Voici que nous revient le groupe Cadmium dont j’avais chroniqué la première démo et dont je vous avais proposé une interview il y a maintenant quelques temps. Le line-up a bien évolué, de même que le musique, que j’ai eu l’occasion de redécouvrir avec Bios, leur seconde démo, bien plus aboutie que la première…
La pochette nous propose un nouveau logo pour le groupe et les tons verts métalliques sont d’excellente qualité. Le travail de Luca Bobenrieth est de très bonne qualité et vient donner à l’auditeur une réelle envie d’en entendre plus.
Ce nouvel album commence avec Hidden Side, morceau aux accents clairement fantastiques laissant une ambiance feutrée et reprenant ensuite sur un rythme nettement plus enlevé et dynamique. Ce même morceau faisait déjà l’ouverture de leur première démo mais la voix féminine a disparu, remplacée par celle beaucoup plus dark d’Anthony Da Silva, qui parvient clairement mieux à tenir le rythme et surtout les envolées vocales récurrentes de ce morceau. La guitare de Robin Houpier n’est pas en reste et ajoutée à la basse, nous nous retrouvons avec un morceau très entraînant. Bizarrement, il m’a fait l’effet, musicalement, d’un générique d’animé japonais : très rythmé, entraînant, énigmatique. Oui des fois j’ai des idées bizarres…
Vient ensuite Pomegranat seed, second morceau en anglais de l’album. Celui est clairement plus ancré dans le metal au niveau de la musique tandis que la voix vient rehausser le tout d’une portion de lyrique du plus bel effet. Les percussions de Thibault Duprez sont bien mises en valeur ici avec une répétitivité de certains accords lui permettant d’avoir la part belle. L’alternance entre moments plus doux, plus feutrés et envolées metalliques donnent un morceau plus surprenant mais tout aussi agréable à l’écoute. Au bout de deux morceaux, pas de déception pour moi.
J’avais reproché à la première démo de Cadmium de contenir uniquement des chansons en anglais, le groupe étant français, et cela m’avait paru dommage de ne pas en profiter pour proposer quelque chose de différent. Des courbes et des lignes est le morceau le plus atypique de l’album. En effet les rythmes diffèrent totalement de ce que l’on a l’habitude d’entendre en metal symphonique. Des rythmes plus doux, une voix forte et suave, s’exprimant de manière compréhensible (avantage non négligeable de la langue de Molière), puis des envolées plus lyriques où la voix d’Anthony Da Silva et la basse d’Olivier Sondag peuvent s’exprimer pleinement. Une histoire de vampires portée par des rythmiques simples mais entraînantes qui doivent être particulièrement agréables en live. Un excellent morceau qui me fait persister sur mon propos d’origine : Cadmium doit clairement continuer dans la voie des chansons en français…
Perfect Decadence est un retour à l’anglais avec un morceau aux accents plus épiques, plus puissants, et cela dès le début. Il s’agit là aussi d’une reprise de la première démo où l’auditeur retrouve les aspects plus XIXe siècle des origines du groupe. La guitare nous propose des rythmiques intéressantes mais malgré son côté puissant, ce morceau n’est clairement pas mon préféré. Je le trouve un peu trop rapide pour la voix du chanteur et il est obligé de mâcher un peu certains mots. Dommage même si l’écoute de l’ensemble reste très agréable.
Véra voit le retour dans le line up d’Émilie Colnat pour un unique morceau, en soutien de la voix d’Anthony Da Silva. Retour également à la langue française et une bien meilleure compréhension des paroles. L’alternance entre le caverneux de la voix masculine et le cristallin de la voix féminine est intéressante, par contre les moments en canon m’ont paru un peu trop décalés, leurs deux voix ne se mêlant pas pleinement à mon sens. Les autres membres du groupe nous proposent une belle performance musicale. Seuls quelques moment vocaux ne m’ont pas semblé aller assez loin mais peut-être parce que je suis devenu exigeant concernant un groupe qui n’a de cesse de me surprendre.
L’auditeur passe ensuite à l’ambiance plus jazzy du Club des Misanthropes, autre chanson mettant parfaitement en valeur la voix atypique de leur chanteur. Les côtés jazz disparaissent pour mieux revenir et le fait d’entendre Robin Houpier jouer de sa guitare comme d’une contrebasse est fort intéressant. Un excellent morceau, doté de paroles intéressantes. On se sent entraîné et il est rare de pouvoir danser sur un album metal de cette manière. Le mélange est réellement prenant et surprenant.
Bios se termine sur A Gifted Child, un morceau beaucoup plus ancré dans le metal symphonique classique où Anthony Da Silva fait des miracles avec sa voix forte. Par contre, la compréhension des paroles est de nouveau un peu entachée. Les trois musiciens proposent toutefois une excellente performance musicale qui vient parfaitement encadrer la voix. Un bon morceau qui malgré son classicisme clôt à merveille l’album.
Seconde maquette de Cadmium, Bios nous montre que le groupe a mûri et qu’il est capable de nous proposer des univers totalement différents sur une seule et même galette. Attention toutefois à ne pas trop se diversifier afin de ne pas y perdre son public, cela serait dommage. Personnellement, je suis très curieux d’entendre leur prestation live et s’ils passent sur Paris, je vous ferais un petit report de leur concert. En attendant, n’hésitez pas à aller sur leur page MySpace pour y découvrir quelques-uns des morceaux que je vous ai cités. De même, je pense que cela peut valoir le coup de soutenir un groupe d’alternative metal français car ils sont trop peu nombreux pour être négligés, voire disparaître, ce qui serait excessivement dommage à mon sens. Cadmium a su une nouvelle fois me surprendre et m’emmener dans un univers peu habituel et enjôleur. Vivement les prochains morceaux en tout cas…
Bios
Cadmium