Interview de Nadia Coste, auteure de Fedeylins

eMaginarock.fr : Bonjour Nadia ! Avant de commencer à poser mes questions je voudrais te remercier d’avoir accepté d’y répondre. J’ai vraiment a-do-ré ce premier tome de ta quadrilogie Fedeylins, qui est d’ailleurs partout sur le Net ! Es-tu satisfaite de ton roman fini (à paraître le 10 mars) et de toute cette effervescence autour ? N’est-ce pas une source d’appréhension par rapport à l’attente que le public en a ? En résumé, as-tu peur que le public soit déçu ?

Nadia Coste : Bonjour et merci pour cet entretien !

En fait, je suis assez fière de ce premier roman édité. Bien sûr, je vois tous les défauts (et je hurle de désespoir chaque fois que j’ouvre le roman, en tombant sur un mot que j’aurais dû changer…) mais j’accepte qu’il soit figé maintenant.

Je suis agréablement surprise de l’accueil qu’il reçoit pour l’instant sur Internet. J’espère que le grand public l’appréciera autant !

Le fait d’avoir eu de bonnes critiques me permet d’être plus sereine face à la sortie. Je n’ai pas trop peur que le public soit déçu (je me doute que certains aimeront moins que d’autres). Maintenant, j’ai surtout hâte de rencontrer les lecteurs !

M.net : Dès les premières pages de Fedeylins, on sait immédiatement que l’on a affaire à la naissance d’un héros et surtout d’un auteur. Est-ce ton premier roman ? D’où t’es venue cette idée géniale ? Est-ce que cela a été difficile de mettre des mots dessus et d’organiser tout ça pour en faire un livre ? Combien de temps t’a-t-il fallu pour l’écrire ?

N. C. : Techniquement, c’est mon troisième roman (les deux précédents n’auront jamais le niveau nécessaire à une publication : il s’agissait plus d’exercices pour appréhender l’écriture).

L’idée m’est venue en partant d’un constat simple : tout à déjà été écrit ! Alors, plutôt que chercher à m’éloigner des clichés, j’ai choisi d’en prendre un, et de le traiter à l’envers. Dans les romans de fantasy, j’ai toujours été frappée par ces histoires où un héros a un destin formidable alors que le reste de la population est d’une banalité qui fait peur (combien d’élu de prophétie ? D’orphelin seul capable de détruire le grand méchant ?). Je me suis donc posé la question : « Et si tout le monde avait un destin, sauf le héros ? ». Ça a été le point de départ.

Ensuite, il y a eu beaucoup de travail, de recherches, d’approfondissements… en tout, un an pour créer l’univers, puis près d’un an de rédaction par tome. Et une autre année de corrections en profondeur. Six années de travail avant de rencontrer l’éditeur qui serait touché par cette histoire.

M.net : La grande force de ton roman, à mon avis, est l’absence de la dualité Bien/Mal mais plutôt cette ambiance d’harmonie régnant dans ton univers. Quels auteurs ont été tes modèles pour écrire un cycle de fantasy si original et intelligent ?

N. C. : J’apprends beaucoup en lisant les romans de Robin Hobb. L’Assassin Royal, par exemple, m’a fait réfléchir au meilleur point de vue à utiliser (que ce soit Cahyl et non pas un narrateur omniscient qui raconte, rendait le ressenti plus fort). J’avoue m’être aussi raccrochée à d’autres récits pour me rassurer sur le rythme choisi (j’aime les histoires qui prennent leur temps). Je repensais souvent aux cent premières pages des Misérables, ou du Seigneur des Anneaux… et même si je suis loin d’être Hugo ou Tolkien, je me disais que ces entrées en matières un peu lentes étaient parfois nécessaires pour servir l’histoire au mieux.

M.net : Je sais que tu fais partie du collectif d’auteurs CoCyclics et que cela t’a beaucoup aidée à améliorer ton manuscrit. L’avais-tu déjà envoyé à des éditeurs avant de le modifier ? Si oui, quelles ont été leurs réactions ? Penses-tu que tu aurais réussi à être publiée sans CoCyclics ?

N. C. : Je suis persuadée que je n’aurais pas réussi à progresser assez pour être publiée sans CoCyclics !

J’avais envoyé le premier tome à plusieurs éditeurs alors qu’il n’en était qu’à une version 3 (c’est-à-dire un premier jet relu et corrigé par mes soins, puis modifié en fonction des premiers retours de mes proches, et avec tout de même les plus grosses fautes pointées par une de mes amies prof de français). J’ai reçu des lettres de refus type et je ne savais pas ce qui coinçait (était-ce l’histoire ? Le style ? La fameuse ligne éditoriale est toujours un concept un peu flou pour un jeune auteur). Bref, comme je croyais à cette histoire et que j’étais prête à la porter au bout d’un processus éditorial, j’ai cherché à avoir des retours plus précis sur ce qui pouvait être bloquant pour un lecteur. En cela, le collectif CoCyclics m’a ouvert les yeux très vite. Je faisais des erreurs de débutant ! Et la plupart étaient faciles à corriger ! Bien sûr, ça demandait un peu de travail. En parallèle, j’ai commencé à bêta-lire, moi aussi, c’est-à-dire à commenter les textes des autres de manière honnête pour les aider à progresser. Et j’apprenais tous les jours à identifier des problèmes de structure, de point de vue… Puis je suis passée à la vitesse supérieure et j’ai bénéficié d’un cycle complet sur les deux premiers tomes de Fedeylins (qui, à l’époque, étaient regroupés en un seul volume). A la fin de cette année de travail, j’avais entre les mains une version 8 qui n’avait plus rien à voir avec la version 3 partie quelques années plus tôt tenter sa chance dans le monde de l’édition. Et c’est cette version qui a été acceptée par Gründ, peu de temps après la fin du cycle CoCyclics.

Je sais ce que je dois aux bêta-lecteurs qui m’ont aidée à faire progresser ce manuscrit.

M.net : La couverture de Fedeylins est vraiment une grande réussite. L’illustrateur, David Revoy, a donné un visage, un corps et un physique à tes personnages. C’est presque une deuxième naissance au fond. Comment s’est passée votre collaboration ?

N. C. : J’ai eu la chance d’être impliquée dans le travail autour de la couverture et j’en suis ravie car le rendu est exactement celui que j’avais en tête ! Nous avons dialogué à trois, David Revoy, l’illustrateur, Xavier Décousus, mon éditeur chez Gründ, et moi. J’ai été très exigeante, nous avons fait beaucoup d’allers-retours, de validations d’étapes (position de départ des éléments dans l’image, crayonné détaillé, mise en couleur, etc.). David est non seulement d’une patience d’ange, mais en plus d’une rapidité et d’une efficacité bluffantes ! Je suis impatiente de commencer le travail sur la couverture du tome 2 avec lui.

M.net : Dernières petites questions : quels sont tes projets pour l’après-Fedeylins ? Les quatre manuscrits sont déjà écrits, as-tu commencé un autre récit ? Aurais-je le plaisir de te suivre dans d’autres sagas ? En tout cas, un grand bravo pour ce roman, tu as un talent incroyable alors j’espère que tu l’exploiteras encore !

N. C. : J’ai tendance à dire qu’il n’y a pas de talent, il n’y a que du travail ^^ (mais je prends quand même le compliment pour le prochain moment de doute !).

Pour répondre à la question, j’ai beaucoup de projets d’écriture. En ce moment, entre deux corrections de Fedeylins, je travaille sur une trilogie destinée aux jeunes lecteurs (à partir de 8 ans). C’est une approche vraiment différente et je m’y amuse beaucoup, d’autant que ma fille aînée joue le rôle de la première lectrice ! Mes inspirations pour cette histoire vont chercher du côté du Club des Cinq et des Mystérieuses Cités d’Or !

J’envisage également d’écrire un autre cycle dans l’univers de Fedeylins, sans doute plus court (j’avoue que j’ai déjà deux tomes en tête). Il y sera question d’un personnage que vous ne rencontrerez dans le tome 4, donc je ne dis rien de plus !

Dans tous les cas, j’ai encore beaucoup d’histoires à raconter… et je ne me limiterai pas qu’à un seul univers !

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