Interview avec Mormieben

Bonjour à vous fils de la Mer et un grand merci à vous d’avoir accepté cette interview. Pourriez-vous, pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas, vous présenter et décrire en quelques mots Mormieben ?

Gobrian : Le Capitaine Gannaz, Capitaine du vaisseau amiral autoproclamé de la flotte du Mormieben. Issu des cotes d’Armor à l’origine, qui descendra dans le Morbihan, pour pouvoir, à l’aide de moult ruses emprunter à durée indéterminée le bâtiment qui sera rebaptisé le Mormieben à l’arsenal de Lorient. Et je suis le chanteur accessoirement et mon vrai prénom c’est Gobrian.

Hugo : Bonjour, (susurré) ça va être de l’ASMR Pirate, écoutez moi entrain de boire ce verre de rhum.

Le Capitaine : Tu te dépêches, c’est long, c’est trop long. Allez Jordan c’est ton tour.

Hugo : Je m’appelle Hugo et je suis guitariste, je suis le plus récent du groupe Mormieben. A la base, j’étais sensé être le remplacement du médecin sur le navire, mais à cause d’une méconnaissance de la médecine, on m’a redirigé vers la charpente, donc je suis dans le rôle du charpentier de l’équipage. Parce que moi je pensais qu’à partir du moment où il y avait une plaie il fallait couper et remplacer par un bout de bois.

Le Capitaine : Comme on a vu qu’il taillait vachement bien les jambes de bois, on s’est dit et s’il faisait plutôt des mats.

Hugo : Parce qu’une fois j’ai remplacé une jambe avec une jambe de bois et ça marchait, la main avec une main de bois, bon ça marchait aussi mais avec les têtes c’était pas la même.

Donc maintenant tu es le Jesus du navire en fait ?

Hugo : Oui, c’est un peu ça, je ne suis qu’un humble charpentier.

Jordan : Moi c’est Jordan, alias Monsieur Jo, alias la Perruche

Ca fait beaucoup d’alias.

Jordan : Je suis le navigateur de bord du Mormieben, je suis là depuis le début. A peu de chose près. J’étais même là avant le capitaine.

Le Capitaine : Oui. Euh NON. Pas du tout. (rires)

Josselin : Moi c’est Josselin, je suis le canonnier du Mormieben depuis le début.

Le Capitaine : T’es le chef des canonniers trou du cul

Josselin : Oui bah il n’y a pas d’autres canonniers à ce que je sache donc, je suis tout seul. Et j’aime bien faire boum boum.

Damien : Moi c’est Monsieur Tongs, d’où les tongs que je porte. On les voit pas pour l’interview là, mais on les sent. Cordier. Je m’occupe des cordes.

Le Capitaine : Juge et Flics.

Quelles sont vos influences principales ?

Le Capitaine : On a eu plusieurs groupes qui ont influencé les styles au fur et à mesure. Il y a eu du feu Alestorm, Fintroll du Running Wild, un petit poil d’Ensiferum à leurs débuts.

Hugo : Du Finsterforst

Le Capitaine : Oui surtout pour le dernier album parce que c’est magnifique ce qu’ils font. Et il y en a d’autres mais je ne vais pas m’en souvenir et j’ai pas envie de chercher (rires gras).

Damien : Philippe Catherine pour les textes.

Le Capitaine : Ah non pour les textes, je rêverais de m’inspirer de Philippe Catherine, mais mon esprit n’est pas aussi malade et génial que le sien donc je me contente de valeurs sûres comme Renaud et Brel essentiellement en essayant de mettre le plus possible de paroles, de parler, de mots, d’expressions d’un temps, que les tous petits ne peuvent pas connaître. En gros on essaye surtout d’être raccord au niveau des personnages, parce que nous avons un petit côté historique qu’on cherche à respecter au maximum. Et donc mon personnage venant des cotes d’Armor, le parlé là-bas c’est le gallo. J’en ai appris par des proches, quelques mots, quelques expressions, donc j’en dissémine quelques part, par ci, par là. J’essaye de mettre de vieilles expressions, de langue, de vieux françois, de breton aussi, j’espère un jour avoir le « sachoir » breton. Comme le gallo, je rêverai d’écrire une chanson entièrement en gallo mais pour l’instant le bonhomme il n’est pas éduqué donc ça attendra.

Votre dernier album en date De Charybde En Scylla a été plutôt bien accueilli par les médias, j’ai particulièrement adoré le titre Encalminés, qui compose la musique et écrit les textes au sein du groupe ?

Le Capitaine : Il n’y a que moi qui sait écrire.

Hugo : C’est faux, quel prétentieux

Le Capitaine : Non, on est deux éduqués dans le groupe. Celui là, il faut qu’il fasse les cartes.

Mauvais Capitaine, t’as pas éduqué les autres

Le Capitaine : Non, ben je les ai sauvé de la merde surtout. Je leur ai offert un métier, honnête. De mon point de vue. C’est à dire, tout pour nous, c’est notre argent, c’est juste que les autres ne savent pas que c’est le notre. Pas encore. Donc j’écris la base des textes. Et ensuite c’est retouché plus tard, parce qu’en parallèle il y a les compositions.

Hugo : Compositions qui ont été majoritairement faites par GP, notre ancien guitariste, homme de l’ombre.

Le Capitaine : Notre homme de l’ombre qui s’est barré chez les danois, donc il ne peut plus venir avec nous. Donc on l’a remplacé par notre cordier.

Hugo : Il a fait ça à distance et on l’a enregistré et défendu sur scène.

Le Capitaine : Ben tu sais bien expliquer comment l’album de Charybde En Scylla a été créé au départ ; dis à la Dame.

Jordan: Ben en fait on a une trame principale puisque l’album raconte une histoire et on a écrit toute l’histoire et en fonction de ça, on a composé les chansons. Ensuite une fois les textes écrits, on a un premier jet de compositions musicales avec orchestration etc. Et on a ré adapté les paroles en fonction de l’instrumentation.

4- Diriez-vous que le chant français vous ferme des portes à l’international ou au contraire, est-ce une force pour démarcher ?

Le Capitaine : On va être honnêtes, j’ai rien à foutre de l’anglois et je sais pas écrire en anglois et je n’ai même pas envie. Pourquoi ? Parce que déjà tous les autres le font et je trouve que ce n’est pas parce que l’on ne se converti pas à l’anglais comme les autres qu’on ne peut pas faire de la musique intéressante et qui peut percer à l’international. Surtout dans les groupes folk pagan, c’est même plutôt une force de parler dans sa langue maternelle.

Damien : Ça donne un côté exotique.

Le Capitaine : Voilà, ,on est exotiques, mais surtout c’est un pari qu’on a pris depuis le début, parce que l’on veut prouver que oui, chanter en français, ça peut ne pas être chiant, ça peut ne pas être ultra cliché et ça peut percer l’international et ça peut être très intéressant et ça peut vivre longtemps. Et nous justement on peut avoir une explosion de créativité vu que c’est une langue que l’on maîtrise très bien, ça peut être une langue complexe, justement parce qu’il y a plusieurs patois, plusieurs expressions donc moi je suis bien plus à l’aise et surtout on a bien plus à offrir en parlant cette langue plutôt qu’en anglais au final. J’aime bien ne pas faire comme les autres.

Lorsque vous composez, vous utilisez Guitar pro ou vous préférez avancer en répète tous ensemble ?

Le Capitaine : Déjà, on touille et on met dans le bocal. Ben c’est pas moi qui compose, donc dites.

Hugo : Ben il est pas là. Mais l’outil Guitar pro est forcément utilisé à un moment.

Josselin : Après GP fait ça différemment. Il a fait les samples et après il met ça sur guitar pro.

Et donc GP c’est pas Guitar Pro ^^

Le Capitaine : C’est Gérard Patrick, le grand pipou

Josselin : Alias Gégé patoche, alias le Gardien de la picole

Doit-on s’attendre bientôt à un nouvel album ?

Le Capitaine : Même 2 !

Damien : Enfin bientôt

Le Capitaine : Vous, dites pas tout

Damien : Enfin vu l’espérance de vie d’un pirate, bientôt c’est pas mal.

Le Capitaine : Oui. Il y a un projet acoustique qui va sortir.

Jordan : Faut que l’on remette en place le processus créatif

Le Capitaine : C’est-à-dire, bouger les fesses, fort. Avec des coups de pieds pour que j’écrive.

Hugo : A rebond !

Le Capitaine : L’autre il dit ça, il a rien branlé. Ah tu vois ce que ça fait. J’ai pas rien branlé moi Môssieur. Bref, on est dessus. On bosse, de la composition à l’écriture tout ça. Et après une fois que cet EP, album (on ne sait même pas ce qu’il va pondre) on suit, on regarde où ça va. Et après il y aura la suite de nos aventures en électrique.

Quel est votre pire souvenir sur scène ?

Le Capitaine : Alors ça tombe bien, il n’est pas si vieux que ça !

Damien : Honnêtement je ne sais pas lequel choisir (rires)

Le Capitaine : Alors si on doit choisir un, donc on va taper dans ceux dont je me souviens encore, c’est à dire les plus récents. A Lille. En ouverture d’Alestorm, parce qu’à cause, de, je ne dirais pas quelqu’un, je ne dirais pas quelque chose.

Hugo : Problème technique, de timing

Le Capitaine : Une amputation de set de 25 min. A la base on devait jouer 45 min et on a joué 25 minutes. Et encore c’est parce que notre pote qui manage le groupe avait négocié sinon on ne jouait pas !

Jordan : Il y a eu 5 minutes d’installation, 5 minutes de balance on a joué. Il y a eu tellement de problèmes techniques, qu’on a su 5 minutes avant de monter sur scène qu’on allait monter sur scène.

Le Capitaine : On a même pas eu le temps de planter le décor. Et on se relayait sur scène pour poser le matos et aller se changer en même temps.

Jordan : Et dans les 15 minute en question, il y a eu une grosse coupure de courant.

Le Capitaine : Il y a eu deux coupures, y a eu la première une petite et ensuite il y a eu le blackout avec tout le quartier. Enfin bref on a fait ce que l’on a pu mais du coup la prestation était frustrante et on a pas pu faire ce que l’on sait faire de mieux, on n’a pas pu offrir (oh putain on dirait une excuse de Manowar). « Les conditions n’étaient pas réunies pour vous offrir un show optimal » Mais bon, nous on a joué. Mais, nous ce n’est pas pour un caprice de diva qu’on a fait de la merde, il y a eu des circonstances aggravantes.

Et quel est votre meilleur souvenir scénique ?

Le Capitaine : Ben c’était le lendemain. Toujours en ouverture d’Alestorm Et quand ça se passe mieux et ben, on peut voler leur public. C’était à Metz. Gros accueil, la salle excellente, splendide, super public, très bel accueil de la part de tout le personnel de la salle.

Hugo : On en retire un excellent souvenir pour notre première date dans l’est de la France. Donc très bon souvenir.

Josselin : On a même pu rires des déboires de la veille.

Question un peu particulière, si votre album De Charybde En Scylla était un animal, lequel serait-il ?

Damien : Un serpent de mer

Le Capitaine : Y a Charybde et Scylla.

Josselin : Tu préfères quoi, la bête avec pleins de têtes ou le tourbillon avec pleins de dents ?

Le Capitaine : On a qu’à dire des serpents dragons de mer, c’est joli.

A travers vos textes vous livrez des contes et légendes historiques et mythologiques, pour le prochain album envisagez-vous un concept, ou un fil rouge ?

Jordan : Logiquement il y a quelque chose.

Le Capitaine : Si on ne peut pas le dire, jusqu’à présent c’est que un, on en aucune foutre idée.

Jordan : Si, si on a l’idée, mais on ne va pas la dire.

Le Capitaine : Non mais honnêtement, on se concentre déjà sur l’acoustique et l’électrique viendra dans un deuxième temps. Et entre nous, c’est quand même mieux quand on découvre totalement sur le moment, parce que les bandes annonces qui livrent les trois-quart du film en trente secondes ça va bien.

Damien : vous serez déçus au moment de la sortie, pas avant.

Il me semble que c’était votre première scène au Cernunnos, comment trouvez-vous le festival ? Tout s’est bien passé pendant votre concert ?

Le Capitaine : Très agréablement surpris

Hugo : Pour le son on triche un peu parce qu’on a directement les retours de scène dans nos in ears donc on gère nous même le truc. Le public était super réactif, au bout de 2 morceaux ils étaient déjà entrain de chanter avec nous. C’est toujours un petit peu intimidant, parce qu’eux, ils sont entrain de kiffer donc rien que pour eux, j’ai envie de me défoncer. Parce qu’après s’ils viennent nous voir et qu’ils nous disent qu’on s’est planté dans leur morceau favoris, ça craint.

D’ailleurs, si je peux me permettre, je trouve qu’on entendait pas assez le chant dans le mix de votre concert.

Le Capitaine : C’est fait exprès, c’est pour cacher le fait que un, je ne sais pas chanter, et de deux que j’ai un très haut potentiel à oublier mes propres paroles. Et je peux pas faire de yaourt, je ne chante pas en anglais. Et ça commence à nous arriver de plus en plus que des personnes dans le public chantent nos paroles et moi ça me colle une pression.

Damien : Vous avez compris, fermez vos gueules (rires)

Le Capitaine : Parce que je me dis putain mais c’est dans pas longtemps qu’ils vont comprendre. Que depuis le début je ne suis qu’un imposteur.

Faut chanter en anglais pour pouvoir faire du yaourt

Le Capitaine : Ah non, on garde ça à Toter Fisch. Chacun voit midi à son horloge. Non ce n’est pas ça ??

Quelles sont vos prochaines dates ?

Ensemble : Demain avec Toter Fisch justement ! Au nord de Nantes à Saint Herblain

Le Capitaine : Et c’est gratuit donc viendez, il n’y a pas d’excuses. Et comme ça on pourra les accuser de ne pas être venus.

Quelle a été votre plus grosse claque musicale (groupe, titre, ou album) au cours de l’année 2023 ?

Hugo : Ma plus grosse découverte ça a été au Garmonbozia Fest c’était à Rennes, y avait Emperor et The Great Old Ones qui faisait une session cinéma concert et c’était extraordinaire. Et tous les groupes étaient extraordinaires mais cette session là c’était vraiment historique pour moi. Et c’était juste un chef d’oeuvre interprété sur scène.

Jordan : Pareil qu’Hugo.

Josselin : Moi du coup j’étais surpris à Garmonbozia c’était Carpenter Brut, ça défonce les yeux mais c’était hyper cool. Le côté synthwave, avec les lights.

Damien : Moi je dirais deux albums de 2023 c’est le dernier album de Vulture industries et le dernier album de Passéisme.

Hugo : T’as pas dit des projets dans lesquels t’es.

Damien : Sinon écoutez du Circle of Hell, écoutez Vosegus, écoutez Infinitium, écoutez Villes Ardentes

Et donc, Capitaine, pas d’idées particulières ?

Le Capitaine : C’est-à-dire que 2023 fût une année ma foi un peu compliquée sur le plan personnel en ce qui me concerne

Damien : t’as écouté le dernier FT17 ?

Le Capitaine : Non, non mais je te jure que je n’avais pas de temps ni d’énergie à consacrer à ce moment là à la musique, j’étais accaparé par d’autres choses même en écoute libre hors concerts, j’écoutais déjà ce que j’écoutais avant, on ne m’a pas fait découvrir de nouvelles choses. Je peux peut être dire un souvenir très vieux qui date de 2013 ou 2014, c’était un concert qui m’avait anesthésié, c’était My Sleeping Karma. Du temps où feu le batteur était encore là, c’est un pote qui m’avait traîné à ce concert, moi j’étais tout plein d’éthanol en dedans et j’y suis allée et c’était magnifique. C’est que de l’instrumental et c’est très beau. Et il n’y a pas beaucoup de groupes qui m’ont mis dans cet état là.

Et pour la dernière question, si vous aviez l’opportunité de faire la BO d’un film, lequel ce serait ?

Hugo : Pas Pirates des caraïbes.

Ensemble : En tant que série Black Sails.

Le Capitaine : En tant que film c’est dommage parce qu’en tant que pirates on ne peut pas dire Master and Commander qui est un film incroyable. Mais on peut aller dans les anciens car les films modernes c’est aaaaaah. L’ile au trésor, les Pirates de Polanski, fin toute cette génération de films qui sont certes un poil cliché mais oui bon, Polanski, vous tiquez mais on ne savait pas qu’il violait des gamines à l’époque, mais il faisait des bons films.

Jordan : Tu l’as senti le regard accusateur là.

Le Capitaine : ou alors comme il y a une petite partie et tout, juste pour le troll, la Classe américaine. Le Grand détournement.

Jordan : D’ailleurs quand on a recruté Hugo, on s’est dit qu’il avait plus de classe que George Abitbol

Hugo : C’était dans mon contrat ça, je viens vous rejoindre, mais dans ce cas là vous dites que j’ai plus de classe que George Abitbol. Et ils l’ont fait.

Mot de la fin ?

Fin. Topinambour.

Le Capitaine : En un mot, mot. En deux mots : Mots mots. Non plutôt achetez nos disque, on a besoin d’un tour bus. Nous sommes des hommes simples ; vous nous donnez vos économies on est heureux. C’est juste que les autres ne savent pas encore que c’est notre argent.

Ensemble : Nous sommes là pour boire votre bière et voler votre rhum à la pointe d’une arme à feu ? Votre alcool pour nous tombera, car nous sommes là pour boire votre bière.

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