Les + :
– Une série constante qui garde ses qualités (et ses défauts)
– Du super héros à haute dose
– Quelques arcs narratifs très efficaces
Les – :
– La série s’enfonce parfois dans le mauvais soap
– La fin de la S6 est ratée
– Le manque d’ambition sur ces deux saisons
Dans sa quête de justice, Oliver Queen est devenu maire de Star City et a réuni une équipe autour de lui. La team Arrow doit gérer les conséquences de l’affaire Damien Darkh et faire face à un nouveau méchant : Prometheus.
Après quatre saisons inégales, Arrow a poursuivi sa dynamique initiale dans deux saisons qui reproduisent, peu ou prou, le plan de la saison quatre. Toutefois, le ton a légèrement changé, car les combats se font plus brutaux et nos héros sont beaucoup plus chahutés physiquement. Mais est-ce suffisant ? La série fait-elle du surplace ?
Quand reprend la saison 5, Oliver (Stephen Amell) est seul pour faire face aux menaces crées par Tobias Church, un mafieux très menaçant. Il va bâtir une équipe autour de lui et affronter sa Némésis : Prometheus. Dès les premières scènes, il y a un changement perceptible dans les scènes d’action. Oliver frappe fort et fait mal, alors que jusque là, la chorégraphie passait avant la violence. Cet effet de réalisation se prolonge, sans apporter un plus à l’histoire.
Il en va de même avec la diversification des histoires personnelles suite à l’ouverture de l’équipe : Dinah, René et Curtis prolongent les intrigues soap sans beaucoup de valeur ajoutée. À la rigueur, seul Curtis change un peu la routine : homosexuel et vigilante, il tombe amoureux d’un policier qui le pourchasse. Mais ce décalage arrive tard (saison 6) et reste en retrait sans nous épargner le reste des questionnements classiques des super héros (pourquoi jouer au héros ? Grand pouvoir = grande responsabilité etc).
Arrivé là, vous vous demandez sans doute pourquoi continuer à regarder Arrow. La série connaît pourtant de bons moments concentrés sur la fin de la saison 5 et la première partie de la 6. Les scénaristes utilisent les mêmes modèles scénaristiques que par le passé : un méchant tient le premier plan pendant une douzaine d’épisodes avant de laisser la place au vrai antagoniste.
Quand Prometheus apparaît, il fonctionne en miroir d’Arrow. Il est archer, mais plonge la ville dans la terreur. Dans cette logique, leur opposition fonctionne extrêmement bien, car elle pousse Oliver à s’affronter lui-même sans nous infliger des tonnes de réflexions auto-flagellantes du héros.
De la même façon, la réintroduction de Cayden James (Michael Emerson excellent, comme toujours) dans la première partie de la saison 6 fonctionne comme une course, alors qu’il impose un compte à rebours à la Team Arrow avant la destruction de la ville. Classique et efficace, cette partie se regarde très vite grâce au côté addictif du scénario qui enchaîne les péripéties.
Hélas, cette dynamique va se casser complètement ensuite. Les héros vont alors se brouiller et ne cesser de s’invectiver et de se faire des reproches. Chaque épisode va reprendre ce schéma, ne se souciant que peu ou pas de l’intrigue principale. La répétitivité des situations rend la fin de la saison 6 extrêmement pénible. Dommage, car le méchant est intéressant, notamment dans le 6*18? qui lui est intégralement consacré, mais il ne parvient pas à sauver le spectateur de l’irritation et l’ennui. Les scénaristes sont obligés de dégainer l’arme absolue (aka la mort d’un membre de l’équipe) pour garder un enjeu réel.
On ressent de moins en moins le côté vaisseau amiral du Arrowverse au fur et à mesure de l’avancement de la série. En dehors des épisodes événements qui réunissent tous les héros, ces derniers sont peu évoqués et peu présents. Par contre, les crossovers sont bien menés, particulièrement Crise sur la Terre-X de la saison 5 où Flash and co affrontent leurs doubles issus d’une terre parallèle où le nazisme domine le monde.
Bref, il y a une ambiance fin de règne dans cette S6 qui laisse circonspect sur la suite. La série ne change pas de recette, mais ses défauts s’exacerbent. Il faut espérer que la fin de série qui s’annonce permettra aux scénaristes de se lâcher dans les deux dernières saisons.
CONCLUSION
Arrow se montre de plus en plus inégale. Si elle continue à toujours bien exploiter l’univers DC, elle peine à tenir sa vingtaine d’épisodes contractuelle sans longueurs. Il faut espérer que le cliffhanger de la fin de la saison 6 relance l’intérêt plus loin que le temps de sa résolution.