eMaginarock.fr : Bonjour, et merci de répondre à ces quelques questions. Est-ce que vous pourriez tout d’abord nous expliquer comment s’est formé le groupe, et comment vous avez défini l’horizon musical vers lequel vous souhaitiez aller ?
Justine : À l’origine du groupe, il y a la rencontre de Ghislain (basse) et moi, par l’intermédiaire d’un de ses amis musiciens. Nous sommes tous les deux passionnés de metal, même si nous écoutons des styles différents, et voulions alors y mêler diverses influences a priori pourtant peu compatibles sur le papier (classique, électronique, dance, indus, techno, trance…) pour « créer » (soyons modestes…) un style plus original et plus moderne que le metal symphonique, même si nous ne sommes pas totalement en rupture avec ce style, notamment avec le chant lyrique.
M.net : Votre deuxième album, Ipso Facto, vient de sortir et je dois avouer que j’ai été agréablement surpris, ne connaissant pas le groupe auparavant. Comment vous sont venus les différents morceaux de l’album ?
J. : Ça a été un long processus. Ghis (basse) est très créatif et a toujours de l’inspiration pour des nouvelles compos. Marc (guitare) et moi sommes des musiciens classiques à l’origine et nous travaillons ensuite l’harmonie et la « metallisation » avec le travail sur les guitares. Nous avons fait beaucoup de sessions de travail à deux ou à trois et ça a vraiment été un travail collectif. Nous avons beaucoup “grandi”, appris, entre les deux albums, notamment sur la composition et au contact des groupes avec lesquels nous avons tourné. J’ai moi-même fait un atelier de composition chez Universal au cours duquel sont nés quelques refrains et morceaux de cet album. Par ailleurs, concernant les lyrics, ces trois années nous ont sans doute laissé un peu plus de temps pour leur composition, ce qui nous a permis de mettre ainsi en avant quelques idées, très modestes, que nous partageons tous les quatre (avec Pat (batterie live) qui écrit la majorité des textes).
M.net : Ce parti pris de chanter en français est-il une volonté de votre part ou bien un hasard ?
J. : C’est ce qui nous paraissait le plus naturel pour des Français. À vrai dire, je ne comprends pas bien pourquoi la majorité des groupes chantent en anglais. Je ne pense pas que comprendre la signification des paroles immédiatement à l’écoute soit un facteur déterminant, surtout pour les styles de chant largement employés dans le metal comme le chant lyrique ou le growl où de toutes manières il faudra lire les paroles pour les comprendre. Et aujourd’hui avoir des traductions est chose aisée. Jusqu’à présent, toutes les critiques (françaises et étrangères) sont unanimes sur le fait que le français ajoute un charme et une originalité à la musique ; je veux bien les croire…
M.net : Votre collaboration avec Florent Jannier donne l’un des meilleurs morceaux de l’album. Comment en êtes-vous venus à lui proposer d’intervenir sur votre album ?
J. : Nous avions envie d’un morceau boosté aux hormones pour donner un peu d’agressivité à Elyose. J’ai tout de suite pensé à deux chanteurs à la voix bien caverneuse, dont Florent de Arkan. Ce n’était ni un ami ni une connaissance alors je l’ai démarché sans être sûre de sa réponse. Il a finalement beaucoup apprécié le morceau et a répondu positivement.
M.net : Vous avez eu l’opportunité de tourner votre premier clip avec Rédemption. Comment cela s’est-il passé ? Le caractère assez sexy de l’ensemble a-t-il été un soucis pour Justine ? La réalisation en est en tout cas très soignée donc vous devez en être contents. Est-il prévu que vous renouveliez l’expérience prochainement ?
J. : Ah le tournage de ce clip a été très intense et très éprouvant parce que nous avions beaucoup à tourner en très peu de temps ! La plupart des scènes ont été tournées en une prise alors je n’ai même pas eu le temps d’être pudique, trop concentrée à ne rien oublier et à ne rien rater ! Il fallait penser à mille choses à la fois et agir en même temps, ce qui m’a valu de devoir rester couchée, au lit, deux jours d’affilée pour récupérer après le tournage !
Il est prévu que nous tournions un deuxième clip mais il est encore trop tôt pour savoir quel morceau et quel concept nous choisirons…
M.net : Vous avez déjà eu l’occasion de faire quelques premières parties prestigieuses. Comment les avez-vous vécues ? N’est-ce pas trop intimidant de jouer avant Tarja ou encore Therion ?
J. : Le challenge, ce n’est pas tant de jouer avant des grosses pointures mais bien de nous produire devant un public qui dans sa large majorité ne vient pas pour nous, ne nous connaît pas, et nous découvre la plupart du temps dans des conditions pas très avantageuses (fatalité son et lumière des premières parties, surtout en France). Ça reste des expériences hors du commun qui laissent des souvenirs impérissables, bons et moins bons sur le coup, mais avec du recul on a tendance à ne se remémorer que les franches rigolades, la complicité entre nous, les sentiments exceptionnels que l’on ressent en étant projetés devant des foules, élogieuses et/ou impitoyables, un sentiment d’excitation et de vulnérabilité au début puis de la confiance au fil des soir ou des jours, le frisson du métier, les nouveaux fans, les rencontres tous les soirs au stand merch… Je vous invite à relire les journaux de bord que l’on avait tenus quotidiennement dans lesquels on vous disait tout ! Tout sur les dessous chics et chocs, parfois sans dessus-dessous, des tournées Therion et Tarja !
M.net : Avez-vous déjà des dates de concert de prévues ? Si oui, quand ?
J. : Nous avons deux concerts de prévus à Paris pour l’instant. Nous sommes à l’affiche du « Halloween Horror Night Festival » le 30 octobre prochain au Klub et jouerons en headliner à La Boule Noire le 30 janvier 2016.
M.net : Merci beaucoup d’avoir pris le temps de nous répondre et je vous dis à très bientôt j’espère. En tout cas bonne continuation pour le reste de la promotion d’Ipso Facto.
J. : Merci à vous pour cette occasion de m’exprimer.
Entretien réalisé par Thomas Riquet