D’Obsidienne et de Sang – Les Chroniques Aztèques T1 – Aliette de Bodard

Eclipse a pris, pour notre plus grand bonheur, l’habitude de nous proposer des OVNI de l’imaginaire. Après Nekropolis, un roman fantastique étonnant, voici un polar aztèque surprenant et intrigant…

La couverture de Larry Rostant est absolument magnifique. Elle met en scène un prêtre aztèque au sommet d’une pyramide, le sang s’étendant devant lui. Les tons gris utilisés sont absolument sublimes. Je suis tombé amoureux de cette couverture et ai voulu découvrir rapidement ce que contenait le roman en me lançant dans la présentation de l’éditeur :

Au cœur de la majestueuse Tenochtitlan, capitale de l’empire aztèque, Acatl est un grand prêtre des morts respecté. Son rôle est de s’assurer que les défunts reçoivent les bons rituels et que les rites de passage soient observés pour pénétrer dans le monde des esprits. Mais lorsqu’une ambitieuse prêtresse est retrouvée morte, Acatl va devoir trouver le coupable, pendant que les hauts dignitaires préparent la succession de l’empereur mourant. Au fil de son enquête, Acatl découvre un complot bien plus vaste que la simple mort d’une prêtresse, susceptible de menacer l’avenir de l’empire tout entier.

L’enquête d’Atacl est tout bonnement impressionnante à la fois par la précision historique, le souci du détail et le scénario. En effet, D’Obsidienne et de Sang fait partie de ces romans où l’auteur maîtrise tout de bout en bout avec brio. Historiquement parlant, on sent bien que l’auteure a fait nombre de recherches, poussant sans cesse plus loin son sens du détail. Point important : on imagine bien souvent la société aztèque comme baignée de sang or Aliette de Bodard évite cet écueil de façon fort talentueuse, en évoquant régulièrement  l’écarlate ichor mais sans tomber dans le bain découlant d’une hécatombe sacrificielle. Comme quoi, nul n’est besoin de tombereaux de sang pour rendre un roman passionnant.

L’autre excellent point de ce titre est un scénario mêlant avec talent vérité historique et débordements magiques impressionnants de réalisme et de « normalité » au sein de l’univers décrit. Et c’est cela qui est étonnant : l’auteure parvient à rendre la magie employée par les personnages suffisamment crédible pour que le lecteur se prenne au jeu. Car qu’il s’agisse d’une apparition de jaguar fantomatique, d’une ouverture vers le royaume des morts ou bien de divination, la magie est présente chaque jour de la vie d’Acatl. Et pour tenter de sauver son frère, il sera obligé d’aller encore plus loin qu’il ne l’aurait pensé.

Le seul vrai défaut de ce roman correspond selon moi à une question d’éthique. En effet, Aliette de Bodard est française mais écrit en anglais et se fait éditer dans la langue de Shakespeare. Cela ne me pose aucun problème, loin de là même. Mais lorsqu’elle est éditée en France, elle se fait traduire par un tiers au lieu de retranscrire elle-même son texte, ce que je trouve clairement dommage. Même si la traduction de Laurent Philibert-Caillat est de bonne qualité, j’aurais préféré lire ce que pourrait proposer l’auteure.

D’Obsidienne et de Sang est un de ces OVNI sublimes qu’Eclipse prend la peine de nous faire découvrir. Loin des séries de bit-lit ou fantasy classiques, Aliette de Bodard nous conte à la fois une histoire de sang, de famille et de mort. Et c’est cela qui est proprement fascinant avec elle : elle parvient à nous faire découvrir une autre civilisation à partir d’une sombre histoire de fantasy. Bravo Madame, et merci…

D’Obsidienne et de Sang
Les Chroniques Aztèques T1
Aliette de Bodard
Eclipse Fantasy

18 €

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