Sans Âme – Le Protectorat de l’Ombrelle T1 – Gail Carriger

Et voici venir un OVNI dans le paysage de la librairie imaginaire française : Gail Carriger et sa saga du Protectorat de l’Ombrelle. Thé, petits gâteaux et surprises sont au rendez-vous dans ce premier opus. Atypique est bien le moindre des adjectifs que je puisse trouver à ce livre, mais également si délicieux lorsque l’on prend le temps de le savourer.

Le kitsch britannique saupoudré très légèrement de steampunk du roman apparaît immédiatement sur la couverture, qui est la même que l’édition anglo-saxonne. Très bien montée, l’illustration nous offre une vision d’Alexia Tarabotti avant même que l’on ait le temps d’ouvrir le livre, et le moins qu’on puisse dire est qu’elle fait peur, ou en tout cas elle n’a pas l’air commode…

Mais qu’à cela ne tienne, voici la quatrième de couverture :
« Miss Alexia Tarabotti doit composer avec quelques contraintes sociales.
Primo, elle n’a pas d’âme. Deuxio, elle est toujours célibataire. Tertio, elle vient de se faire grossièrement attaquer par un vampire qui ne lui avait pas été présenté !
Que faire ? Rien de bien, apparemment, car Alexia tue accidentellement le vampire. Lord Maccon – beau et compliqué, écossais et loup-garou – est envoyé par la reine Victoria pour enquêter sur l’affaire.
Des vampires indésirables s’en mêlent, d’autres disparaissent, et tout le monde pense qu’Alexia est responsable. Mais que se trame-t-il réellement dans la bonne société londonienne ? »

Et la question se pose bel et bien : que se passe-t-il dans la bonne société londonienne ? Eh bien, l’aventurière londonienne va enquêter dans un univers mélangeant avec talent bit-lit, steampunk et fantastique classique. Et classique est bien l’un des qualificatifs que l’on peut apporter à ce roman puisque si la thématique et la manière de la traiter surprennent le lecteur, celui-ci va s’apercevoir que les personnages entourant Alexia Tarabotti sont très XIXème siècle. La romance entre Lord Maccon et Alexia est par elle-même épique : elle reprend les codes classiques de la bit-lit tout en respectant une certaine retenue, parfois difficile à maintenir, propre au XIXème siècle. Je dois dire que cela m’a fait particulièrement plaisir de découvrir les émois de l’héroïne sans qu’au bout de cinq lignes elle finisse nue comme un ver.

D’un point de vue scénaristique, l’ensemble est tortueux à souhait et appelle aisément d’autres tomes pour compléter le compléter. La traduction est de haute volée et le style très old-school de l’auteure a su garder son charme au fil des pages alors que pourtant le lecteur aurait pu s’en lasser.

Mais ce qui est remarquable avec ce roman c’est l’humour intrinsèque combiné avec l’action omniprésente. Car Alexia Tarabotti a beau être vieille fille, elle ne s’en laisse pas conter, tant s’en faut. Dès le début, une scène où elle règle son compte à un vampire dans un boudoir confère au roman à la fois un côté kitsch, mais aussi et surtout une saveur de comique noir étonnant dans un roman d’imaginaire.

Orbit annonçait le Protectorat de l’Ombrelle comme une révolution, je ne pense pas qu’ils se soient trompés. Ce premier opus révolutionne à la fois les genres bit-lit et fantastique, mais bouleverse également les codes du roman d’imaginaire tel que nous les connaissons. Nous ne pouvons qu’espérer pour le salut de nos âmes que l’éditeur se presse de publier les autres tomes, afin qu’Alexia Tarabotti puisse continuer ses aventures si hautes en couleur.

Sans Âme
Le Protectorat de l’Ombrelle T1
Gail Carriger
Orbit

16,50 €

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