Entretien avec Christophe, compositeur de Skáld

Bonjour, et merci de prendre le temps de me répondre. Peux-tu tout d’abord te présenter et nous expliquer ce que tu fais dans Skáld ?

Bonjour, j’ai réuni autour de moi un collectif polymorphe qui chante en vieux norrois et s’accompagne d’instruments anciens pour créer Skáld, je compose et produit Skáld depuis 2018.

Comment en es-tu venu au folk et la culture nordique ?

La musique traditionnelle m’accompagne depuis l’enfance, la passion pour le nord a suivi, sans doute parce que j’habite une région remplie de châteaux forts construits pour empêcher les hommes du nord de remonter vers Chartres et Paris, ça a nourrit mon imagination et l’envie d’en connaitre davantage.

Huldufolk est le nouvel album de Skald. Comment s’est passée la composition ? Qui écrit la musique, qui se penche sur les paroles ?

Je compose et écris la totalité des titres, pour cet album une première mouture a été jetée, la sortie de période sanitaire covid avait généré des compositions trop sombres, l’arrivée de nouvelles voix et l’envie de mettre face a face un choeur masculin et un choeur féminin, d’être encore plus “epic” qu’auparavant, plus puissant dans les percussions et d’inclure de nouveaux instruments a permis de tracer une ligne claire, une fois le thème de l’album choisi, la composition à été assez vite. Pour les textes j’ai été chercher dans les textes anciens ce qui concernait le peuple caché, invisible, sans tomber dans la caricature islandaise, ce que nous ne voyons plus ou ne savons plus voir, ce monde qui toujours nous entoure. il y avait l’envie de sortir un peu du 100% vieux norrois, et d’inclure d’autres langues scandinaves, avec l’aide de linguistes, traducteurs, et coachs pour la prononciation.

Où trouves-tu l’inspiration quand il s’agit d’écrire de la musique ?

Mon studio est dans une chapelle troglodytique du XI eme Siècle, au coeur d’un village médiéval chargé d’histoire, je n’ai pas besoin d’aller très loin pour trouver du merveilleux et de l’inspiration, particulièrement avec ce thème du peuple caché. Mais l’inspiration vient également des voyages, il faut savoir être tout le temps un peu sur la route.

 

Comment faire pour se renouveler quand on fait de la musique folk, par essence inspirée par les sonorités du passé ?

Il y a tellement de richesse dans les instruments anciens, tellement de musiciens inspirés pour les jouer, que la palette est plus vaste qu’il n’y parait, pour ma part j’équilibre mes envies d’utiliser les modes et structures du nord, avec une manière de composer plus pop, Skáld est un collectif vocal avant tout, le mélange des timbres et des différentes techniques vocales offre un terrain de jeu ou je ne me sens jamais à l’étroit.

Quels sont les thèmes développés plus particulièrement dans Huldufolk ?

Huldufólk , tout en parlant d’Elfes, de Trolls, de Nymphe des bois, etc… parle surtout de la place de l’homme au milieu de ce monde qu’il ne sait plus appréhender, de ses peurs, de son manque de connexion à la nature, de la magie perdue.

Comment est-ce que vous avez bossé sur l’artwork de cet album ?

Dès le début il y avait le souhait d’illustrations faisant un clin d’oeil à Kay Nielsen ou John Bauer, la proposition de Nicolas Paleczna nous a de suite emballé, cette illustration laisse l’imagination de chacun s’exprimer, c’est exactement ce que nous souhaitons faire également en musique.

Quel est ta chanson préférée de l’album et pourquoi ?

Question complexe, je les aime toutes, si il faut faire un choix… “Ljósálfur“ pour sa force simple, peu d’instruments, la question posée, la montée en puissance de la fin…mais aussi “Dåmånen Sken” ( je triche) pour la mélancolie, le mélange des voix, le mélange nyckelharpa-lyre…

Deux clips sont actuellement sortis pour soutenir l’album. D’autres choses sont-elles prévues ?

Un nouveau clip très bientôt pour “Elverhøy“ très different de ce que nous avons déjà fait, une tournée avec un nouveau show en préparation, puis un retour a paris , et une surprise à la fin de l’été dont il est trop tôt pour parler. L’avantage du folk est de pouvoir montrer de magnifiques paysages au cours des clips, en plus de montrer les chanteurs.

 

Comment travailles-tu cet aspect du groupe ?

L’important, surtout sur cet album, est de laisser deviner le peuple invisible, le suggérer, être au plus près de la nature, de l’organique, nous ne savons plus voir ce qui nous entoure, les clips sont un moyen d’être focus sur ce “caché“ qui ne demande qu’a être vu.

Quels sont les prochains projets pour Skáld ?

Une tournée US qui nous excite beaucoup, le nouveau show, l’enregistrement de nouveaux titres avec quelques invités…

On peut vous voir où et quand sur scène ?

En Avril en Suisse et en Belgique (Trolls et Légendes), en Mai au festival Echos et Merveilles, a Paris à l’Elysée Montmartre le 2 Novembre au retour d’une longue tournée européenne, et les dates de la tournée Us et Canada seront bientôt annoncées.

 

Plein d’excellents albums sont sortis en 2022. Une préférence, un coup de coeur que tu voudrais conseiller ?

2022 ? sans surprise, Kvitravn de Wardruna est un bel album, et Pagan de Faun également, After the Storm de Offdrykkja est à suivre.

Merci pour tes réponses et à très bientôt

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