Dangerous Women – partie 1 présenté par George R.R Martin et Gardner Dozois

Qu’elles soient héroïnes d’une bataille, souveraines d’un territoire, sorcières, muses, conspiratrices, valeureuses cavalières ou intrigantes de cour, toutes les femmes que vous rencontrerez dans ces nouvelles ont un point commun : elles sont dangereuses… George R.R. Martin a convoqué les plus grands auteurs de fantastique autour de ce concept, tout en l’agrémentant d’une touche personnelle et inédite : la Danse des Dragons ! Vous saurez tout de la guerre civile qui a fait rage au sein de la maison Targaryen, provoquant ainsi la quasi-disparition de leurs créatures de feu…

En ne lisant pas les deux recueils dans l’ordre, on se rend compte d’une chose: malheureusement pour les plumes féminines, les auteurs masculins réunis dans ce premier tome proposent des nouvelles largement au-dessus que leurs collègues… Oui en effet, leurs personnages féminins sont bien plus accrocheurs et bien moins clichés que dans le second volet.

Si la couverture de Simon Goinard du second opus était très réussie, celle-ci l’est encore plus avec un personnage à la fois classe et guerrier; à la limite d’une photographie.

On notera uniquement trois nouvelles non fantastiques: Catcher JésusDesperada et Je sais les choisir (celle-ci étant également la seule à présenter un héros masculin). Ainsi, le concept de base est mieux respecté.

Si l’on excepte Je sais les choisir, nouvelle glauque et malsaine, très vulgaire, toutes les nouvelles sont de qualité!

  • Desperada nous plonge dans une ambiance western avec un personnage touchant et une intrigue dynamique.
  • Cocktail explosif se déroule dans l’univers d’Harry Dresden (Jim Butcher). L’intrigue est super! L’héroïne est très attachante, l’univers de fantasy urbaine est vivant. Le tout est vraiment captivant! C’est à la fois drôle et plein d’action. La nouvelle donne envie de découvrir la saga de l’auteur.
  • Catcher Jésus n’est certes pas fantastique (et c’est bien dommage, car la figure de la sirène aurait mérité un vrai développement), mais l’histoire est très belle et vraiment émouvante. Les dialogues sont parfaitement maîtrisés et le choix d’une intrigue dans le milieu du catch est assez original pour être souligné.
  • La fille du miroir nous plonge dans une ambiance à la Harry Potter. C’est plein d’humour, à la fois bourré de références et original. La jeune héroïne est très amusante. La fin est par contre vraiment trop abrupte: on a l’impression que l’auteur a coupé son histoire.
  • Annoncer la sentence est sans doute la meilleure nouvelle du recueil. Un coven de sorcières dans un monde post-apocalyptique. Le mélange entre fantastique classique et anticipation fonctionne à merveille! La protagoniste est complexe tout comme la trame narrative très intelligente et une gestion de l’espace-temps original.
  • Nommer la Bête est un peu étrange, car longue à se mettre en place (pour une nouvelle c’est du coup un peu compliqué…). Il est difficile de voir où l’auteur veut aller et ce qu’il veut nous dire. Cependant, la maîtrise de la tension permet de pousser sa la lecture et la petite fille est très touchante.

Enfin, il y a la nouvelle de Martin: La Princesse et la Reine ou les Noirs et les Verts.

Presque 200 ans avant les événements du Trône de fer, la lutte de pouvoir entre la princesse Rhaenyra et sa belle-mère Alycent va déclencher la « Danse des Dragons » et ensanglanter le continent de Westeros tout entier.

Alors voilà pour être très honnête avec les lecteurs de cette chronique: je n’ai pas lu Le Trône de Fer. “Ouh scandale! Damnation! Horreur et folie!” Bref, je vous vois tous venir. MAIS en même temps, j’ai lu d’autres choses et découvert d’autres auteurs. Ceci étant dit, je suis évidemment partante pour lire cette saga. J’avais peur d’être grandement spoilée en lisant cette nouvelle, mais pas du tout vu l’époque pendant laquelle se déroule l’intrigue.

Autant vous dire que cette nouvelle (je dirais même novella, car elle fait une bonne centaine de pages) m’a complètement persuadée de lire la saga! C’est précis, presque clinique; on a donc l’impression d’assister à des événements historiques réels avec des personnages forts et une tension dramatique incroyable. On est à la fois complètement dans de la fantasy et à la limite du roman historique. Bref, vous l’aurez compris, c’est une nouvelle d’une grande qualité littéraire!

CONCLUSION

Il s’avère donc que les auteurs masculins travaillent plus subtilement sur les personnages féminins. Attention: je ne dis pas que c’est toujours le cas, mais sur ces deux recueils, c’est assez flagrant. Cette première partie est donc un réel plaisir de lecture qui donne à voir un beau spectre de la littérature de l’imaginaire et tous ses sous-genres.

Dangerous Women – partie 1

George R.R Martin et Gardner Dozois

couverture Simon Goimard

Editions J’ai Lu – collection Semi poche Imaginaire

17,90€

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