Une romantasy qui se distingue plus par l’aspect épique que par son histoire d’amour.
Talasyn n’a connu que les Guerres du Typhon.
Orpheline, elle utilise le pouvoir de la lumière pour se battre contre l’Empire de la Nuit. Alaric n’a connu que les ténèbres. Fils de l’Empereur et arme la plus mortelle des ombres, il use de sa terrifiante magie pour écraser la rébellion. C’est alors qu’ils se croisent sur le champ de bataille. Leur affrontement est inéluctable. Mais une menace plus importante se profile.
Sauront-ils faire alliance pour la vaincre ? Ou se détruiront-ils l’un l’autre avant ?
Un ouvrage magnifique
Saluons avant toute chose la beauté de cet ouvrage. La couverture cartonnée est superbe, et invite à la lecture à elle seule. Une fois tournée, elle dévoile une double page où se dessine un plan magnifique, représentant le décor où se déroule le scénario. Enfin, le lettrage, les illustrations internes et le jaspage complètent ce très bel objet.
Des ressorts classiques mais qui fonctionnent
L’autrice pose ici des bases scénaristiques assez classiques : deux antagonistes amenés à s’aimer, une héroïne au pouvoir extraordinaire qui se découvre sur le tard, des alliances politiques… Certaines révélations étaient pour moi attendues. Pour autant, l’ensemble est bien raconté. J’ai été prise par la guerre dès les premières pages, et le suspense est omniprésent. The hurricane wars se lit donc avec facilité, malgré certaines tournures de phrase un peu alambiquées.
Une histoire d’amour qui se dévoile dans la seconde partie du roman
N’étant absolument pas amatrice de romantasy, j’avais quelques appréhensions concernant ce roman. La première partie du récit ne s’y attarde que très peu, ce qui m’a très bien convenu. Cela m’a permis de me plonger complètement dans l’histoire, d’en apprécier les personnages, la narration et les décors.
La romance prend plus de place dans la seconde partie de l’œuvre, avec un peu trop d’insistance à mon goût mais c’est le jeu, et je savais à quoi m’attendre en acceptant de le lire. Les deux personnages remplissent plutôt bien leur rôle. Talasyn, notamment, se montre en décalage par rapport à cette place qu’on lui impose de prendre mais reste combative et ne manque pas de répondant : il est aisé de s’identifier à elle.
Des ressorts romantiques peu convaincants
Je déplore néanmoins les ressorts romantiques utilisés, qui m’ont dérangée à deux égards.
Premièrement, les “je t’aime moi non plus” constants que traversent les personnages. Leur incompréhension totale des émotions qui les traversent est peu crédible. Par ailleurs, même si l’on peut entendre la difficulté d’une telle histoire sentimentale entre deux grands ennemis… Trop c’est trop. Le récit fait un pas en avant et deux pas en arrière à de nombreuses reprises, ce qui nuit à mon sens au rythme et à l’implication dans la lecture. Je pense que toute bonne histoire d’amour porte un savant équilibre entre frustration et satisfaction du désir. Ici, à force de me faire miroiter une romance qui n’arrive jamais, d’initier quelque chose pour mieux reculer quelques pages plus loin, ce qui devait arriver arriva : j’ai tout simplement lâché l’affaire, et mon intérêt pour le récit s’en est malheureusement ressenti.
Ma deuxième réserve concerne le personnage d’Alaric, qui présente peu d’intérêt. A part être grand, beau, sexy et empereur de la nuit, il m’a semblé creux. J’aurais apprécié un personnage plus approfondi, avec davantage de discussion.
Des relations saines entre les personnages
Notons toutefois que les rapports entre les deux protagonistes sont très sains, ce qui est suffisamment rare dans la littérature romantique pour être notée. L’un comme l’autre sont extrêmement respectueux du consentement mutuel, et malgré leur haine réciproque, ne sont jamais dans la violence psychologique / toxique.
The hurricane wars est donc un premier tome qui se lit avec facilité, mais qui souffre de quelques ressorts romantiques malheureux.