À l’occasion du Cernunnos Pagan Fest 2020, j’ai eu la chance de rencontrer Andy, le leader de Saor !
Bonjour, et merci de bien vouloir répondre à nos questions ! Pour commencer, pourrais-tu te présenter ?
Je suis Andy, le chanteur et parolier de Saor. (Se prononce « Seur »). C’est comme ça qu’on le prononce.
C’est du gaélique écossais ?
Oui, c’est ça. Donc j’écris toute les chansons, et je chante… Voici mon introduction (rires).
Comment décririez-vous votre style musical ?
Nous aimons le caractériser de métal calédonien, parce que nous tirons nos influences du black métal, du folk métal, de la musique écossaise et celte, et nous n’aimons pas nous définir simplement comme du black métal, ce que beaucoup de gens font. Donc nous avons décidé d’inventer un nom et de l’appeler « métal calédonien », comme la Calédonie, l’Écosse (Calédonie est l’ancien nom de l’Écosse, ndi). Donc on peut dire que c’est de la musique écossaise, on y retrouve beaucoup d’éléments écossais.
Où trouvez-vous votre inspiration pour la musique et les paroles ? J’imagine que vous êtes influencés par la musique celte, traditionnelle…
Pour la musique… C’est probablement plus influencé par la nature. J’aime beaucoup aller marcher, camper dans la nature. Ma famille a une maison sur l’île de Sky, il n’y a personne… Je pense que c’est l’influence principale. Pour les paroles, certaines sont basées sur des poèmes traditionnels parce que je pense que je suis mauvais dans l’écriture de chansons (rires), et je pense que ces gens peuvent décrire des choses mieux que moi. Mon truc, c’est la musique, c’est plus simple pour moi de décrire ce que je ressens en musique. Donc la nature, la poésie et l’histoire de l’Écosse, qui m’a toujours intéressé quand j’étais jeune. Ces quelques éléments mélangés ensemble forment mes influences…
Quand tu dis l’histoire de l’Écosse, parles-tu de la véritable histoire ou des contes et légendes ?
Probablement plus l’histoire réelle. Je suis aussi intéressé par le folklore d’une certaine manière, mais je n’en ai jamais vraiment parlé dans les paroles. C’est un très bon sujet pour le futur, mais j’ai tendance à m’inspirer de ce qui s’est vraiment passé. J’aime les histoires sur les tribus païennes par exemple… Je pense d’ailleurs que le prochain album sera basé sur une histoire plus ancienne et païenne. Je trouve que c’est très intéressant et que je pourrais faire quelque chose en relation avec ça.
Votre dernier album, Forgotten Paths, est sorti il y a un an… Qu’y a-t-il de prévu pour la suite, as-tu déjà quelques chansons ?
Oui, en fait je suis en train d’écrire le nouvel album. J’ai toutes les démos, et nous avons récemment signé avec Season of Mist, donc ça sortira avec eux. Il y a cinq chansons sur l’album, et ça dure entre quarante et cinquante minutes. Ce sera plus païen. Je n’ai jamais vraiment été intéressé par le côté païen en fait… C’est amusant parce les gens nous qualifient de métal pagan, mais beaucoup de paroles portent sur les chrétiens de l’époque par exemple, entre mille six cents et mille neuf cents, ça parle du passé… Mais je suis athée, donc pour moi païen ou non ça n’a pas beaucoup d’importance. Je trouve que c’est intéressant sur le plan historique, les traditions sont intéressantes, mais je pense que les gens nous classifient dans le pagan parce qu’ils entendent des cornemuses et des instruments folks… Dans le nouvel album, il y a beaucoup d’instruments anciens et plus traditionnels, un carnux par exemple, ça ressemble à un cor… Ces anciens instruments m’ont toujours fasciné parce qu’il n’y a pas beaucoup d’informations dessus.
Est-ce qu’il y a de vieux instruments un peu méconnus dans tes chansons ?
Celui dont j’ai parlé… Pour Forgotten Paths, j’ai surtout gardé des instruments folks comme le violon ou les cornemuses. J’essaye d’expérimenter des choses nouvelles pour le nouvel album. Donc rien de vraiment ancien sur le dernier album, mais dans le futur ça sera une nouvelle aire pour le groupe, la musique… Je suis très heureux des démos, je trouve qu’elles sont vraiment très bien, j’ai hâte de sortir l’album et de les jouer en live…
Que signifie « Saor » ?
En gaélique écossais, ça veut dire « libre ».
Est-ce qu’il y avait un message idéologique ou politique derrière ? Ou est-ce que c’est juste parce que tu apprécies ce mot ?
En un sens, il y a un lien avec ce dont je parle : il y a eu beaucoup de combats dans l’histoire passée de l’Écosse. Et je pense aussi que d’une certaine manière, on se sent libre quand on court dans les highlands, dans la nature… Donc ce n’était pas vraiment politique, sincèrement je ne m’intéresse pas à la politique, ça n’a rien à voir avec le groupe… Le groupe parle d’échappées, d’histoire, de vie et de connections entre les gens…
Dernière question… As-tu des anecdotes amusantes à nous raconter, qui vous soient arrivé sur scène ou en tournée ?
Aujourd’hui par exemple… La guitare de notre guitariste ne fonctionnait pas. (Rires). On faisait les balances, on a dû récupérer un tournevis pour voir ce qui se passait… Notre guitariste paniquait. C’était amusant. Il y a tellement de choses folles qui nous sont arrivé… Je ne saurais même pas où commencer. Aux débuts du groupe, nous avons été jouer en Allemagne et il y avait une tempête de neige. On nous a déposés à la station de bus pour aller à l’aéroport et j’étais en train de geler… Le bus a eu trois heures de retard, il n’y avait nulle part où s’abriter donc on a dû tous se serrer les uns contre les autres pour rester au chaud, sinon nous serions morts d’hypothermie… Une autre anecdote… Nous avons joué dans un festival en Norvège et nous avions fait nos valises pour midi, comme convenu. Tout allait bien, nous étions tous prêts sauf que personne n’est venu nous récupérer… On nous a dit qu’on nous commanderait un taxi, qui est arrivé une heure plus tard, ce qui risquait de nous mettre en retard pour l’avion… Et dans le taxi, nous nous sommes rendu compte qu’il nous emmenait au mauvais aéroport… Nous avons fini par arriver au bon aéroport, et nous avons raté notre vol à une demi-heure près… Donc nous avons dû réserver pour un autre vol, mais il n’y avait aucune place disponible avant 24 heures. Ça nous a coûté 800€ de plus, juste parce que quelqu’un nous avait emmené au mauvais aéroport… Donc oui, il y a plein de choses un peu dingues qui nous sont arrivées, en fait je pourrais écrire un livre là-dessus (rires)… Mais c’est vraiment important de pouvoir profiter de sa vie à côté, parce que tout ce qui tourne autour de la scène est vraiment dur : réserver des vols et des bus, rassembler le groupe, avoir seulement 40 minutes pour se préparer au concert, être toujours avec les mêmes personnes… Cela prend des heures, et des heures et des heures, et ça peut-être assez dur.
Est-ce que tu veux ajouter quelque chose ?
Le festival cette année était exceptionnel, tout comme il y a deux ans, nous avons été très bien traités… Les gens qui viennent ont vraiment l’air dans l’ambiance et ils semblent apprécier notre musique… C’est un festival génial, que je remercie de nous avons permis de jouer une fois de plus. J’espère que nous pourrons y revenir !