Marillion + Harry Pane – Pleyel – 09/12/2019

Concert d’anthologie prévu ce soir à la salle Pleyel : Marillion pose ses valises, accompagné de membres d‘un orchestre symphonique. Malgré le contexte de grèves les britanniques font salle comble.

Mais avant que tout ce beau monde n’entre en scène, c’est Harry Pane qui ouvre la soirée, seul avec sa guitare face à un auditoire qui semble démesuré pour sa prestation solo très sympathique certes mais qui ne transcende pas non plus les foules. Mais Harry Pane ne se démonte pas et fait preuve d’une bonne présence scénique malgré les conditions qui ne sont pas à son avantage. Et le public est indulgent avec lui, même si cette performance n’est pas vraiment dans l’esprit de ce pourquoi tout le monde est là ce soir. Il parvient à nous transmettre quelques moments touchants et j’en retiendrai surtout le dernier morceau, Mamma

Après un très court set d’une petite demi-heure, Harry Pane laisse la salle Pleyel aux maîtres de la soirée.

Entrent en scène les musiciens du petit orchestre qui accompagne Marillion : une flûtiste, un corniste, une violoncelliste et trois violonistes. Ils lancent Gaza, sur lesquels tous les membres du groupe les rejoignent et enchaînent pendant les 18 minutes que dure ce morceau fleuve. 18 minutes pendant lesquelles Steve Hogarth nous fait la démonstration de ses capacités vocales et des variations dont il est capable en suivant l’instrumentation ou bien en la laissant sur place dans des envolées extatiques. Cette entrée en matière est bluffante et nous prend vraiment aux tripes. Le seul bémol est qu’on oublie parfois la présence des membres d’orchestre derrière, pas toujours audibles derrière l’excellent jeu de Steve Rothery.

Celui-ci s’exprime d’ailleurs encore mieux sur Seasons End qui nous transporte vraiment loin. Deux morceaux et Marillion nous a déjà fait oublier qu’on est à Paris, qu’on a les pieds sur Terre. La Salle Pleyel est plongée dans des douces variations de sons et de lumières.

Si Estonia et Fantastic Place ne sont pas les moments les plus mémorables de la soirée, bien que parfaitement exécutés, la suite vaut son pesant d’or puisque Marillion enchaîne les quatre parties de The New Kings, un roller coaster émotionnel assez magique, soutenu par un spectacle de lumières qui s’étoffe et des projections en fond de scène. Steve Hogarth chante avec une sensibilité qui donne des frissons et l’orchestre prend enfin vraiment sa place dans l’instrumentation où chaque personne présente démontre un talent et une finesse de jeu incroyables.

The Sky Above The Rain fait la part belle au piano, à égalité avec la voix et soutenu par la guitare et l’orchestre le temps d’un moment beaucoup plus doux, étiré sur 10 minutes.

Hogarth sort ensuite ses tripes sur The Great Escape, avec une rage qu’on n’aurait pas soupçonnée plus tôt. La puissance et la tension qu’il dégage semblent l’épuiser et c’est tout naturellement que le groupe quitte la scène sur cette performance.

Il s’est passé près d’une heure et demie, ça pourrait être un concert complet. Mais non, Marillion revient pour deux rappels et… quatre autres morceaux !

Parmi eux Separated Out, qui sonne plus rock, moins planant que le reste de la setlist. Le public ne s’y trompe pas et tape dans ses mains, avant d’acclamer les membres d’orchestres qui jouent tout à coup quelques notes du célèbre Kashmir de Led Zeppelin.

On retiendra également The Space, épique et aérien, morceau sur lequel apparaissent des choristes pour renforcer cette performance hors du temps.

Lorsque Marillion quitte définitivement la scène, on ne sait pas vraiment où on est ni quand on est. On vient juste de vivre une expérience à part, un spectacle incroyable qui traverse les sens.

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