Londres 1888.
Le Mal s’abat sur la capitale européenne, un monstre sanguinaire tue et dépèce des prostitués dans les bas-fonds de Whitechapel, on le surnomme Jack l’Éventreur. À Scotland Yard, l’inspecteur Frederick Abberline et son équipe mènent l’enquête. Entre lettres anonymes, dénonciations calomnieuses, milices qui font la loi et le peu d’indices qu’il recueille au fil de ses virées nocturnes, le commissaire s’égare…
D’autant qu’il est secoué par les démons de son passé trouble. George Godley, son assistant, s’interroge sur son supérieur. D’inquiétantes coïncidences l’amènent à penser qu’Abberline est lié à tous ces meurtres…
Tous les deux sont-ils prêts à découvrir l’insoutenable vérité ?
Pour ceux qui la connaissent, l’histoire relatée dans la BD est au plus proche de ce que l’on sait du mystérieux Jack l’Éventreur. En effet, l’auteur a repris le contexte exact : l’époque, les victimes (identités, lieux des crimes, méthode employée), le responsable de la police (commissaire Warren) ainsi que le nom d’un des suspects « officiels ». C’est autour de cela qu’il a construit son intrigue en plaçant le personnage de Frederick Abberline, policier issu de Whitechapel et amateur d’absinthe, qui va tenter d’arrêter le célèbre assassin. Mais lui-même se retrouve indirectement impliqué dans les crimes et voilà un autre point original du récit : le mobile des meurtres.
Je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler l’histoire si ce n’est que la fin ouvre une porte vers un récit en dehors du mythe qu’il peut être intéressant de découvrir.
Côté graphisme, je m’attendais à quelque chose de plus sombre. Une bonne surprise, car ce n’est pas toujours une bonne solution pour une BD contenant une certaine dose d’horreur. Là, le dessin est détaillé et les couleurs bien maîtrisées. Elles rendent parfaitement l’ambiance de chaque scène, de jour comme de nuit, et c’est un excellent point. L’époque et la ville sont elles aussi rendues avec soin, autant dans les personnages que dans les décors. J’ai adoré le dessin représentant la construction du pont de la Tour de Londres, dont les travaux débutèrent en 1886 (même si sa représentation est trop avancée par rapport à ce qu’elle était à l’époque).
La répartition et la taille des cases est elle aussi bien faite, donnant le dynamisme nécessaire aux différentes scènes illustrées.
Une BD sympathique qui devrait ravir les amateurs du fameux Jack l’Éventreur et permettre à ceux qui ne connaissent pas l’histoire de la découvrir sous un jour intéressant.
Les Liens du sang
Jack l’Éventreur T1
Scénario : François Debois
Dessins : Jean-Charles Poupard
Couleurs : Guillaume Lopez
Éditions Soleil
13,95 euros