J’ai toujours apprécié la plume de Mark Lawrence, et cela depuis sa première trilogie sans concessions, Le Prince des Epines. Et voici que débute sa troisième saga, cette fois-ci loin de l’univers de l’Empire Brisé, et avec le premier protagoniste principal féminin de l’auteur, la jeune Nona. Mark Lawrence a-t-il atteint une maturité littéraire encore plus grande que pour ses précédents romans ? La réponse tout de suite !
La couverture est juste sublime et mets parfaitement en valeur la petite Nona et ses talents guerriers, l’ensemble étant renforcé par la présentation de l’éditeur qui, soyons francs, m’a vendu du rêve.
Au couvent de la Mansuétude, on forme des jeunes filles à devenir des tueuses. Dans les veines de certaines coule le sang ancien, révélant des talents presque disparus depuis que les Anciens ont accosté sur le rivage d’Abeth. Mais les maîtresses de la lame furtive ne mesurent pas ce dont elles ont hérité à l’arrivée de Nona, une enfant de huit ans qui a déjà du sang sur les mains. Ayant échappé à la potence, elle est recherchée par de puissants ennemis aux mystérieux desseins. Et au cours de son apprentissage de la voie de la lame, elle est rattrapée par les secrets d’un passé violent. Tandis qu’un soleil mourant se lève sur l’Empire, Nona devra affronter ses démons et devenir une redoutable guerrière si elle veut rester en vie…
Ce roman est un pur moment de plaisir de lecture, autant le dire dès le départ. Mark Lawrence n’est pas auteur à mâcher ses mots, ou à cocooner ses personnages donc clairement la pauvre Nona va se retrouver confrontée à des horreurs et va devoir les surmonter pour en ressortir encore plus forte. Et cela commence dès les premières pages pour ne plus s’arrêter par la suite. Scénaristiquement nous avons affaire à un roman initiatique des plus classiques de prime abord mais il convient de prendre en compte les aspects machiavéliques et tortueux de l’esprit de l’auteur. Les différentes phases de la vie de Nona, ses apprentissages, l’univers qui l’entoure mène vers un seul et unique but, qu’il parvient à parfaitement nous masquer. Très clairement Mark Lawrence est un auteur talentueux dans la création de ses histoires, dans la manière dont il construit méticuleusement sa trame tout en donnant l’impression que son récit avance de ses propres ailes.
La galerie de personnages, dont beaucoup de femmes, est assez impressionnante au final. Nona est juste parfaite de bout en bout car elle ne correspond pas à un véritable archétype mais en mélange plusieurs à son avantage pour notre plus grand plaisir. Les enseignantes, tout comme ses adversaires sont eux aussi parfaitement vivants devant nos yeux et personnellement je les ai adoré tant ils sont crédibles dans leur humanité et leur méchanceté.
Le seul bémol au final de ce roman reste l’aspect purement initiatique qui donne quelques longueurs à l’ensemble, ce que je trouve un peu dommage au final car le reste est tellement bien rythmé… Mais cela sert peut-être à quelque chose pour la suite ? Connaissant un peu l’auteur cela ne m’étonnerait guère.
Avec Sœur écarlate Mark Lawrence balaie tous les doutes qui le concernaient au sujet de sa sortie de l’univers de l’Empire Brisé. Certain se demandaient si il réussirait à rebondir et à proposer une fantasy toujours plus innovante, eh bien la réponse est oui ! Et cela pour notre plus grand plaisir, bien entendu. Le second opus sort le mois prochain et comptez sur moi pour y jeter un œil en tous cas !
Sœur écarlate
Le Livre des Anciens T1
Mark Lawrence
Bragelonne
2018