Un roman jeunesse inventif !
Dans un monde où chaque habitant naît avec un oiseau pour cœur, Orion Gershwin mène une vie solitaire dans le paisible village de Bourg-Soufflé.
Sa vie bascule le jour où Florence, fiancée au redoutable prince Talon, croise sa route. Orion tombe sous le charme de la jeune femme, mais son cœur, Moineau, s’envole avec elle, le laissant physiquement et émotionnellement vide. Ses jours sont désormais comptés : il doit rejoindre Moineau au plus vite !
Mais pour cela, il va devoir affronter l’inconnu dans la grandiose cité de Nidargent.
Un décor inventif
Cette histoire prend place dans un joli contexte : en lieu et place du cœur, les personnages ont des oiseaux. Ce point de départ n’est pas sans rappeler les daemons de Pullman dans la Croisée du monde. Chaque personnage naît donc avec son oiseau, petit protagoniste ailé doté d’une personnalité bien à lui. Mais tout bascule le jour où Orion perd le sien, envolé avec Florence, une jeune femme rencontrée quelques semaines plus tôt. Commence alors un long périple pour retrouver Moineau… et se trouver lui-même.
Je l’ai dit et le redis : j’adore les romans jeunesse pour leur inventivité, la liberté créative que s’y autorisent les auteurs. Et ce récit ne fait pas exception : on y croisera de nombreux personnages hauts en couleur, dans un univers foisonnant d’imagination!
Un scénario en deux temps
Si l’univers dévoilé par l’autrice m’a rapidement séduite, j’ai trouvé le début du roman un peu lent. Le récit débute sur un scénario très romantique, un peu trop peut-être à mon goût. L’histoire s’envole vraiment quand Orion quitte Bourg Soufflé pour la capitale. Le rythme s’accélère alors jusqu’à un final à la hauteur ! Les rebondissements s’enchaîne, et le scénario sait nous surprendre quand il faut. Car le voyage entrepris par Orion ne se termine pas forcément comme il l’aurait imaginé… ce qui offre aussi une jolie réflexion sur le développement des sentiments amoureux.
Un protagoniste qui m’a laissée de marbre
Je ne sais si c’était voulu de la part de l’autrice, mais le personnage d’Orion m’a laissé plutôt indifférente. Est-ce lié à l’envol de son oiseau ? Toujours est-il qu’il m’a semblé assez vide et antipathique, tant il manque d’intelligence émotionnelle. On devine assez rapidement que l’envol de moineau n’est pas anodin, et par petites touches, on comprend qu’à force de refouler ses émotions, le jeune homme a sans doute contribué à la fuite de son cœur-oiseau… Une façon intelligente d’aborder la nécessité d’accueillir ses ressentis pour être bien dans sa tête.
Les cœurs-oiseaux est donc un joli roman jeunesse, qui évoque avec intelligence des thématiques importantes.
