God of War 4 – Bear McCreary

 

Après des opus musicalement très variés, la franchise Gof of War change de braquet pour son quatrième opus. Fini les habitués du jeu vidéo comme Cris Velasco ou le compositeur de l’ombre Jeff Rona, place à Bear McCreary qui se lance dans une partition hollywoodienne, bénéficiant manifestement des moyens de ses ambitions, et qui porte le sceau du compositeur de Walking Dead.

E3 2017 : Sony révèle l’ambitieux trailer de God of War 4, sa nouvelle exclusivité. Présent au pied de la scène, Bear McCreary dirige l’orchestre qui exécute le main title de ce nouvel opus. Ample, épique, le morceau buzz sur internet, à raison. Porté par un chœur masculin, il propose un thème extrêmement percutant que l’on retient facilement. Tous les ingrédients sont là : cuivres pétaradants, cordes dramatiques et l’inévitable soliste féminine qui apporte une touche de grâce à l’ensemble. On notera une petite parenté avec le thème d’Agents du SHIELD au moment du crescendo, ce que l’on peut comprendre vu la sonorité héroïque recherchée.
Ce thème principal est très présent tout au long de la partition et se décline dans divers variantes : présenté dès la piste God of War dans sa version épique et la plus puissante, il irrigue alors toute la partition, revenant là sous une forme lente et élégiaque, ailleurs sur une version plus torturée. Pour ceux que ça tente, on peut chanter en même temps que la chorale grâce au compositeur qui a mis à disposition sur son blog les paroles en anglais et en norrois.

 

Le deuxième thème très présent est celui exposé sur Memories of Mother. Sa mélodie affirmée, triste, tranche énormément avec la force assénée par le thème principal. La soliste Eivør Pálsdóttir y apporte une touche lyrique et dramatique. Le thème revient sur Ashes, plus puissant peut-être, mais tout aussi nostalgique et ténébreux.

D’autres morceaux marquants parsèment l’album bien rempli de 78 minutes. D’abord Lullaby of the Giants, avec son ton sombre et mélancolique soutenu par le chœur masculin, qui se retrouve aussi sur Stone Mason.  Il est fascinant de voir comment, sur cette deuxième piste, McCreary rend le chant plus viril par sa mise en avant, alors que les cordes à la Battlestar Galactica soutiennent agressivement la mélodie jusqu’à entrer dans une version plus épique.

La recherche mélodique et d’une ambiance authentique, plus prompte à jouer sur les sentiments que sur la puissance pure, rappelle bien entendu la composition pour le cinéma en général, mais surtout un autre travail du compositeur : la série Da Vinci Demons, où il avait su particulièrement distiller ce côté à la fois traditionnel (sur l’instrumentation ou la recherche d’une sonorité religieuse baroque/renaissance) et moderne de sa façon d’écrire sa musique. C’est le cas par exemple avec le thème très intrigant Witch of the woods, le très intense Deliverance ou le profond Valkyries.

 

https://youtu.be/QOmNfTLzEjU

On voit globalement comment Bear McCreary répond au cahier des charges hollywoodien : les chœurs masculins et féminins s’entrecroisent de piste en piste, on bascule indistinctement de l’épique au tragique, avec un sens de la narration omniprésent. C’est peut-être la plus belle réussite du compositeur dans la longueur : réussir à varier ses thèmes, ses approches, son jeu sur les pupitres pour constamment garder l’auditeur attentif.

Conclusion

Gof of War 4 de Bear McCreary suit les traces musicales des dernières BO à gros moyens type Skyrim ou The Witcher : un thème principal d’exception, décliné à plusieurs reprises, accompagné de motifs bien écrits qui proposent une ambiance sombre et mélancolique. Le résultat est enthousiasmant et fait de cet album un des scores les plus réussis de ce début d’année. Du grand spectacle et une nouvelle réussite pour le compositeur.

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