Flavia de Luce, détective en herbe impertinente, malicieuse et intrépide, se lance dans une nouvelle enquête ! Rupert Porson, un marionnettiste de passage à Bishop’s Lacey, est assassiné en pleine représentation. Qui a pu commettre un tel acte – et pourquoi ? Flavia est suffisamment intriguée pour tenter d’éclaircir le mystère, mais elle devra prendre garde à ne pas s’approcher trop près de celui qui tire secrètement les ficelles de cette danse macabre…
Voici donc le second tome des aventures policières de Flavia de Luce, une gamine de onze ans intelligente, malicieuse et passionnée de chimie. Flavia rencontre par hasard Nialla, une femme qui accompagne Rupert Porson, célèbre marionnettiste qui possède sa propre émission à la BBC. Le couple est coincé à Bishop’s Lacey par une panne de camionnette et le pasteur s’empresse de demander à Rupert, en échange du gite et du couvert, deux représentations pour ses paroissiens. L’affaire est entendue et, lors de la première représentation, Flavia a l’occasion de constater l’énorme talent de l’artiste. Il va jusque lui faire visiter les coulisses, habituellement interdites aux non-initiés. Elle remarque aussi que tout n’est pas rose pour le couple : leur situation financière paraît précaire, Rupert souffre d’une jambe blessée et semble être un homme violent et mauvais. Au cours de la seconde représentation, c’est le drame : Rupert meurt électrocuté. Si tous les spectateurs pensent à un accident, Flavia est sceptique et ne va pas tarder à remarquer que l’inspecteur Hewitt, qu’elle connaît depuis une précédente affaire, est de son avis. La jeune fille se lance alors dans une enquête où de nombreuses surprises l’attendent.
J’avais été intriguée par ces ouvrages d’Alan Bradley et c’est donc avec plaisir que je me suis lancée dans ce tome. Je ne le regrette pas. En découvrant les personnages hauts en couleur, l’histoire mise en place avec un savoir-faire indéniable, je n’ai pu m’empêcher de faire le rapprochement avec certains épisodes de la série TV Midsomer Murders, où le scénariste prend soin de placer chaque personnage et chaque élément de l’histoire avant que ne survienne le meurtre proprement dit à la moitié de l’épisode. C’est le cas ici aussi. Tout le début se consacre à la mise en place, aux relations entre les protagonistes, à la révélation de détails qui seront importants par la suite. Ce n’est en aucun cas désagréable, on ne s’ennuie pas et le meurtre arrive vraiment à point nommé. Ensuite, bien sûr, les choses s’emballent davantage à cause de l’enquête mais la maîtrise de l’auteur est là aussi bien présente.
Les personnages, comme je l’ai déjà dit, sont vraiment hors normes, tous avec des caractères profondément marqués. Certains sont justes horripilants, d’autres carrément toqués, ou bien, comme Flavia, savoureux de complexité et d’originalité (mention spéciale à sa famille, vraiment insupportable). Peut-être que des lecteurs seront gênés par cette gamine dont les connaissances en chimie paraissent un peu poussées pour son âge mais, personnellement, l’explication donnée m’a pleinement satisfaite et je n’y ai rien vu d’illogique. Ajoutez à cela une évolution dans l’Angleterre de la Seconde Guerre Mondiale, à l’atmosphère particulièrement bien décrite, ainsi que le charme de la campagne anglaise et vous plongerez avec une facilité déconcertante dans ce récit.
L’histoire est racontée par Flavia elle-même, ce qui donne, même si son vocabulaire est celui d’une enfant intelligente, un style assez simple, fluide et sans accrocs. Pas de lourdeurs, de phrases ampoulées ou de longues diatribes inutiles. L’auteur va à l’essentiel, comme le ferait l’enfant qui raconte l’extraordinaire aventure qu’elle vient de vivre. Les passages où il est question de chimie égareront peut-être certains lecteurs, mais moi je les ai trouvés très bien écrits et faciles à assimiler. Un excellent point car difficile à mettre en œuvre.
J’adore les ambiances comme celles-ci, mêlant campagne profonde, personnages marqués et enquête policière. C’est donc pour moi une très agréable découverte et nul doute que je me plongerai à nouveau dans les enquêtes de Flavia qui devrait sévir sur six tomes. Avis aux amateurs !
La mort n’est pas un jeu d’enfant
Une enquête de Flavia de Luce T2
Alan Bradley
Éditions MsK
380 pages
17 euros