La fantasy anglo-saxonne est particulièrement fournie et il est difficile de faire son tri parmi la multitude de publications nous arrivant par les maisons faisant de la traduction. Qu’il s’agisse de Bragelonne, Milady, l’Atalante ou encore Mnémos (dans une moindre mesure), chacune de ces maisons nous propose le meilleur de ce qui se fait en matière d’imaginaire. Je vais aujourd’hui parler du dernier roman de Sean Stewart. Exceptionnel est un mot pouvant correspondre de manière assez réaliste à ce one-shot nous proposant de découvrir les aventures de Mark Bouclier et retournant les principes du conte de fées.
Comme chacun sait les premières histoires de fantasy furent les contes lus dans notre enfance par nos parents. Tous ou presque débutent par « Il était une fois… » et se terminent par « Ils vécurent heureux et eurent plein d’enfants… » Mais que se passerait-il si justement ils ne vécurent pas heureux ?
Mark Bouclier, jeune homme abandonné dans son enfance par son père, décide de se rendre dans le Bois des Spectres, touché par une malédiction, et de réussir à où les plus grands héros ont échoué depuis mille années. Le début de cette histoire n’est pas sans rappeler Donjons & Dragons mais là tout va se modifier de manière étonnante. Parvenant à son but il a désormais le droit de demander au Roi la récompense de son choix et il choisit d’épouser la princesse Gaïl. En soi tout laisse présager la fin heureuse des contes de fées mais au contraire tout va aller de mal en pis.
Magnifiquement racontée par Sean Stewart cette histoire nous propose de découvrir une autre fin aux contes, une sorte de prolongation du plaisir de lecture que l’on a à suivre les aventures de grands héros combattant le danger. Ce qui s’ensuit nous pousse à sourire, à vibrer et à avoir peu au rythme du héros. De fantômes en vieilles sorcières en passant par des problèmes purement personnels, Mark Bouclier se rendra rapidement compte que tout n’est pas rose pour les héros et les hommes mariés.
Avec un style très frais et ouvrant au lecteur les portes d’un univers passionnant, Sean Stewart se montre comme un auteur de grand talent et son roman est un franc succès.
La couverture de Julien Delval est particulièrement réussi et propose une alternative à ce que l’on voit maintenant trop souvent sur les couvertures de fantasy : des scènes de combat. Ici la scène est très calme, posée et représente bien les aspects les plus différents de ce roman : il n’y a aucune bataille titanesque, ni morts en grand nombre.
Le Fils de Nulle-part est donc en passe de devenir le fils de chacun de ses lecteurs tant ils vont s’attacher à ce roman. Modifier une part des codes de la fantasy n’est pas donné à tout le monde et Sean Stewart y réussi avec talent…
Le Fils de Nulle-part
Sean Stewart
Editions Mnémos
22 €