J’avais éprouvé un attrait particulier en découvrant Nephilim dans le programme de Mnémos, d’autant que je comptais bien découvrir la plume de Fabien Clavel dont je n’entendais que du bien. Dès que j’ai pu le voir sur les tables de nouveautés des librairies, j’ai su immédiatement que je ne m’étais pas trompée – au grand dam de Deuskin, qui a supporté mon impatience avec brio.
Il faut dire que Nephilim est un très beau livre. Je suis instantanément tombée amoureuse de lui. La couverture n’est pas simplement belle, elle est sublime. Tout y est équilibré : le graphisme, les couleurs et les tons ainsi que les effets au vernis sélectif sur les signes ésotériques qui donnent tout son cachet à cet objet. Vous l’avez compris, je salue bien bas Alain Brion qui a pu montrer l’étendue de ses talents grâce à son chef-d’œuvre. Seul bémol cependant, et je rejoins Deuskin sur ce point, je ne suis moi non plus toujours pas parvenue à identifier avec certitude le personnage représenté.
Avant de le découvrir physiquement, j’avais eu sous les yeux le résumé qu’en fait l’éditeur que je vous retranscris ici :
« Ils sont sept Nephilim à arpenter la Terre depuis l’aube de l’humanité, formant la fraternité de l’Hepta. Immortels, ils sont liés aux cinq éléments : l’eau, l’air, la terre, le feu et la lune. Déchus, ils recherchent leur savoir perdu et poursuivent une quête mythique, l’Agartha. Traqués, ils fuient ceux qui veulent les détruire, les Rose+Croix.
Dans ce premier tome réunissant Le Syndrome Eurydice et Anonymus, Fabien Clavel narre le destin d’une poignée de ces Immortels. À Paris, Jennifer, étudiante à la Sorbonne, sombre lentement dans la folie et la paranoïa alors qu’à Budapest, des jeunes femmes au corps atrocement mutilé sont retrouvées dans le parc Varosliget. La glaciale Ezechiel, inspecteur de police chargée de l’enquête, ne peut croire que ces meurtres sont l’œuvre d’Azarian, sulfureux chanteur de metal en tournée en Hongrie. Pourtant, tous les indices portent à croire qu’il y est lié.
Des sous-sols du métro parisien aux rues enneigées de Budapest, de vieux amis se retrouvent, des forces nouvelles s’éveillent, mais l’ennemi est déjà à l’affût. Et la grande chasse ne fait que commencer ! »
Nous y voilà ! Si le roman s’ouvre sur Jennifer, constituant ainsi la première partie de l’intégrale : Le Syndrome Eurydice, ce n’est que pour mieux nous permettre de reconnaître les quartiers de Paris mentionnés (Odéon, Cité, Bonne Nouvelle, La Chapelle, Parmentier…) et cela apporte un certain charme à ces écrits. Le personnage de Jennifer est en lui-même très bien construit : de prime abord on croit avoir affaire à une étudiante normale mais c’était sans compter sur Fabien qui parsème son récit d’éléments tendant à noircir l’atmosphère jusqu’à la rendre électrique voire inquiétante. A mesure que le mal de Jennifer prend de l’ampleur, l’ambiance s’en trouve plus chargée et plus réaliste jusqu’à l’apothéose. La vie de Jennifer ne sera alors plus jamais comme avant et son destin devient par la même occasion extraordinaire et bien plus important qu’il n’y paraît. Heureusement que le vieux Wag, Nephilim accompli et haut en couleurs, est là pour la guider… Les intermèdes avec cette drôle d’organisation des Rose+Croix dynamisent le récit et éclairent quelques aspects de la vie des Nephilim. Finalement, il n’y a ni Bien ni Mal, le monde est teinté de nuances que ce soit celui des immortels ou celui des simples mortels : rien n’est acquis d’avance. J’espère que nous en apprendrons plus sur cette organisation qui lutte contre ce qu’elle considère comme des énormités de la nature.
Nous la quittons alors pour suivre une nouvelle personne et un autre Nephilim vivant à Budapest : Ezechiel. Celle-ci mène l’enquête sur une série de meurtres rituels probablement perpétrés par un immortel. Reste encore à savoir lequel… Le caractère d’Ezechiel est très intéressant car complexe. Sa froideur cache certainement une grande blessure, et même si on en apprend sur son histoire grâce à Azarian et aux citations précédant tous les chapitres du livre cela ne suffit pas encore à lever le voile sur ces mystères. Cette seconde partie, Anonymus, est d’ailleurs beaucoup plus onirique et ésotérique que la première dont le rôle est surtout de donner le ton au reste du roman. Il ne faut néanmoins pas sous-estimer son importance, car Jennifer est la clé de voute de cette bâtisse formidable !
Je ne peux que sortir enchantée d’une telle lecture et avide de la partager. Il va sans dire que le style de Fabien emporte le lecteur dès les premières phrases et rien ne saurait l’en distraire, si ce ne sont quelques coquilles ponctuelles ayant échappé au travail de correction, les coquines !
Nephilim est pour moi l’une des meilleures découvertes de l’année, j’ai hâte d’avoir entre les mains la suite en novembre 2012 !
Les Déchus
Nephilim Intégrale 1
Fabien Clavel
Mnémos
23,50 €