Je suis tombée un peu par hasard sur ce livre suite à la lecture de la novella de Maëlig Duval, L’Après-dieux, j’étais alors très curieuse de retrouver sa plume et j’ai alors découvert cette anthologie co-éditée par les éditions Nostradamus et les éditions Netscripteurs. Le titre m’a tout de suite parlé, étant assez friande de post-apocalyptique. Et quoi de plus normal que de lire cette anthologie à la veille du 21 décembre 2012 !
Voici la présentation des éditeurs :
Nombre de prophètes l’ont annoncée. Paco Rabanne était un peu en avance, mais les Mayas sont formels : l’apocalypse va advenir, et c’est pour bientôt ! Seulement, personne n’est vraiment d’accord sur ce qui nous attend. Cataclysmes, désastres écologiques, émeutes, holocauste nucléaire, invasion extraterrestre, épidémies, zombies… Dans cette anthologie, rien ne vous sera épargné, pas même les réflexions du Créateur sur cet ultime chaos.
Dans ces visions apocalyptiques où l’humour côtoie le tragique, les auteurs explorent des univers d’une grande diversité : oniriques, réalistes, fantastiques, horrifiques, de science-fiction… et confrontent leur imagination aux pires éventualités !
Tout d’abord, je tenais à souligner la qualité de la préface rédigée par Frédéric Czilinder et Isabelle Marin, qui s’avère très efficace et qui a su me mettre tout de suite le pied à l’étrier . D’ailleurs vous pouvez la retrouver ici.
Voici le sommaire de l’anthologie dans l’ordre d’apparition des textes :
- « L’attente » de Naryoël Narja O.
- « De la veille au lendemain » de Maëlig Duval
- « La fin du monde n’aura pas lieu » de Louise Roullier
- « Le gouffre » d’Aurélie Wellenstein
- « La Dame noire des Puys » D’Aodez S. Bora
- « La fin du monde s’est jouée dans une cabine à UV » de David Baquaise
- « Le poison » de Cassandra Amand
- « Adaris » d’Alister
- « Le monde assassiné » de Cyril Carau
- « Invisible » de Manon Bousquet
- « Ciel de plomb » de Frédéric Czilinder
- « Oh merde ! » d’ Inbadreams
- « Les notes du professeur Tubbleton » de Jérome Rigall
- « Planète bleue » de Sylvain Boido
- « Hamburger Apocalypse » de Romuald Herbreteau
- « L’Éternel et le néant » de Nicolas Saintier
- « Au commencement » de Marianne Gellon
Il n’y a pas un seul texte que je n’ai pas apprécié et pourtant, ils sont tous bien différents, chaque auteur a su donné sa vision de l’apocalypse.
L’anthologie commence presque doucement par ce qui est en fin de compte le plus proche de nous, l’arrivée très prochaine du 21 décembre 2012. « L’attente », vue d’une jeune fille « tourmentée », puis « De la veille au lendemain » où le personnage nous fait vivre sa semaine du 12 au 21 décembre pour finalement se rendre compte que « La fin du monde n’aura pas lieu », nouvelle où Dan, un scientifique, s’évertue à faire comprendre à la population d’une bourgade perdue de l’Oklahoma qu’il n’y aura pas de fin du monde …
Puis doucement, l’anthologie nous fait passer sur des textes plus horrifiques. Dans « Le gouffre », l’auteur revisite le conte du Joueur de flûte de Hamelin à travers des personnages bien plantés … « La dame noire des Puys » met en scène le scénario suivant : et si la chaîne des Puys se réveillait ? On franchit un pas de plus dans l’horreur avec « La fin du monde s’est joué dans une cabine à U.V » : la superficialité apparente du titre nous pousse à croire que l’on va tomber dans un récit teinté d’humour, mais il n’en est rien, vous êtes prévenus.
On passe progressivement sur des récits avec des morts-vivants ou des forcenés. Dans « Le poison », un récit d’anticipation, l’humanité s’est zombifiée. Il s’agit sans doute de la nouvelle qui m’aura le plus marquée … Dans « Adaris », le mal venu de l’extérieur gangrène la planète. «Le monde assassiné » nous raconte comment le capitalisme a créé les zombies ; je vous cite un petit passage : « Zoey ! s’exclama Al, mon amour tu es vivante …
-Pas vraiment. Je suis morte dans un éboulement, mais mon corps et mon âme ne s’en sont pas rendu compte. »
« Invisible » est un texte troublant qui m’a menée en bateau. « Ciel de plomb » est un beau récit d’anticipation, qu’on aurait pu appeler Plus belle la vie Apocalypse, et pas seulement parce que ça se passe à Marseille…
« Oh merde ! » nous présente l’histoire de Yanis : alors que ces camarades se demandaient quel métier ils exerceraient plus tard, lui avait pour vocation de survivre à l’apocalypse, il s’y est préparé depuis l’âge de 15 ans. Aujourd’hui, il a 50 ans et on est en 2019 … « Les notes du professeur Tubbleton » où l’anthropophagie serait l’avenir de l’Homme ! Encore un très bon récit d’anticipation comme je les aime …
Ensuite, on a affaire à des textes plus orientés vers la science-fiction. « Planète bleue » nous offre une vision intéressante de la naissance de l’homme. « Hamburger Apocalypse » m’a fait penser à Wall- E -désolée, je sais que ce n’est pas la première fois que je cite ce magnifique dessin animé. L’homme se relève enfin d’une boulimie prescrite. Un récit plein de gras, de frites, de cheeseburgers et d’un peu de légumes. On vous ne le répétera jamais assez : mangez 5 fruits et légumes par jour … Les deux derniers récits sont un peu plus théologiques : premier d’entre eux, « L’Éternel et le néant », où comment les anges de l’apocalypse descendirent sur terre mais se rendirent compte qu’il n’y avait déjà plus rien. Un récit très drôle où même L’Eternel s’est planté … Ensuite « Au commencement » : et Dieu créa … Non en fait ce n’est pas tout à fait ça, mais presque, parce que le texte parle aussi d’apocalypse. J’en profite pour mentionner la couverture d’Elie Darco qui vient illustrer cette dernière nouvelle, du moins c’est mon impression après lecture.
On notera à la fin du livre une biographie des auteurs, qui nous permet de les découvrir un peu plus et d’aller chercher ce qu’ils ont déjà produit. Je constate surtout qu’il y a de très jeunes plumes et des premières publications qui n’ont absolument pas démérité par rapport à leurs aînées. Une anthologie très réussie qui m’a énormément plu. Evidemment, rien ne vous oblige à la lire avant le 21 décembre 2012 ! Et vous, quelle sera votre apocalypse ?
En attendant l’Apocalypse …
Anthologie dirigée par Frédéric Czilinder et Isabelle Marin
Couverture Elie Darco
Ouvrage réalisé en coéditions, Netscipteurs éditions et éditions Nostradamus
15,50 €