Motocultor 2022 – Bilan

Après deux reports causés par la pandémie et beaucoup de questionnements quant à l’organisation, il est l’heure du bilan pour cette édition 2022 du Motocultor.

 

Ce fut une excellente édition.

 

En termes d’affiche et de répartition, l’organisation a réussi à transformer les plus grandes interrogations en forces. Le maintien de la journée du jeudi pour en faire une journée à thème notamment, a permis au festival de s’ouvrir et d’attirer un public différent, tout en conservant sur les journées “standard” l’étiquette de musiques extrêmes qui caractérisait le festival. De même, la nouvelle scène a permis de varier les genres et donner quelque chose au public qui n’avait pas forcément envie de voir ce qui était programmé sur la scène principale. Et la répartition a intelligemment évité l’écueil de l’ajout de la 3e scène en 2015 qui avait plutôt éparpillé le public. Cette 4e scène a aussi le mérite de faire revenir un peu plus d’ambiance “Open air” qui manquait parfois depuis l’installation des chapiteaux sur les grandes scènes en 2016.

Il y a toujours moyen d’améliorer mais on dirait que le Motocultor a trouvé une formule équilibrée qui réconcilie sa croissance et l’état d’esprit du festival jusqu’à 2015-2016.

 

L’affiche en elle-même était excellente. Variée, avec un bon équilibre entre groupes connus et récents, ainsi qu’une plus grande proportion de groupes français. Seuls les fans de grind, plus représentés habituellement, n’y ont pas trouvé leur compte, et leur absence s’est ressentie au niveau de l’ambiance générale (positivement parce qu’on a bien mieux profité de l’ambiance de la Suppositor, négativement parce qu’une partie de la touche de folie du public vient habituellement de ces festivaliers)

 

 

Mais si l’affiche et les scènes font quasiment l’unanimité dans le positif, c’est le reste qui reste une ombre sur le tableau, et pas des moindres.

 

Si l’ajout de foodtrucks a permis de réduire les interminables queues et délester les bénévoles déjà surchargés, totalement retirer tout option “basique” pour les repas est une grosse perte. Et ça n’est pas juste pour garder la tradition de la galette-saucisse dans un festival breton : le festival ne dispose plus d’aucune option rapide et pas chère.

Et même si l’offre des bars s’est diversifiée, le partenariat avec 8.6 donne toujours une carte des bars plus chère et moins adaptée à la consommation festivalière.

 

L’hygiène sur le festival est tout simplement horrible. Pourquoi s’entêter à installer quelques rares cabines de toilettes à eau courante alors que les toilettes sèches ont fait leurs preuves ? Surtout que ces mêmes toilettes finissent invariablement par créer une mare de boue et d’urine juste immonde. Les robinets, eux, manquent autant pour l’hygiène que pour s’hydrater en plein mois d’août. Sur le camping, les toilettes et douches sont bien trop peu nombreux pour être certains d’y avoir accès.

 

Et le nombre de bénévoles est un problème : ils sont débordés. Pour être honnête, on n’est plus au niveau catastrophiques de 2018 où les conditions étaient particulièrement honteuses, et le retrait de la restauration par le festival y joue pour beaucoup. Mais tout de même, où qu’on aille on entend des bénévoles qu’ils courent partout, qu’ils manquent de monde et qu’ils n’arrivent pas à profiter un minimum des scènes. C’est rappelons le une composante centrale du donnant-donnant qui fait tenir l’édifice. 

La situation à ce sujet est d’autant plus inquiétante que lors de la conférence de presse M. Le Baraillec (président du festival) a répondu à une question sur le sujet en disant qu’il y avait assez de monde. Beaucoup de dents ont grincé à cette occasion et les échos de bénévoles qui ne veulent pas revenir se font de plus en plus entendre.

 

Nous savons maintenant qu’après de longues tergiversations le festival quitte la commune de St Nolff pour rejoindre Carhaix.

 

Souhaitons que ce nouveau départ serve à stabiliser le positif (affiche, scènes, planning) et à améliorer le négatif qui se répète d’édition en édition (bénévoles, hygiène, communication)

 

Pour une vue d’ensemble du Motocultor 2022 :

Jour 1

Jour 2

Jour 3

Jour 4

Bilan

 

Photos par Céline Bardon et Nicolas Chaigneau

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