En 2012, après plus de 10 ans à enchaîner sorties discographiques de qualités et prestations scéniques intenses, L’ESPRIT DU CLAN (EDC pour les intimes), référence en matière de Metal Hardcore français, se mettait en pause pour une durée indéterminée. Quatre ans plus tard, la pause, salvatrice, est terminée et le groupe revient avec une motivation décuplée. S’ensuit ce Chapitre VI, composé et enregistré en quelques mois à peine. Et force est de constater que L’ESPRIT DU CLAN a mûri mais ne s’est pas assagi.
En effet, si les deux derniers albums montraient un EDC plus technique et mélodique, ce sixième opus marque un certain retour aux sources pour les cinq parisiens. Un retour aux sources bien plus direct et frontal (Mélasse) aux riffs pour la plupart lourds et tranchants dans le vif (Céleste, Le Dernier Homme). C’est d’ailleurs une tendance nette pour les trois premiers morceaux de l’album, comme si le groupe cherchait à retrouver ses marques. Les riffs, pesants, font le boulot, la voix et les paroles d’Arsène sont à l’avenant. Mais alors que Testa Dura s’égrène, on commence à se dire que, « ouais, ok, c’est bien bon, c’est lourd, ça avoine sec, mais ça manque un peu d’énergie, de folie… »
Mais L’ESPRIT DU CLAN a plus d’un tour dans son sac et le montre clairement avec Rat Des Villes, hymne à Paris qui fera à coup sûr un malheur en live et particulièrement à la capitale. Ici tout y est : gros riffs bien lourds, rythmique énervé, break et refrain dévastateur. Bref on n’a qu’une envie : mosher avec tout ce qui nous tombe sous la main ! Et ce sera finalement une constante sur l’album, les compositions d’EDC alternant entre des titres privilégiant les gros riffs plombés aux rythmiques pachydermiques (Le Roi Est Mort, Zénon) et des morceaux plus énergiques et énervés (Sur Les Murs, Or Astral). L’ESPRIT DU CLAN nous offre ainsi un condensé de tout ce qu’il sait faire, varie son propos et évite l’écueil de la redondance qui peut, parfois, poindre le bout de son nez (Hymne au silence), sans jamais aller plus loin.
Enfin, ce qui frappe également est la parfaite cohérence entre la musique et les paroles. Celles-ci sont clairement mises en avant dans le mix, et c’est tant mieux ! Que dire de titres comme Or Astral ou L’Art Est Grand, aux paroles touchantes et intelligentes, si ce n’est qu’ils prouvent que le Metal et le chant en français, lorsqu’ils sont aussi bien façonnés, se dégustent sans modération. Au diapason, la musique du groupe sublime le tout pour un rendu d’une absolue cohérence et qui tape parfaitement juste. Du grand art !
On sent, dans ce Chapitre 6, tout le savoir-faire de L’ESPRIT DU CLAN et l’envie implacable des parisiens de se remettre en selle en frappant fort et bien. Ils livrent donc ici un album très solide qui donne l’irrépressible envie de voir les morceaux, comme les gaziers, s’épanouir en live.
Chapitre VI
L’ESPRIT DU CLAN
Verycords
2016