Faisons un petit détour par un genre que l’on traite trop rarement sur le site alors que pourtant il est fortement ancré dans les sphères de l’imaginaire : le Funeral Black Metal. Empli de mélancolie, presque de morbidité, il n’en reste pas moins très intéressant en termes de musique. Et nous allons donc nous pencher sur le nouvel album de Mortis Mutilati, qui sort le 1er janvier, et nous en mettre plein les oreilles.
Derrière un artwork de qualité, très thématique, on retrouve Nekro, premier morceau de l’album. Un magnifique instrumental avec à un moment une voix féminine fantomatique et énigmatique qui nous enjôle les oreilles de très belle manière avant que l’auditeur ne sombre dans Echoes From The Coffin. Un son très propre, très sombre, un duo de voix black qui viennent crier leur douleur aux oreilles de ceux prêts à les écouter. Lire un bon roman fantastique avec ce son dans les oreilles est une très bonne idée du coup. Crevant-Laveine vient ensuite et propose un rythme encore plus lent, plus entêtant et vraiment prenant. En trois pistes le groupe a en tous cas su me convaincre que sa démarche musicale valait le coup d’oreille donc continuons avec cette écoute.
Regards d’Outre-tombe entame avec un son de guitare très clair, presque limpide pour une mélopée reprise ensuite par les grattes électriques et la batterie. Une fois encore le morceau est clairement de qualité et on est clairement dans une veine funérale, presque sépulcrale. Au vu du titre de l’album c’est d’ailleurs très clairement le but du groupe. Onguent Mortuaire augmente le tempo, mais en proposant une mélodie intéressante, tandis que Portait Ovale ralentit à nouveau la cadence. Le sample audio de Homicidal Conscience, très court, suivi du rythme très enlevé qui s’ensuite immédiatement démontre s’il en était besoin de la patte rageuse que veut apporter le groupe à son album. La voix féminine lointaine ajoute également du sel par moment. Invocation à la Momie reste dans la même veine que la piste précédente, mais avec un petit truc en plus que je ne saurais définir qui en fait ma piste préférée de la galette. Et on termine cette franche réussite avec L’Odeur du Mort et Ecchymoses. Le premier continue dans la voie tracée précédemment, tandis que Ecchymoses conclue avec un ensemble étrange, inquiétant, qui conclue à merveille cet album, comme un appel lointain de la mort vers les vivants.
Avec The Stench of Death, Mortis Mutilati ne nous propose pas simplement un album de qualité, mais bel et bien un produit abouti, franchement réussi et qui nous plonge sans difficulté dans l’ambiance voulue par le groupe. Les fans de ce genre adoreront, et d’autres devraient se permettre de découvrir car ils pourraient avoir des surprises !
The Stench of Death
Mortis Mutilati
2018