Abraham Lincoln, chasseur de vampires

Lorsqu’Abraham Lincoln découvre que des vampires assoiffés de sang se préparent à envahir le pays, il jure de les éliminer les uns après les autres, à coups de hache. C’est alors que se révèle un chasseur hors pair, menant une guerre secrète sans précédent, avant même de devenir l’illustre figure de la guerre de Sécession.

Étonnamment, ce film fantastique fonctionne mal aux États-Unis suite à des critiques le taxant de “cheap et kitch”. Je dois avouer ne pas comprendre ces critiques, car le film de Timur Bekmambetov est une vraie réussite.

À partir du moment où l’on accepte le postulat de départ (Abraham Lincoln a secrètement chassé les vampires), le film coule tout seul avec une très bonne dynamique. Cependant, les 20 premières minutes sont un peu longues et ne permettent pas une immersion facile dans le film.

Ici, derrière leurs riches apparences, les vampires sont de véritables monstres dénués de toute émotion et donc de toute âme. Certains passages font frissonner et engendre de réelles réactions de peur.

Le scénario est très bien construit sans facilités ni ellipses à rallonge pour éviter les explications. La période où Lincoln range les armes pour se consacrer à la politique est à la fois bien documentée et enrichissante, mais en même temps un peu trop courte pour qu’on puisse saisir toute la dimension historique du personnage. Certains retournements de situation sont imprévus et permettent à chaque fois de relancer le rythme de l’intrigue.

À l’inverse de Dark Shadows​, ​Tim Burton​ nous propose un film intelligent et visuellement abouti qui permet alors d’oublier son dernier film où l’humour insipide effaçait l’ambiance vampirique.

Benjamin Walker est parfait dans le rôle d’Abraham même si tout son talent éclate lorsqu’il a vieilli. La mise en place de sa relation avec sa future femme Mary n’est pas des plus originales, mais elle ne vient pas perturber l’intrigue principale. Son compagnon Henry Sturgess (​Dominic Cooper​ ) est un étrange traqueur de vampire à la vie désordonnée; un brin désagréable. Sa relation avec Abraham évolue au court du film entre forte amitié et rejet.

L’ambiance générale fait penser à celle d’Entretien avec un vampire​ avec un vrai travail sur les décors et costumes d’époque. Une ambiance romantique et historique qui se prête mieux à l’imagerie du vampire plutôt qu’à la modernisation comme on a pu le voir ces dernières années…Les plantations de la Nouvelle-Orléans ont toujours été un superbe environnement pour ce genre de film et celui-ci ne déroge pas à la règle. Ainsi, les paysages traversés (villes et campagnes) sont parfaitement reconstruits et le film d’époque se mêle avec brio au film fantastique.

La 3D relief vaut – enfin!- le coup avec deux incroyables séquences: la course à cheval et le train.

Avec les ralentis proposés par le réalisateur, on retrouve le travail de Zack Snyder où ce procédé vient sublimer une scène d’action. Même si certains combats tombent parfois dans le cliché, le fun qu’ils procurent permet d’oublier le côté “bad-ass”.

La musique est assez étrange: parfois très romantique et d’autres fois tombant carrément dans le métal. Une intrigante bande sonore pour un film ambitieux.

CONCLUSION
Abraham Lincoln: chasseur de vampires​ est un film divertissant tout à fait honnête, à la réalisation léchée. Les passionnés de fantastique seront servis. De plus, la qualité de l’oeuvre donne envie de découvrir le roman. Un VRAI film de vampires jamais vu depuis Dracula​ et Entretien avec un vampire!

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