Howlin’ Machines – Fever

 

Jeune power trio parisien, formé fin 2016, Howlin’ Machine nous prouve que la valeur n’attend pas le nombre des années en nous livrant un EP de 7 titres gorgé de riffs épais, puisés à la source du hard rock des années 1970. Dès Fever qui ouvre les hostilités, on sent une volonté d’en découdre à grands renforts de distorsions, de blues-rock torride et d’éléments récurrents qui rapprochent le groupe des courants stoner et sludge. Les paroles sont volontairement simples et directes, elles aussi répétées à l’envi, comme sur l’entêtant For You, dominé par une voix doublée qui accentue son effet hypnotique. L’auditeur ne peut que se laisser porter par ces chansons qui rappellent Sheavy ou Nebula, avec certains côtés sombres, que ne renierait pas Unida. Autant dire que nous sommes invités dans un voyage savoureux au pays d’une musique épaisse dont l’influence se développe, notamment dans les milieux undergrounds. Pourquoi la France y échapperait-elle ?

Ainsi, on se laisse volontiers porter par cette déferlante qui se poursuit par « Ouverture », un titre plus rock et contrasté, puis par Worst Nightmare/Sweetest Agony aux riffs heavy à la Electric Wizard et sur lequel la basse abat un formidable travail. Howlin’ Machines nous prouve alors qu’il est capable de distiller des univers différents, et de nous y conduire avec un évident sens de la mélodie.

Les trois derniers morceaux nous en apportent une preuve supplémentaire, tout d’abord avec le presque sautillant Down’ N Higher, au refrain destiné aux concerts. Vient ensuite Welcome Home, un hymne rock, aux chœurs hurlés à la limite du punk, et que l’on pourrait entendre sur un album de Danko Jones. Là aussi, la basse se taille la part du lion, en posant une assise solide sur laquelle la guitare vient tisser quelques riffs bien sentis.

Quant à The Lies About, le dernier titre de cet EP, il puise aux sources du rock, en proposant un blues porté par une guitare non saturée et une voix d’écorché vif. Moment étrange et atemporel, cette ballade, coincée entre le rock des années 50 et le stoner, nous prouve toutes les qualités de ce groupe capable de livrer des brûlots susceptibles de retourner une salle et des moments plus intimistes. Un groupe à suivre !

 

Fever
HOWLIN’ MACHINE
One Hot Minute
2017

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