Le Club des punks contre l’Apocalypse zombie – Karim Berrouka

Quand Deuspi et Fonsdé émergent de leur dernier trip d’acide dans leur squat, c’est pour décourir que Paris est envahi par une horde de bouffeurs de cervelle vociférants. Soit la dope était ( beaucoup ) plus forte que prévu, soit l’apocalypse zombie est bel et bien advenue. C’est peut-être enfin l’occasion qu’attendait Kropotkine, leur maître à penser, pour réaliser un vieux rêve de gosse : faire flotter le drapeau de l’anarchie sur la capitale ! Mais avant de pouvoir crier “No Future !”, il va falloir se coltiner un paquet de cons…

 

La quatrième de couverture nous met directement dans le bain : de l’humour, souvent noir, servi par un langage familier, du verlan et des expressions farfelues. On retrouve tout cela dès les premières pages en rencontrant deux punks tout à fait défoncés et tellement atteints par la drogue qu’ils ont développé un sens de la logique très particulier.

Accompagnés de leurs cinq camarades, tous plus clichés les uns que les autres, ils vont découvrir l’apocalypse zombie et utiliser leurs neurones abîmés pour mener à bien des plans de sauvetage et de révolutions. Ils ont chacun leur raisonnement, tous aussi éloignés que possible du bon sens, et cela rajoute encore une couche d’humour et amène des situations grotesques.

Tout au long de l’histoire, nous allons les perdre puis les retrouver au travers d’un format intéressant : le roman est composé de trois actes et propose sans cesse des retours en arrière sous la forme « la geste de ». C’est très original et empêche de s’attacher aux personnages, jusqu’à ce que l’on comprenne le fonctionnement du schéma – ce qui enlève un peu de suspens par la suite.

En ce qui concerne le fond, il y a énormément de références et de stéréotypes, ce qui rend le roman parfois difficile à suivre pour un lecteur non initié. N’étant pas du tout familière de la communauté punk, j’ai encore du mal à déterminer si j’apprécie cette image que l’auteur en donne. Il appartient lui même au groupe français Ludwig von 88 et je ne peux que m’interroger : à quel point son portrait des punks est-il réaliste ? Au début, ses personnages extrémistes peuvent être très agaçants mais ils permettent de rire tant ils tendent vers le ridicule. On suit notamment une miss Anti-Tout qui porte très bien son nom, des punks à chiens qui font absolument tout avec leurs chiens, un gars qui fait de l’urticaire quand il entend le mot « savon », et j’en passe. J’ai trouvé cependant la réflexion trop manichéenne : tous les gars du MEDEF sont des pourris du patronat, la police n’est bonne qu’à emmerder le monde… C’est de la provocation à fond : si les clichés des punks permettent de rigoler un bon coup, ceux concernant l’autorité ne sont pas aussi humoristiques.

Je relève une idée formidable : l’influence de la musique sur le comportement des zombies. C’est introduit en douceur dès le début du roman et très utilisé par la suite. Le concept est génial, original, et j’utilise le mot drôle encore une fois.

Il reste quelques zones d’ombre, des questions sans réponse, et surtout, un dernier chapitre extrêmement décevant. J’ai eu l’impression de prendre un virage à 180 degrés et tout l’intérêt que j’avais trouvé aux différentes visions et aux actions des personnages a disparu d’un coup.

 

Pour conclure, cette lecture me laisse perplexe. Dans un premier temps, j’ai eu du mal à accrocher, il m’a fallu un petit temps d’adaptation pour me faire au vocabulaire, aux références et aux clichés. Je n’ai pas compris où l’auteur voulait nous emmener. Ça s’est arrangé par la suite, l’histoire devient beaucoup plus addictive et j’ai complètement adhéré. Jusqu’au dernier chapitre. Une lecture surprenante donc, originale et drôle, provocante et à prendre au trente-troisième degré.

Le Club des punks contre l’Apocalypse zombie

Karim Berrouka

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