Inroads – The Wretched End

Après Ominous, The Wretched End sort son deuxième album de death direct, efficace et carré. Loin des expérimentations d’Ihsahn avec qui il collaborait dans Emperor, Samoth, le leader du groupe, prouve, avec ce power trio, qu’il n’a pas délaissé les rivages extrêmes en nous offrant une musique qui ravira les amateurs du genre. En effet, sans nous attacher au passé des musiciens, il faut avouer, qu’ici, tout est fait pour saisir l’auditeur à la gorge dès les premières notes afin de ne le relâcher qu’à la fin, exsangue, épuisé et lavé de tous les problèmes qui encombraient son esprit.

Dès la déferlante de Tyrant Of The Mountain, le déluge sonore s’abat, frappant dur que ce soit avec le furieux The Haunting Ground ou le thrash/death Fear Propaganda. Les guitares déchirent le casque, la batterie élève un mur rythmique que la basse cimente avec brio. Et cela ne fait qu’aller en crescendo, comme le prouve, le dernier morceau Throne Renowned of Old sur lequel la batterie dépasse le mur du son, mêlant influences death, thrash et black pour le plus grand plaisir du fan de metal extrême. Jusque là, que de l’excellent ! Du grand art, même pour le genre. Pourtant, ne nous trompons pas, Inroads ne fait pas que dans le monolithique et sait inclure des nuances comme sur Cold Iron Soul qui développe des ambiances malsaines à partir d’un riff entêtant et Deathstopian Society qui démarre sur un rythme binaire et un riff faussement hispanisant pour mieux se complexifier par la suite et nous entraîner dans un univers angoissant. Cette impression s’accentue avec les rythmes syncopés de Hunger qui nous envoient dans un monde chaotique, tandis que c’est à une sorte d’introspection que nous convie l’excellent Blackthorn Winter aux arrangements de guitares de toute beauté.

Cela nous donne l’un des meilleurs albums de death de ces dix dernières années qui plaira évidemment aux amateurs du genre, mais aussi aux fans de heavy metal qui cherchent un peu d’émotion. Rarement j’ai été aussi surpris par un album de metal extrême qu’avec Inroads qui, sous une pochette énigmatique, cache une œuvre aboutie, sincère et efficace. La production, à la fois puissante et claire, permet de prendre toute la mesure de cette musique revigorante (ce qui est une gageure pour du death metal quand même) et de découvrir à chaque écoute, des harmonies ou des arrangements brillants. Un album indispensable.

The Wretched End
Inroads
Candlelight/Season Of Mist
2012

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