Rien ne nous survivra – Maïa Mazaurette

La réédition en poche de l’un des grands succès de Maïa Mazaurette, auteure qui se fait malheureusement trop discrète ces derniers temps est une évidence que les lecteurs attendaient. Publié il y a deux ans chez Mnémos, j’avais eu l’opportunité de découvrir ce roman et c’est finalement avec un plaisir non feint que j’ai pris en main cette version poche, redécouvrant un univers d’apocalypse politique très spécial.

La couverture, pour le coup, n’est pas clairement dans mes goûts. Elle met en avant le côté militant du titre en oubliant l’aspect majeur des deux héros, qui sont pourtant au centre de l’intrigue. Réalisée par Hervé Leblan, elle reste intéressante même si elle ne correspond pas forcément à mes goûts personnels. Vous voulez en savoir plus sur ce roman ? Voici la présentation de l’éditeur :

Les jeunes ont rasé Paris, ont renversé les fondamentaux de notre société ; les jeunes ont osé briser le plus délicieux des tabous : tuer les vieux. Tous les vieux. À partir de vingt-cinq ans. Laissez les Théoriciens vous expliquer pourquoi.
Dans cette atmosphère de guerre civile, de poudre et de béton calciné, deux snipers émergent : Silence, l’idole que les jeunes suivraient en enfer, et l’Immortel, qui compte bien faire vivre l’enfer à Silence. Quel meilleur terrain de chasse que les toits parisiens?
Avec un cynisme mordant, un humour corrosif, Rien ne nous survivra propose une variation sur notre société actuelle, tout en piétinant les présupposés de notre morale. Car au jeu de l’intolérance jeunes / vieux, qui a commencé?
Le roman a reçu le prix Imaginales des lycéens en 2010.

Au-delà de l’intérêt scénaristique que représente ce roman, il ne faut pas oublier la portée purement idéologique de ce scénario. Il n’est pas anodin que la jeunesse ait choisi de se rebeller contre les « vieux », que cette guerre dans Paris dégénère, que la population rebelle ne parvienne pas à s’organiser de manière claire… Rien ne nous survivra est un roman de jeunesse de l’auteure et le lecteur sent qu’elle y a mis tout son esprit de rébellion, en plus d’une véritable réflexion sociale sur la situation actuelle des éléments les plus jeunes de notre société. Le principe de tout détruire plutôt que de perdre leur avancée est également très important et reflète bien l’esprit antagoniste de la jeunesse : tout raser plutôt que d’abandonner le terrain.

Immersif, le récit de Maïa Mazaurette possède finalement assez peu d’éléments classiques liés à l’imaginaire. Il s’agit clairement plus de guerre civile et sociale placée dans une anticipation de circonstance qu’un roman de science-fiction à proprement parler. Par contre le final est surprenant à plus d’un sens. En effet le lecteur est pris au dépourvu, mais pour ma part j’ai ressenti une certaine incompréhension devant la dernière scène, qui m’a paru réellement décalée comparativement au reste de l’ouvrage.

Rien ne nous survivra est un roman absolument époustouflant, et sa réédition chez Folio SF n’est que justice. De grandes qualités de plumes, deux personnages centraux captivants et une étonnante propension au roman de société font de ce titre l’un de ceux qui m’ont le plus frappé. J’ai vraiment été ravi de le redécouvrir deux ans après, constatant qu’il n’a pas pris une ride, voire même qu’il est plus actuel que jamais.

Rien ne nous survivra
Maïa Mazaurette
Folio SF

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