Inconnu dans nos contrées, Eagleheart nous vient de République Tchèque et sort pourtant son troisième album. Certes, six années se sont écoulées depuis le précédent, déjà produit par Roland Grapow et distribué par Scarlet Records, et un changement de chanteur a eu lieu, mais cela n’excuse rien. Parce qu’en matière de power metal, ce groupe nous prouve que le talent n’a pas de frontières. Mêlant envolées lyriques, mélodies accrocheuses, riffs efficaces et interprétation de qualité, Reverse propose douze titres ciselés qui nous transportent dans un univers aux multiples ambiances.
Débutant par un instrumental orchestré, l’album enchaîne sur Until Fear Is Gone, une chanson dont la construction rappelle Symphony X. Nous sommes d’ailleurs dans les mêmes sphères, à savoir un power metal symphonique tirant sur le progressif : Healing The Scars. La voix de Roman Sáček se révèle l’un des atouts majeurs du groupe, même si les autres musiciens, notamment les guitaristes Michal Kůs et Michal Jankuliak ne sont pas en reste. Leurs riffs ainsi que leurs soli nous transportent, comme sur l’excellent Palace Of Thought ou le torturé Painting The Shadows By Light.
Chaque titre est une ode aux arrangements savamment construits. Erased For Existence débute avec douceur, avant de monter en puissance, puis de se calmer et de permettre au batteur Filip Smetana de donner toute la mesure de son talent avec un jeu fin et technique. Assurément l’une des plus belles pièces de cet opus, avec le superbe Mind To Decipher à l’introduction oriental et au rythme syncopé.
Reverse est un album indispensable à tout amateur de power metal à tendances progressives.