Soudain… les monstres – Bert I. Gordon

Les +

  • Un film généreux
  • Basé sur une idée de HG Wells
  • Un message écolo

Les –

  • Des effets spéciaux pas toujours convaincants
  • L’utilisation de vrais rats

Morgan (Marjoe Gortner) un joueur de football américain, accompagné de deux de ses copains, décide d’aller se mettre au vert sur une île au large du Canada. L’un d’eux est retrouvé mort après avoir été attaqué par des…guêpes géantes. Notre joueur de foot ne va pas tarder à découvrir que l’île entière est peuplée d’animaux gigantesques… Surtout des rats. Et il y en a beaucoup dans le coin. Ces mutations sont dues à une matière visqueuse qui surgit des entrailles de la terre : la fameuse Nourriture des Dieux. Un industriel rapace, pressé de mettre la main sur le produit miracle et de le breveter à son nom, ainsi qu’une jeune scientifique (incarnée par la divine Pamela Franklin) débarquent aussi sur l’île. Juste avant que la situation ne dégénère complètement…

Considéré comme un nanar par pas mal de monde, Food of the Gods est un film sorti en 1976 qui peut laisser le spectateur moderne dans un état mitigé, mais ce dernier peut néanmoins l’apprécier avec un peu d’indulgence. Le film est fauché certes, mais culte ! Or, le sujet même du film exige des effets spéciaux en masse. L’apparition dès le début – oui, car une des qualités du film est d’y aller franco tout de suite- des guêpes géantes est déjà problématique, pour ne pas dire gênante : l’incrustation et la sonorisation étant très mal faites. Les FX étaient déjà dépassés en 1976 alors maintenant…

Ensuite le héros se fera, dans la foulée, attaquer par un coq géant. Probablement a man in a suit, ou une marionnette. Tout cela en plan serré, histoire qu’on ne voit que la tête de l’animal, hein. N’empêche que c’est déjà mieux que les guêpes. Bref, on aura de tout sauf du FX super convaincant, budget oblige. Puis viendront les rats, c’est-à-dire les vrais monstres du film. De vrais rats, en image grossie et transparence, pour qu’ils aient l’air de géants, en train d’attaquer des maquettes de maisons et de voitures. Et de la tête de rat mécanique fera bien l’affaire, filmée, là encore, de très près, lorsqu’il faudra montrer les rongeurs en train de s’en prendre aux humains.

Il n’empêche que le film possède son charme. Marjoe Gortner incarne un héros intrépide et combatif, américain quoi. On aurait aimé que le personnage de Lorna soit plus développé, histoire de voir Pamela Franklin plus longtemps à l’écran et davantage mise en valeur. Dommage. La starlette anglaise a tout de même joué dans plus d’un film culte (Les Innocents et Chaque soir à neuf heures de Jack Clayton – La Maison des Damnés de John Hough – The Nanny de Seth Holt) . Sacré CV pour cette actrice au visage inoubliable.

Le scénario, quant à lui, n’est pas dénué d’éléments whatthefuckesques et autres incohérences. Mais le film se paie tout de même un dernier acte en mode assaut, très westernien. Le climax offre même une image finale sacrément marquante. Je n’en dis pas plus. Démarrant avec un message très clair (l’ Homme ne respecte pas la Nature et celle-ci va forcément se rebeller) le film se conclut également sur une idée plutôt pertinente, lorsque nos héros se demandent s’ ils ont réellement mis fin à la menace représentée par La Nourriture des Dieux. Signalons que l’idée de cette étrange matière sortie de terre capable de faire grandir quiconque en mange, vient d’un texte de HG Wells.

Détail intéressant, Bert I. Gordon, le réalisateur, était surnommé Mr Big, tant il aimait réaliser des films mettant en scène des créatures géantes. Soudain les Monstres et L’Invasion des Fourmis Géantes restent ses deux films les plus connus dans le genre.

CONCLUSION

Petit bémol, mais non des moindres. On utilise de vrais rats dans le film. Ce qui laisse penser que les bestioles ont dû prendre cher pendant le tournage. Difficile de croire qu’aucun d’entre eux n’a été blessé ou même tué. Qu’en a pensé la SPA? C’est ce qui peut empêcher de trouver Soudain Les Monstres parfaitement sympathique. Mais en tout cas c’est un film qu’on n’oublie pas de sitôt et qui mérite son statut de film culte.

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