SOS Antarctica – Kim Stanley Robinson

Comment rendre les enjeux climatiques barbants… 

En ce début de XXIe siècle, l’Antarctique, dernière grande étendue inviolée de la planète, est en passe de devenir un champ de bataille.
Riches touristes voulant retrouver le frisson des explorateurs d’antan, « têtes chercheuses » de multinationales convoitant les ressources enfouies sous la banquise, entreprises déboursant des millions pour rendre caduc le traité qui réservait le sixième continent aux recherches scientifiques… L’Antarctique n’a jamais été autant en danger.
Face à eux, les habitants qui vivent en symbiose avec ce désert blanc et glacé commencent à s’organiser pour préserver l’environnement qu’ils se sont choisi. La lutte écologique bascule dans le sabotage lorsque les écoteurs, comme ils se surnomment, se décident à passer à l’action.
Et dans la beauté froide et bleutée de l’Antarctique, qui peut prédire ce que cela va déclencher ?

Je m’attendais à un roman fort qui appuierait sur les enjeux climatiques de façon judicieuse et pas de façon pompeuse comme c’est le cas.

En effet, SOS Antarctica est un roman dense et presque illisible tant l’auteur passe trop de temps sur des notions scientifiques ultra poussées qui rendent la lecture indigeste. En plus de ce brouhaha, les personnages principaux (Wade, Val & X) sont assez vides et on n’arrive pas du tout à s’attacher à eux. L’environnement Arctique est tellement vaste qu’on a besoin de bien comprendre où on est et à quel moment, or l’auteur table sur le fait que nous allons comprendre en quelques pages seulement les enjeux liés à l’Antarctique. A l’inverse, il passe beaucoup de trop de temps sur des digressions du passé des personnages qui se déroule sur des pages et des pages. On ne peut s’empêcher de les zapper tant elles n’apportent rien aux réflexions écologiques.

J’ai été particulièrement surprise du ton élitiste que prend Stanley Robinson sur un sujet pourtant majeur et tout à fait d’actualité. Je ne suis pas sûre qu’en abreuvant les lecteurs de sigles, de lois et de traités internationaux, l’impact voulu de l’intrigue (à savoir la mise en danger de l’Antarctique qui pourrait faire basculer totalement le changement climatique en cours) soit bien perçu.

La construction de l’intrigue est quant à elle étonnante : le fait qu’elle ne soit pas linéaire n’est pas du tout un souci en soi, mais l’auteur ne maîtrise pas la technique du flash-back ce qui perturbe grandement une lecture déjà rendue difficile par le nombre d’informations scientifiques que l’on doit digérer.

SOS Antarctica est un roman très décevant ; un pavé qui enchaîne descriptions superflues et dialogues interminables pour finalement ne pas dire grand-chose. C’est long, très ennuyeux avec des personnages qu’on n’a pas du tout envie de suivre. Bref, la promesse du pitch est loin d’être tenue.

Titre : SOS Antarctica
Série :
N° du tome :
Auteur(s) : Kim Stanley Robinson
Illustrateur(s) : Frédéric Tacer
Traducteur(s) : Dominique Haas
Format : Poche
Editeur : Pocket
Collection : Imaginaire
Année de parution : 2022
Nombre de pages : 763
Type d'ouvrage : Roman

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