Merciless Destruction – Get The Shot

Les très énervés québécois de Get the Shot nous reviennent avec un quatrième album, Merciless Destruction succédant à Infinite Punishment. Ce quatrième opus ne décevra pas les fans qui retrouveront les influences trash des précédents albums. Mais ils proposent aussi un hardcore plus beatdown, et plus moderne qui renouvelle le genre et m’a fortement convaincu.

Get the Shot c’est un hardcore québécois aux influences trash fièrement revendiqué par 5 garçons particulièrement déchainés depuis 2009. Si vous ne les avez encore jamais vu sur scène, je ne peux que vous recommander d’assister à un de leurs concerts. L’énergie qui se dégage de leur musique, est tout autant présente en live et leur public le leur rend bien. Get the shot malgré ses références à la violence et la destruction, ainsi qu’une esthétique assez classique du hardcore et du trash, revendique également une musique très contestataire. Ils sont là pour dénoncer, lutter contre les inégalités sociales et ils sont prêts à se battre pour le faire savoir.

Ce nouvel album est à leur image, plein d’énergie, et il ne nous laisse aucun répit. Il est plutôt court, 11 titres et 38 minutes avec des morceaux parfois d’à peine deux minutes, un format somme tout classique pour du hardcore. L’album est plutôt bien équilibré et bien amené, on alterne riffs hardcore, gros breaks bien lourds, sonorités plus heavy, quelques solos, le tout soutenu par le scream très hardcore de Jean-Philippe avec des refrains courts et tranchants, écrits pour être scandés par le public. Pour autant, on sent que le groupe a pris un virage vers un son plus beatdown et deathcore, ne serait-ce que par l’esthétique de la pochette ou leurs featuring. L’imagerie trash a laissé place à une scène apocalyptique qu’on aurait parfaitement vu sur une pochette de deathcore. Il en résulte un album plus violent et plus lourd sans pour autant être totalement dépaysés par ce choix musicale et artistique.

L’album débute avec Ultimate Warfare, une belle entrée en matière avec les paroles « I am Pain ». Le morceau est court, efficace, avec un riff hyper accrocheur. On est jetés immédiatement dans la bataille au refrain de « War is eternal ». L’annonce est claire, on est là pour se battre.

Avec Seeds of Dissenssion, « Ni dieu ni maitre », c’est plutôt un appel à la rébellion. On retrouve un morceau plus traditionnel pour le groupe. Les paroles rappellent d’ailleurs Rotting Idols de l’album No peace in Hell.

Survival Denied adopte un format plus long et propose un riff très efficace dès le départ. Plus on avance dans l’album et plus on sent de colère et d’énergie et plus l’ambiance s’alourdit.

L’album se poursuit avec Deathbound, un morceau très énervé en featuring avec Rob Watson, le chanteur de Lionheart. Le morceau sonne comme une sentence et le passage de Rob Watson juste avant et pendant le break fonctionne parfaitement. Les deux chanteurs s’accordent très bien, et plutôt que le « Welcome to the West Coast » dont on a l’habitude avec Lionheart, c’est un « Welcome to Quebec City » qui retentit après un coup de feu. Efficace, à leur image !

Le morceau suivant Bloodbather est en featuring avec Matthias Tarnath, le chanteur des belges de Nasty, dont on perçoit les influences de leur hardcore beatdown sur les compositions de Get the Shot. Comme pour le précédent feat, les screams des deux chanteurs fonctionnent très bien ensemble, Matthias proposant un scream plus grave pendant le break.

On poursuit avec Reign in Blasphemy, beaucoup plus rapide, très court et plein de rage. La chanson alterne sans répit break et parties plus rapides. Puis, Terminal Slaughter nous propose des riffs impitoyables qui sonnent presque diaboliques et presque plus death.

Diabolus Vobiscum propose une pause moins habituelle dans le hardcore, mais très appréciée, un court morceau avec des sonorités très mélancoliques et tristes.

Divination of Doom est vraiment ma chanson favorite de l’album avec un très bon groove. Elle associe des passages un peu plus heavy avec des break beaucoup plus lourds, annoncés par les aboiements du chanteur.

Finalement, Blind to peace nous fait revenir sur un morceau plus classique. On quitte un peu le chant hardcore pour quelques parties moins saturées, avec un peu de chant clean avant un break très efficace et plus core.

Enfin Season of the Damned II, propose une balade plus heavy et une fin en douceur pour un groupe qui ne nous laisse habituellement pas de répit. C’est un morceau plus triste avec des guitares clean et du chant clean qui offrent une fin plus rock à l’ambiance mélancolique. La saturation monte progressivement et la chanson se termine avec un solo très heavy. Le groupe avait déjà proposé une autre balade du même type dans l’album No peace in hell en 2014.

Ainsi, Get the shot nous offre un album réussi, efficace et dans la lignée de leurs projets précédents. On retrouve avec plaisir tout ce qui fait leur énergie et leur violence dans ce hardcore très incisif. Pour autant, j’ai plus qu’apprécié le choix de se tourner vers un son plus beatdown et des influences deathcore pour se renouveler un peu. Les compositions se modernisent sans pour autant perdre de ce qui faisait l’essence de leur musique.

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