Lionel Davoust est un talentueux nouvelliste, traducteur, et les éditions Critic nous offre ici son premier roman. La volonté du Dragon, depuis sa récente sortie le 30 mars 2010, fait déjà grand bruit en étant nominé aux Prix des Imaginales, des Futuriales et du Prix Elbakin dont on attend les délibérations en août 2010.
Voyons ce que nous livre la quatrième de couverture :
Une reine dont les yeux émeraude lisent l’avenir…
Un enfant-roi, passablement fou, gardien d’un savoir oublié…
Du déroulement de leur partie d’échecs pourrait bien se décider l’issue de la guerre…
Entre les derniers royaumes libres et les forces d’invasion de l’Empire d’Asreth se dresse l’imprenable Qhmarr, petit pays à peine sorti de l’ère médiévale. Gouverné par un roi trop jeune et un conseiller trop confiant, il ne devrait représenter dans le plan de conquête de l’Empire qu’une note de bas de page. Et alors que le généralissime D’eolus Vasteth s’emploie à négocier les modalités d’une reddition diplomatique, déjà, aux portes de la capitale, se presse l’implacable armada… La conclusion du conflit ne fait aucun doute. D’une manière ou d’une autre, Qhmarr passera sous pavillon asrien.
Pourtant, malgré la défaite annoncée, Vasteth découvre des dirigeants qhmarri inflexibles, prêts à confier le destin de leur nation à d’absurdes croyances ancestrales. À travers le défi lancé par l’enfant-roi, ce sont toutes les certitudes du généralissime qui vont se voir ébranlées, tandis que, sur la mer, les soldats meurent, simples /-+pions sur un échiquier qui les dépasse…
A noter que le roman se déroule dans l’univers d’Évanégyre, monde dans lequel on a pu déjà y lire des nouvelles de Lionel Davoust telles L’impassible Armada* ou encore Bataille pour un souvenir**.
La volonté du Dragon est l’histoire de deux forces opposées, de deux sociétés assises sur leurs certitudes qui vont devoir s’affronter. Le généralissime D’eolus Vasteth de l’empire Asreth, un des personnages forts du livre, va être mis au défi par Ehal Hamfaa, l’enfant-roi gouvernant le Qhmarr.
Le combat naval va alors pouvoir commencer. Si vous n’avez jamais joué aux échecs ou au « touché-coulé » ,vous n’allez pas tarder à en comprendre les règles. Ce combat des plus singuliers va être détaillé par Lionel Davoust à travers les tribulations de nombreux protagonistes.
L’auteur ne fait d’impasse sur rien, chaque personnage a une histoire, chaque lecteur se trouvera une affinité tantôt avec l’un tantôt avec l’autre. Les descriptions nécessaires à ce monde sont intégrées sans aucune lourdeur et on y reconnaît son talent car les illustrations offertes par Frédéric Navel témoignent précisément de la perception que l’on se fait de cet univers. Enfin, la couverture de Cyrielle Alaphillipe expose parfaitement la dualité de ce combat qui ne cessera tout le long du roman de nous interroger …
Stop, j’en ai déjà trop dit, ouvrez ce livre et découvrez comment la fantasy peut aussi se révéler riche de sens et d’esprit.
*”Impassible Armada” dans Rois et Capitaines Anthologie dir. Stéphanie Nicot éd. Mnémos
**”Bataille pour un souvenir” dans Identités Anthologie dir. Lucie Chenu éd. Glyphe coll. Imaginaires
La Volonté du Dragon
Lionel Davoust
Couverture : Cyrielle Alaphilippe
Edition Critic
13 €