Le petit groupe de savants a échappé de peu à ses poursuivants, laissant derrière lui Ambroise Paré prisonnier du Kraken. Suivant la dernière information hurlée par leur ami avant de disparaître dans l’antre de la créature, ils quittent Milan pour Venise et découvrent durant leur voyage que la Vermine, constituée de Primordiaux ennemis à l’état de microbes, est partout. Dans l’air, la terre, l’eau, ces porteurs d’un mal inconnu mais sûrement foudroyant ont donc pénétré les corps de toute forme de vie et attendent le déclenchement de la pandémie. Pour empêcher cela, les savants et médecins doivent trouver leur ennemi et la source dont il se sert pour « fabriquer » cette Vermine, l’Hydre. Ils ont avec eux la seule chance d’enrayer le mal : la Sirène dont le chant paralysera l’Hydre et leur permettra de la détruire. A condition qu’ils puissent s’en approcher…
A Rome, le mystérieux prisonnier moitié-homme moitié-primordial s’évade avec de précieuses informations : parmi le groupe de savants, un traître est à l’oeuvre ! Celui qu’ils nomment le Maître d’Oeuvre va devoir se presser pour les sauver et voir se réaliser son plan. Car c’est bien lui qui leur a envoyé les tapisseries, lui qui veut contrer le projet démoniaque du cardinal et de son complice immortel.
A Venise tout se précipite, les savants sont attendus, piégés, trahis, seul le Maître d’Oeuvre peut encore agir et espérer mettre fin aux sombres desseins de cet homme d’Eglise qui souhaite démontrer que la Science ne peut sauver l’humanité de la maladie contrairement à la Foi… Le combat entre Science et Religion continue!
Troisième tome de la série La Licorne, Les Eaux Noires de Venise fait vibrer le lecteur plus encore que les deux tomes précédents. Après avoir gagné du terrain d’un tome à l’autre, l’action est au cœur de cette partie du récit, dans le texte et dans l’image. Pas de temps mort pour les héros, de surprise en déception, de course-poursuite en évasion, on ressent une véritable accélération à mesure que le point culminant s’annonce, celui de la lutte finale entre scientifiques rationnels et croyants fanatiques, accrochés à leur pouvoir sur les hommes, tous persuadés de leur bon droit. L’histoire atteint un paroxysme réfléchi et réaliste, opposant deux causes se déchirant pour un enjeu terriblement semblable, les convictions personnelles se heurtant à la raison et au Bien pour le plus grand nombre. La question implicite est posée : quelle croyance, quelle action est-elle la plus justifiée? Le sont-elles seulement les unes comme les autres ? Déployant une virtuosité intense, Anthony Jean exploite pleinement le récit par une mise en page claire, dynamique, armée d’un découpage qui sert le suspense et l’action, de couleurs qui subliment Venise, ses canaux, ses palais, son antre liquide révélant « ce » qui habite ses profondeurs.
Fidèle à la promesse tenue dans les premiers tomes, Delcourt agrémente ce 3e tome de petits encarts culturels (Venise) et scientifiques en fin de volume, expliquant les notions abordées dans l’histoire, présentant aussi les esquisses d’Anthony Jean (costumes vénitiens typiques).
Cet avant-dernier tome se lit presque trop vite mais quel plaisir! Cette série gagne en intensité et donc en qualité à chaque parution.
Les Eaux Noires de Venise
La Licorne T3
Scénario : Mathieu Gabella
Dessin, couleurs : Anthony Jean
Collection Machination
Editions Delcourt
12,90 €
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