3 questions à Edouard Blaes, auteur du roman Le Silence des carillons

Le Silence des carillons, premier roman d’Edouard Blaes, m’a séduit de la première à la dernière page par son inventivité, son univers à la fois étonnant et prenant. J’ai donc sollicité le Sieur Blaes pour qu’il daigne répondre à quelques questions pour vous, avec l’amabilité et l’humour qui m’ont été vanté de sa part. Vous en apprendrez plus sur ce premier roman mais aussi sur ce qu’il prépare pour la suite !

Avec Le Silence des carillons tu fais ton entrée dans la cour de l’imaginaire français, et de belle manière. D’où t’es venue l’idée initiale de ce récit des aventures d’Ermeline ?

Merci ! J’entre ici avec beaucoup d’appréhension et de curiosité, je dois dire. J’ai rarement aimé les « milieux » quand ceux-ci se définissent comme en étant un. J’attends donc de voir ce que va me proposer celui-ci et s’il sera sympathique avec moi !
Pour répondre à ta question, l’idée initiale de l’histoire d’Ermeline, elle m’est venue alors que je travaillais sur un autre texte. Une autre histoire dans les rues de Tinkleham. Il s’agissait d’une enquête, dans laquelle le personnage d’Ermeline apparaissait en bordure, mentionnée principalement. Et je me suis rendu compte qu’avant d’écrire cette histoire là, j’avais besoin d’écrire sur le personnage d’Ermeline. Sur sa vie et sur ce qu’elle a vécu.
C’est comme ça que j’ai commencé à réfléchir à cette question : qui est Ermeline Mainterre ? Et c’est pour cette raison également que le livre commence par ces mots.

Ton univers, se réduisant à une seule grande cité est assez surprenant. Comment l’as-tu construit ? Et le principe du Beffroi protégeant la ville me fait penser aux villes du Nord de la France. Est-ce ton inspiration ?

J’ai d’abord décidé que j’avais envie de développer un univers en huis-clos, parce que j’aime bien ça. J’avais envie d’une ambiance un peu pesante, dans laquelle on n’aurait pas idée de ce à quoi ressemblent les étoiles, le ciel, la lune, tout ce qui se trouve de l’autre côté de cette brume. Et finalement, j’ai réfléchi aux Spectres. Encore une fois, l’univers, je l’ai développé pour cette première histoire dans laquelle Tinkleham est un peu différente.
J’avais envie de créatures qui soient monstrueuses, mais principalement parce qu’elles ne sont pas comprises. Qu’est-ce qu’un Spectre ? C’est l’une des questions que pose Le Silence des Carillons. Et puis, j’avais vraiment cette idée de cloches qui protègent la ville.
Ca, je sais d’où ça m’est venu : j’ai vécu pendant deux ans à côté d’une église qui sonnait toutes les heures jour et nuit, et je pense que ça m’a marqué. Mais en revanche, je ne connaissais pas l’existence des Beffrois avant de réfléchir à cet univers. Je ne viens pas du tout du nord et simplement, je cherchais quelque chose qui n’ait pas de connotation religieuse. Parce que le Beffroi n’est pas ça. Il n’est pas une église. Alors ensuite, évidemment, j’ai fait mes recherches et j’ai lu des tas de choses sur les Beffrois du nord, parce que c’est la base du travail : savoir un peu de quoi on parle, quand même !
J’ai choisi la Tour et le Beffroi, parce que j’aimais le mot. D’abord. Beffroi. Ca sonne super bien, non ?
Ensuite, pour les chants, je sais qu’ils me viennent, comme la plupart de mes idées, de discussions que j’ai eu. D’échanges lors d’une soirée où je discutais avec une amie choriste. Et j’ai compris que c’était ça que je devais écrire : les cloches seules, c’est bien. Mais les chants qui les font tinter, c’est ça qui est au cœur de la magie du Silence des Carillons.

D’où te sont venus tes personnages et quel est ton préféré dans le lot ?

Je crois que je n’ai de réponse à cette question que pour l’un seul des personnages du Silence des Carillons et c’est la Vieille Ana. Tous les autres, je pourrais te répondre : bah, ils viennent de ma tête ? Je sais pas ? D’un tréfonds d’idées qui bouillonne, là, tout au bout de ma caboche. Et sûrement qu’ils sont inspirés du réel, comme ces idées qui viennent de conversations ou ces détails qu’on note tout au long de la journée. Mais exactement d’où ? J’en sais rien, honnêtement. J’aurais pu dire qu’Archie était mon personnage favori, parce que j’ai vraiment aimé l’écrire. Parce qu’il est silencieux et pourtant, qu’il est partout en toile de fond de l’histoire. Mais vraiment : j’adore la vieille Ana et peut-être justement parce que je sais d’où elle vient !
Elle est tirée d’une chanson du groupe Les Cowboys Fringants, que j’adore : « La Reine ». Et si tu vas l’écouter, tu verras que je me suis pas foulé : c’est elle, tout simplement. Parce que cette chanson me touche vraiment et que j’avais envie d’y faire un clin d’œil.

Question subsidiaire : est-ce que tu prévois de revenir dans le même univers par la suite ?

Tu sais ce que j’aime énormément, dans les histoires ? Le « foreshadowing ». Ce moment où l’auteurice reprend un élément déjà introduit plus tôt pour boucler son histoire. Et quand je te disais que l’histoire d’Ermeline m’est venue en travaillant sur un autre projet, t’auras compris que j’allais obligatoirement le ressortir à un moment ou un autre. Bim. C’est maintenant. Effet wouaw.
Effectivement, j’ai cet autre roman qui se passe dans l’univers de Tinkleham. Lui aussi est indépendant et à vrai dire, il ne se passe pas du tout à la même époque que le Silence des Carillons. Mais il apportera des réponses à des questions que le Silence laisse ouvertes. Et sûrement qu’il en posera d’autres. Qui auront peut-être leurs réponses.
TL;DR : non, j’en ai pas fini avec Tinkleham, ses cloches et ses Spectres.

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