Un roman graphique à la fois sublime et horrible, une balade dans une France post-apo qui sait aspirer le lecteur.
Le monde d’aujourd’hui n’existe plus. Dans une France détruite et redevenue sauvage où certains forment de petites communautés qu’on appelle les Groupés, Hélène grandit sur l’île de Porquerolles au sein de l’un de ces villages autarciques. À la suite d’une attaque de barbares, elle est contrainte de prendre la route si elle veut retrouver sa sœur disparue. Dans son périple, elle croise le chemin de Mo, un Solitaire imposant et taciturne, qui parcourt l’autoroute au rythme des saisons. Tous deux vont alors poursuivre leur route ensemble, unissant leurs destinées…
Un post-apo de qualité
Beaucoup de lecteurs de l’imaginaire connaissent Julia Verlanger et sa plume et son imaginaire puissants. Et avec ce roman graphique vous allez pouvoir découvrir cet univers au sein d’une France post-apo, alors que l’humanité tente de survivre sans totalement s’entre-dévorer. On découvre Hélène qui va partir à la recherche de sa sœur, enlevée par des « brigands » et emmenée à Paris. Mais pendant les quelques mois entre l’enlèvement et le moment où elle rencontre Mo sa vie va dégénérer avant qu’elle ne reprenne les rênes et sa quête. Et cette quête justement, va nous emmener sur la quête vers Paris, avec la rencontre d’un troisième larron, mais surtout de ce qu’il s’est réellement passé. Et ce final abrupt, violent et pourtant tellement attendu.
Un trio de protagonistes étonnants
Clairement L’autoroute sauvage ne peut être classé comme féministe, tant l’autrice initiale défini les femmes comme des objets tant d’échange que sexuels au cours de son histoire. Mais là ne réside pas l’intérêt de cet album. Les interactions entre Mo et Hélène, mais aussi avec le troisième protagoniste, fonctionnent bien, étant typiquement humaines de bout en bout. On s’attache à chacun d’eux et leurs aventures nous prennent aux tripes tant ils vont souffrir au cours de leur périple.
Une vision de l’humanité
La vision de l’humanité de Julia Verlanger est assez juste et se résume avec cette phrase : « L’Homme est un loup pour l’Homme ». Et cela se démontre tant dans le pourquoi de la communauté parisienne, que dans les interactions des personnages avec les différents groupes. Oui en cas d’effondrement de la société les choses deviendront assez moche pour les êtres humains, c’est un fait. Et le groupe d’auteurs qui a adapté en bande-dessinée cet univers a su retranscrire parfaitement la décadence, l’horreur, et la folie qui se dégagent de l’ensemble.
Un dessin et des couleurs impeccables
Le dessin et les couleurs de Zhang Xiaoyu sont juste sublimes. Les décors, détaillés juste comme il faut, les scènes d’action bien représentées, les personnages, tout est mis en place pour séduire le lecteur du début à la fin. En tant que lecteur j’ai dévoré ces suites d’images, parfaitement enchaînées, avec un véritable talent de la part du dessinateur, qui ajoute un côté immersif à l’ensemble.
L’Autoroute sauvage a correspondu à ce que j’attendais : du grand post-apo à la française, avec de l’action, de la psychologie, un univers riche mais aussi toute l’horreur et la tension que l’on attend dans ce genre d’histoires. Le dessin rend parfaitement bien tout cela et je dois dire que si ils sortaient d’autres albums en parallèle je ne me priverai pas de me plonger dedans !