The Mandalorian saison 1 – John Favreau

 

 

 

Ceux pour qui le résumé suivant contient des spoilers sont priés de retourner dans leur grotte sur Tatooine !

Cinq ans après la destruction de la deuxième étoile noire et la chute de l’Empire, le métier de chasseur de primes ne paie plus. Le Mandalorien, surnommé Mando, connu pour être un des plus redoutables chasseurs de primes, accepte un contrat juteux. Il s’agit pour lui de retrouver et de ramener à ses commanditaires un être vivant de 50 ans. Mais au cours de sa mission, Mando découvre que, malgré son âge, sa proie est un enfant…  Après avoir rempli son contrat et touché la prime, le Mandalorien se ravise et revient sauver l’Enfant. Il doit alors prendre la fuite, poursuivi par tout ce que la galaxie compte de chasseurs de primes lancés à ses trousses.

Si la nouvelle trilogie Star Wars a rempli son but principal, permettre à Disney de récupérer les 4 milliards de dollars que lui a coûté le rachat de la franchise, on ne peut pas dire qu’elle ait fait l’unanimité quant à ses qualités narratives. Si elle a su séduire une nouvelle génération, elle a déçu de nombreux fans historiques.

C’est à peu près au moment où sortait Les derniers Jedi que Disney confie à John Favreau la conception de la première série “live” de cette galaxie lointaine. Un projet que George Lucas avait en tête depuis longtemps, mais auquel il avait dû renoncer devant le coût exorbitant des effets visuels. Et quand il s’agit de gérer un gros budget et donner aux fans ce qu’ils attendent, John Favreau se débrouille plutôt pas mal, après 10 ans à superviser l’univers cinématographique Marvel.

Voici donc notre Miracle Man doté d’un solide budget (15 millions de dollars par épisode, comme pour la dernière saison de Game of Thrones), et d’une consigne qu’on imagine simple : “Coco, ton job tient en une ligne : tu dois ramener à la maison les anciens fans déçus par la nouvelle trilogie. Ah, et si tu peux sortir au passage un truc qui fait vendre des peluches, tu auras un 13e mois et une entrée à Galaxy’s edge”.

Après quelques images et un teaser alléchant, la série débarque enfin en novembre 2019 aux US, et au début du confinement en Europe. (Coïncidence ? Hmmm ? Sacré Disney, ils sont forts quand même…). Alors, qu’en est-il pour les 3 du fond qui ne l’ont pas encore téléchargée ? (Car la série prend au passage le record de la série la plus téléchargée illégalement, juste devant Game of Thrones – encore eux).


La première saison est composé de 8 épisodes, de 35/40 minutes chacun. Si la série possède un fil conducteur lié à Baby Yoda, les épisodes sont relativement indépendants, et correspondent chacun à une (mini) quête, comme un jeu vidéo ou une campagne de jeu de rôle. Et qui se termine inévitablement par la confrontation avec un grand méchant bien charismatique (ah, c’est autre chose que Kylo Ren, c’est sûr…). L’occasion de nous présenter des protagonistes qu’on imagine revenir plus tard, ou simplement assurer le plaisir des fans avec des lieux, vaisseaux et personnages qui nous parlent.

Côté plaisir, on est servi : les images sont superbes, les décors impressionnants. Les images de synthèse sont plus proches de la dernière trilogie que de The Expanse par exemple (excellente série de SF au passage, que je ne saurais trop vous recommander).

Arrive le point qui divise, il en faut bien un : le rythme… Quand la dernière trilogie enchaînait les scènes d’action frénétiques à la vitesse d’un politicien oubliant ses promesses électorales, la série propose au contraire un rythme… apaisé. Quelque part entre un western de Sergio Leone pour l’ambiance générale avec ses chasseurs de primes et ses décors désertiques (Tatooïne, toujours Tatooïne). Et un film japonais, au hasard … la série Baby cart (elle même adaptée du manga Lone Wolf and cub) pour le couple de héros improbable et so errance dans un monde hostile. Sachant que Lucas s’était inspiré de La forteresse cachée de Kurosawa pour l’épisode 4, la comparaison n’est sûrement pas innocente. Bravo Favreau, bel hommage !

Personnellement, ce rythme ne m’a pas gêné, ayant enchaîné les épisodes 3 par 3, atténuant ainsi l’impression d’une histoire qui n’avance pas. Et parce que j’aime les films qui prennent le temps de s’attarder sur les personnages et les décors, de développer un peu les situations.

Dernier point, j’avais peur que Baby Yoda soit trop larmoyant et/ou comique. Bref, je partais avec un énorme à priori négatif. Et force est de constater que le résultat est finalement assez équilibré : pas trop envahissant, mais suffisamment présent pour amener un peu “d’humanité” face à un personnage masqué dont on ne voit jamais le visage (Telle est la voie). J’ai finalement trouvé le personnage très bien dosé.

Mention spéciale à Pédro Pascal qui réussit à rendre son personnage du Mandalorian intéressant et relativement expressif sous son armure.

Au final, la série est plaisante si on accepte de revenir à un rythme plus proche de la trilogie originale que de l’épileptique “postlogie” qui cachait son vide scénaristique sous une avalanche de scènes sans signification. On sent que cette première saison est une sorte de “test”, qui se cherche un peu à certains moments, mais tournée malgré tout avec une générosité envers les fans qui remplit parfaitement son contrat. Les moins fans risquent de trouver l’ensemble un peu lent, voire creux. Mais le test semble réussi pour Disney si on en croit l’avalanche de projets annoncés en fin d’année 2020.
Nous y reviendrons…

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