimisme – en avons-nous vraiment envie ?

Original avec une couverture noir, rouge et argent, particulièrement visible à la mode anglo-saxonne, agrémenté d’illustrations intérieures, cet ouvrage souffre hélas d’un handicap notable : si son poids d’un peu moins de trois cents grammes permet de le porter aisément, son format 14 x 21,5 cm le rend impossible à glisser dans une poche, ce qui serait pourtant bien pratique si l’on était amené à détaler dans les décombres, les armes à la main et la vermine mécanique aux trousses. Certains préféreront donc attendre la parution en édition de poche, plus petite et plus adaptée aux situations extrêmes, en priant pour que le soulèvement des machines n’ait pas lieu d’ici là.

Survivre à une invasion robot

Daniel H. Wilson

Couverture et illustrations intérieures : Richard Horne

Traduction : Patrick Imbert

Editions Orbit, 15,50 euros

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