Artiste du Mois : Alan Lee

Alan LeeAlan Lee est l’artiste de fantasy le plus typique que l’on peut rencontrer aujourd’hui puisqu’il s’est fait un nom mérité, au-delà des frontières anglaises, grâce à ses travaux de mise en image de la saga de Tolkien et plus encore, avec l’ensemble de l’œuvre du maître. Et il est évident pour quiconque a lu Tolkien et regardé le travail d’Alan Lee que ces deux créateurs se sont compris par delà le temps et la mort.
Né en Angleterre le 20 août 1947, Alan Lee consacre ses années d’enfance au dessin qu’il aime plus que toute autre distraction et s’oriente naturellement vers l’Ealing School of Art. En 1975, il s’installe à Dartmoor, dans le sud ouest de l’Angleterre. Influencé par l’art d’Arthur Rackham, premier grand illustrateur anglais contemporain du monde féérique, Alan Lee se spécialise presque instinctivement vers des représentations à thématique dominante féérique, fantastique dans lesquelles arbres à visage humain côtoient des fées pouponnes aux ailes translucides. C’est tout aussi intelligemment qu’il choisit d’allier son talent à une formation visant le monde éditorial et la commercialisation de l’art. Il commence d’ailleurs à produire des illustrations pour des romans et des recueils féériques : Faeries sur lequel il travaille avec Brian Froud, Lavondyss de Robert Holdstock, The Mabinogion, Castles, Merlin Dreams et bien d’autres. Une solide réputation se profile, la diffusion des romans et autres recueils rencontrant un succès commercial notoire aux Etats-Unis. A tel point qu’il devient concepteur visuel sur quelques films tels que Legend de Ridley Scott (1985) ou encore Merlin de Steve Barron (1998).
Son trait effilé, ses visages graphiques et réalistes à la fois, l’extrême soin qu’il porte aux détails, l’attention mêlée de qualité photographique et d’imaginaire, bien des choses dans l’art d’Alan Lee rappellent le maître Rackham mais avec une douceur nouvelle. Car si Rackham se plaisait à ajouter souvent du grotesque dans ses images, Lee préfère le mystère, l’insolence, la poésie.

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Il se passe du temps avant qu’Alan Lee ne s’attache à la source d’inspiration qui le fera travailler des années durant et le mènera jusque sur les plateaux d’une super production cinématographique hors normes : l’œuvre de J.R.R. Tolkien.
En 1993, pour fêter le 100e anniversaire de la naissance du grand écrivain, une vague de rééditions soignées est lancée. Alan Lee est sollicité pour créer de nouvelles couvertures afin de mettre en valeur ce projet. Le Seigneur des Anneaux, Bilbo le Hobbit et un calendrier exceptionnel se retrouvent illustrés d’images toutes plus belles les unes que les autres.

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Alan Lee - The Hobbit - 06 - Elvish singing

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Peut-on dire que depuis le décès de l’écrivain lui-même, aucun artiste n’avait encore mis en image l’univers superbe de Tolkien avec autant de finesse d’interprétation ? J’ose répondre que oui. Le succès est là, et les commandes affluent : l’Iliade et l’Odyssée, autres grands classiques universels, passent sous ses crayons et ses couleurs entre 1993 et 1995.

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Mais Tolkien demeure son inspiration et il n’hésite pas longtemps avant d’accepter de travailler sur la trilogie cinématographique du Seigneur des Anneaux mise en scène par Peter Jackson. En duo avec un autre grand illustrateur de Tolkien, John Howe, il participe à la pré-production, à la réalisation des décors jusqu’en Nouvelle-Zélande où il supervise la création matérielle en 3D de l’univers décrit par Tolkien qu’il a détaillé à l’infini sur papier. Il va même jusqu’à ajouter sa touche de pinceau ça et là et à jouer le rôle de l’un des rois des hommes devenus Nazguls dans l’introduction du premier film. Il est figurant mais son visage est, à l’évidence, fait pour le monde de Tolkien !

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Le Seigneur des Anneaux n’a pas fini d’habiter la vie d’Alan Lee : les récompenses pleuvent (World Fantasy, Oscar de la meilleure direction artistique avec John Howe), les commandes aussi, même ses propres croquis de travail pour le Seigneur des Anneaux sont édités en 2005.

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Quand il ne met pas en images le monde de Tolkien, il s’attelle à ses autres passions, les mythes, les légendes, la littérature, la poésie, l’archéologie… tant de centres d’intérêts qui ne peuvent que le rapprocher de Tolkien !
La méthode de travail d’Alan Lee a surpris même John Howe qui l’observait sur les plateaux du Seigneur des Anneaux : n’importe où, même mal installé, Alan Lee crayonne. Du papier, un crayon ou un fusain et hop ! On serait tenté de croire qu’il n’aime pas la couleur mais si : l’aquarelle est sa source privilégiée de mise en couleur. Et là encore, la finesse est maîtresse. Les dégradés sont si soignés que chaque branche d’un coin touffu de forêt se détache des autres, que la pâleur des elfes impose une majesté, que la féérie prend vie.

Alan Lee - The Hobbit - 08 - Farewell on the edge of Mirkwood

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En 2007, il a créé des illustrations couleurs pour d’une édition un peu particulière, Les Enfants de Hurin, roman recréé par le fils de Tolkien d’après ses notes et une partie des Contes Inachevés.

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En dernière actualité et presque naturellement : Alan Lee a retrouvé l’équipe créatrice de Peter Jackson sur le tournage du Hobbit, un voyage inattendu.

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