Une nouvelle de Bram Stoker, inédite en France, qui vient étoffer la superbe collection des Classiques de chez Bragelonne. Une belle édition, un excellent texte, que demander de mieux ?

L’extraordinaire récit oublié de Bram Stoker, grand maître de l’horreur et père de Dracula.
Un indispensable pour tous les amateurs de littérature gothique.
« J’imagine que s’il devait se produire un nouveau meurtre de nos jours, lança le garçon, hilare, quelqu’un irait se balancer sur Gibbet Hill ! »
Pour échapper au vacarme de Londres, un homme laisse ses pas le porter dans la campagne anglaise. Quand émergent, aux abords d’une colline au passé macabre, une tombe et trois enfants troublants, dont l’aura semble plus vieille encore que les pierres…
Du pur fantastique
Le lecteur va entrer, à travers ce livre, dans un univers de pur fantastique, avec cette réalité qui déraille, qui vient poser une empreinte étrange sur un présent assez normal. On reconnait assez facilement la patte de Bram Stoker, ce style à la fois désuet et séduisant, ces descriptions précises qui nous invitent au rêve. Cette fois nous ne sommes pas face à un roman épistolaire, mais au récit d’une promenade champêtre d’un narrateur jamais nommé, mais qui s’offre le plaisir de quitter Londres quelques heures. Cette promenade, vous vous en doutez, ne va sûrement pas se passer comme il le pensait ! Cette nouvelle est assez magique car elle nous transporte dans cette Angleterre de la fin du XIXe que l’on apprécie tant, les éléments fantastiques fonctionnent bien et le tout est d’une fluidité étonnante. On a presque l’impression d’être face à un devoir universitaire en écriture tant tout est bien dans les cases et la machine bien huilée.
Des personnages inquiétants
Ces trois enfants, mis en avant directement sur la couverture du livre, vont bien évidement être les éléments déclencheurs de déraillement de la vie du pauvre homme que nous incarnons. Bram Stoker nous les décrit à la perfection, les place intelligemment aux différents endroits du récit et distille juste ce qu’il faut d’informations pour que l’on s’interroge sur eux et leur présence à Gibbet Hill.
Mais un goût de trop peu
Malgré une préface signée Maxime Chattam, une traduction de grande qualité de Maxime Le Dain et les magnifiques illustrations de Mikaël Bourgouin, il faut dire que ce livre laisse un goût de trop peu. En effet avec 128 pages au compteur, en version bilingue donc avec seulement une page sur deux de texte de chaque langue, on le lit très vite, presque trop. J’aurais préféré avoir une nouvelle ou deux en plus pour accompagner Gibbet Hill. Mais les fans adoreront et le livre est juste magnifique.
Avec Gibbet Hill, ou la Colline au gibet, le lecteur a l’opportunité de découvrir autre chose que Dracula de Bram Stoker. C’est bien écrit, parfaitement traduit, la fabrication impeccable et inédit en France. Le côté bilingue permettra aux lecteurs de choisir comment ils souhaitent découvrir ce texte, ce qui n’est jamais une mauvaise chose.