WandaVision – Jac Schaeffer et Matt Shakman

Wanda Maximoff et Vision sont heureux dans une banlieue américaine typique des années 1950-1960. Mais alors qu’ils profitent d’une existence idéale loin des tourments des super-héros, ils commencent à se rendre compte que leur vraie vie n’est peut-être pas celle qu’il paraît.

Une étude absolument non scientifique réalisée auprès d’une partie non représentative de mes connaissances a clairement montré une forte lassitude face aux films Marvel ces dernières années. Certains n’ont même vu le dernier Avengers, pourtant le plus intéressant depuis longtemps. Même armé de la plus grande bienveillance, le MCU commençait à sérieusement tourner en rond ces derniers temps. Plus vraiment de surprise. Marvel Studios a-t-il entendu ce désintérêt ? Est-ce cela qui les a poussés à tenter de se renouveler ? En tout cas, l’irruption de Wandavision est clairement une réponse au manque d’originalité observé au cinéma. Les contraintes de la série sur une chaîne “propriétaire” sont sûrement moins fortes et permettent de se lâcher un peu plus. Et quitte à tenter la surprise, le début de cette première série ne fait pas les choses à moitié.

Les trois premiers épisodes présentent donc la vie de Wanda et Vision, dans une ambiance Sitcom des années 50 (ep 1), 60 (ep 2), 70 (ep 3).

Beaucoup de dents ont grincé, si on en croit les commentaires glanés sur le net. Une toute petite recherche internet montre pourtant que l’histoire se déroule après Avengers Endgame. Nul besoin de posséder un Master en psychologie pour comprendre rapidement que cette “vie” est un rêve de Wanda pour compenser la perte de son amour, mort en affrontant Thanos. J’espère ne spoiler personne. Trois épisodes parodiant des sitcoms connues, avec surjeu de rigueur, rires enregistrés, décors en carton et une vie de famille américaine “de rêve”. Ou presque. Car rapidement, des interférences apparaissent. Il faut attendre le 4e épisode pour que nous soient présentés les événements “extérieurs”, avec d’ailleurs un lien aux films intéressant. Autant dire que la série gagne à être vue par paquet, d’autant plus que les épisodes sont courts : 9 épisodes entre 30 et 50 min. Sans rien dévoiler, la série monte doucement en intensité au fur et à mesure que Vision prend conscience de l’étrangeté de sa vie, et que nous sont dévoilés les événements de l’univers extérieur. Jusqu’à l’épisode final qui donne son sens à l’ensemble, tout en posant les bases du futur MCU.

Si les séries Marvel précédentes (chez Netflix, ou même Agent of Shield) n’avaient pas d’incidence sur les films, la nouvelle direction n’est clairement pas la même. Sans opposer cinéma et télévision, Marvel Studio va jouer la complémentarité des deux supports. Il sera difficile de comprendre les films sans voir vu les séries, et réciproquement. Il va falloir s’accrocher pour suivre, une douzaine de séries sont prévues ces prochaines années…

Wandavision, comme introduction de Marvel sur Disney+, bénéficie d’une écriture parfaitement maîtrisée. Chaque épisode rend hommage à une sitcom particulière. Les références ont été étudiées en profondeur, certains protagonistes de l’époque ont même conseillé les décorateurs et acteurs pour se rapprocher de l’ambiance voulue. Jusqu’aux génériques, tous différents et tous en accord avec l’époque correspondante. Le résultat est assez jubilatoire. L’histoire progresse régulièrement, l’étrangeté du monde décrit aussi. La deuxième moitié de la série revient à une ambiance plus proche des films, avec action et retournements de situation, bref ce qu’on attend d’un Marvel.

WandaVision lance officiellement la phase IV du MCU, de très nombreuses pistes sont esquissées pour une large expansion de l‘univers. Pas de spoilers ici, les sites qui les analysent fleurissent à vue d’œil et leur lecture sera très utile pour tout décrypter après avoir vu l’ensemble des épisodes.

CONCLUSION

En résumé, une série qui en a dérouté beaucoup lors de la diffusion épisode par épisode, qui est donc plus facile à appréhender dans une vision plus concentrée.

Le format série offre aussi plus de temps aux intrigues pour se développer, plus proche des comics finalement. En tout cas une bonne surprise, espérons que la qualité sera là sur les prochaines productions (Falcon et le Soldat de l’hiver, qui a commencé avec un très bon retour et Loki qui arrive à la fin du printemps).

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