Entretien avec Guillaume, chanteur de Worselder

Bonjour, et merci de prendre le temps de me répondre. Peux-tu tout d’abord te présenter et nous expliquer ce que tu fais dans Worselder ?

Bonjour Thomas, avant tout merci pour cette interview et pour ton intérêt !

Ici Guillaume, vocaliste et parolier de Worselder, compositeur au même titre que les autres musiciens, et accessoirement instrumentiste studio additionnel et designer graphique du groupe !

Comment en es-tu venu au rock et au metal ?

De façon assez classique, en fait… J’ai commencé à écouter du hard-rock et du heavy lorsque j’avais une douzaine d’années, j’étais fan absolu de Maiden, comme beaucoup d’ados à cette époque-là ! Puis le déclic majeur a été en 1994 (j’avais 15 ans), lorsque j’ai pris dans la tronche en même temps Far Beyond Driven (Pantera) et Chaos AD (Sepultura), suivis pas longtemps après par Burn My Eyes (Machine Head). Ça a été une vraie révélation, et je pèse mes mots. J’ai su de suite que j’écouterais du metal jusqu’à la fin de mes jours ! J’ai ensuite pu concrétiser cette passion par la création de mon premier groupe lorsque je suis rentré à l’université.

Comment est né le groupe ? D’où est venu le nom du groupe ?

Avant la création de Worselder, j’ai joué pendant quelques années dans un groupe nommé ArcLite (dans lequel officiaient déjà James (guitare) et Mitch (batterie), aujourd’hui membres de Worselder). On galérait sans cesse pour trouver un bassiste stable.

D’un autre côté, il y avait un groupe de potes très proches, Gunslinger, dans lequel Mitch jouait également, avec Yannick (basse) et Yoric (guitare), qui ne trouvait pas de chanteur.

Nos deux groupes avaient des styles assez proches, et l’évidence s’est imposée petit à petit qu’il fallait fusionner les deux formations. C’est ce que nous avons fait en 2008, donnant naissance à Worselder ! Le line-up n’a pas changé depuis le début du groupe.

Concernant le nom de notre formation, nous souhaitions une dénomination qui ne prête pas à confusion avec d’autres groupes, ni avec quoi que ce soit d’autre de commercial, afin d’être facilement identifiables. J’ai proposé Worselder, ça sonnait bien à l’oreille, et c’était un clin d’œil à nos racines. Le nom a été de suite adopté !

Alors, je te vois venir, « ça veut dire quoi Worselder ». Ce que je te dirai simplement, c’est qu’en ayant l’esprit aussi tordu qu’un métalleux ariègeois, ça prend vite tout son sens !

Redshift est le nouvel album du groupe. Comment s’est passée la composition ? Qui écrit la musique, qui se penche sur les paroles ?

La plupart des compositions de worselder sont écrites collégialement, en agrégeant des idées apportées indifféremment par tous les membres du groupe, et en travaillant les structures et l’orchestration tous ensembles. On a la chance d’avoir tous baignés dans les mêmes influences 90’s et donc d’avoir une vision commune assez homogène de la musique de Worselder.

Pour REDSHIFT cependant, l’éloignement pendant les différents isolements COVID (le groupe est en Ariège et moi sur Toulouse) m’a amené à travailler un peu différemment, et pour la première fois j’ai amené au groupe des morceaux entiers que j’avais maquettés seul. Bien entendu, ces morceaux ont été digérés, retravaillés, complétés par le groupe au complet post-confinement, afin qu’ils gardent la patte Worselder ! Pour cette raison, je les considère comme des compos du groupe à part entière.

Concernant les paroles, elles sont uniquement de mon fait. Généralement, j’attends que la composition des musiques soit assez avancée, pour m’en imprégner et choisir une thématique.

 

Où trouves-tu l’inspiration quand il s’agit d’écrire de la musique ?

Pour ce qui est de la musique, comme pour la plupart des musiciens, l’inspiration vient avec l’humeur du moment : mon état d’esprit, le dernier film ou livre marquant, un évènement particulier, mes écoutes musicales du moment bien entendu… Cela donne la coloration des riffs, des mélodies et des arrangements qui vont me venir à l’esprit !

Au niveau des paroles, comme je l’ai dit juste avant, j’attends que la musique soit fixée pour choisir une thématique qui colle avec l’ambiance du morceau. Les textes de Worselder sont presque toujours très engagés. Je pense que notre musique doit passer un message fort, c’est ce qui lui donne tout son sens. C’est un parti pris, mais je n’imagine pas qu’il en soit autrement ! J’apporte donc un soin tout particulier au choix des thématiques et à l’écriture des textes.

REDSHIFT est donc un album qui porte des revendications sociales fortes, avec un vrai engagement politique (au sens noble du terme, évitons toute méprise, nous ne faisons pas de politique partisane! Ce que nous évoquons, c’est le contrôle du pouvoir par le peuple, pour le peuple, et la dénonciation des castes d’élites).

Cet album m’a semblé plus rageur, plus intense que le précédent. Était-ce volontaire ? Qu’est-ce qui a évolué dans la manière de faire du groupe ?

Je ne pense pas qu’on ait changé notre façon de travailler. Mais effectivement, à postériori, on a créé avec REDSHIFT un album plus percutant que PARADIGMS LOST. A mon avis, c’est surtout venu d’une envie d’avoir des morceaux taillés pour la scène, peut-être d’une frustration avec certains morceaux de PARADIGMS lorsqu’on les jouait en live… On a su tirer les leçons du précédent album et des retours que nous avons eus le concernant. REDSHIFT est plus direct, il va à l’essentiel.

Deux autres facteurs à mon avis ont contribué à cet aspect. Tout d’abord la qualité de la production et le rôle prépondérant qu’a eu Bruno Varéa (producteur et ingé son de l’Upload Studio, où nous avons enregistré) : il nous a fait travailler de manière à éviter les écueils, les complexités inutiles et de façon à rendre notre musique plus efficace. C’est aussi son expérience qui parle dans REDSHIFT !

Enfin, en tirant encore une fois les leçons de PARADIGMS LOST, j’ai de mon côté beaucoup mieux travaillé le placement des chants, tant au niveau rythmique que dans la structuration des séquences vocales : j’ai souhaité des chants moins denses, qui laissent respirer les morceaux (et les auditeurs) et donnent toute leur place aux instruments. Ce nouvel album est bien mieux équilibré de mon point de vue.

Comment est-ce que vous avez bossé sur l’artwork de cet album ? Cette photo rouge colle bien au thème et dégage une rage impressionnante.

Dès le départ, je souhaitais qu’on se démarque au niveau visuel. Je suis très admiratif des artworks magnifiques qu’ont aujourd’hui la plupart des groupes (même sur de petites prods), mais force est de constater que malgré les qualités artistiques de la plupart des visuels, rien ne ressort du lot… on a le sentiment de toujours voir et revoir la même chose…

Donc dans l’idée, on souhaitait un artwork simple, percutant, visuellement accrocheur, qui reflète le contenu et l’atmosphère de l’album, voire même qui crée un sentiment de malaise… mais qui au final attise la curiosité.

J’ai une nostalgie des artworks d’albums qui ont baigné mon adolescente, comme No More Color (Coroner), Vulgar Display (Pantera)… L’idée de ce portrait en plan resserré d’un homme qui grimace de colère s’est vite imposée, car elle est à l’image des textes de l’album !

Le design général dans la couleur rouge est directement lié au nom de l’album. « REDSHIFT », c’est un terme emprunté au langage scientifique (et utilisé dans les paroles du morceau « Pillars Of Smoke »), dont le sens est ici détourné pour évoquer le basculement du peuple dans la révolte, puisque c’est une thématique prépondérante dans nos morceaux.

L’artwork et le design graphique du digipack a entièrement été réalisé par nos soins. Cela nous a permis de garder totalement la main sur le contenu !

Quel est ta piste préférée de l’album et pourquoi ?

C’est très compliqué de répondre… Chaque piste a quelque chose que j’adore !

Et d’ailleurs, ce qui est ressorti des premières chroniques que nous avons reçu, c’est que l’album a une grande homogénéité, sans temps mort ni baisse d’intensité, et ce malgré le fait que chaque morceau a son identité propre.

Si je devais vraiment choisir, je dirais « Atheist », qui est peut-être le morceau le moins rentre-dedans de l’album, mais dont je suis très content du rendu vocal, notamment sur les refrains.

 

Avez-vous prévu de sortir des clips pour soutenir la sortie de l’album ?

Oui, c’est même déjà fait ! Le clip du premier single (« Para Bellum ») est sorti en novembre dernier pour lancer la promo de l’album. On a eu d’excellents retours ! Il a été réalisé par Cédric Prats (aka Le 7eme Artisan), qui a fait un super boulot !

En décembre, nous avons mis en ligne une lyrics video pour le second single « Pillars Of Smoke ».

Enfin, nous prévoyons de sortir un second clip, toujours réalisé par Cédric Prats, pour clôturer la promo de l’album, certainement en avril ou mai. Ce sera la piqure de rappel !

Tout est disponible sur notre chaine Youtube ! Il suffit de chercher « Worselder », impossible de se tromper !

On peut vous voir où et quand sur scène ?

On a fait, grâce à notre association 4A, un gros travail de démarchage et de booking. C’est très long et très chronophage, mais cela commence à porter ses fruits !

Après notre release party le 25/02 à Toulouse, qui nous a permis de partager la scène avec LIZZARD et OCTANE, nous aurons la chance de participer à un certain nombre d’évènements metal en 2023 et 2024.

Pour l’heure, nous avons annoncé notre participation au VIND’HELL FEST (Mai 2023) et au METAL FEST 09 (Novembre 2023). Cette dernière date nous tient particulièrement à cœur car elle marque la renaissance d’un festival metal dans notre Ariège natale, lors duquel nous aurons la chance d’accueillir, entre autres, les potes de SCARLEAN et de MONOLYTH !

D’autres dates seront annoncées ultérieurement et elles nous permettront d’aller jouer un peu partout en France !

Plein d’excellents albums sont sortis en 2022. Une préférence, un coup de cœur que tu voudrais conseiller ?

Oui, 2022 a été une année extrêmement dense en termes de sorties. C’est l’effet post-COVID ! C’est en grande partie pour cela que nous avons décalé la sortie REDSHIFT en 2023, afin de ne pas être noyés dans la masse !

Je vais me concentrer sur les sorties françaises : j’ai particulièrement apprécié le nouvel album de SCARLEAN, « Silence », et le superbe nouvel album de KINGCROW « Wake Up Call ».

Merci pour tes réponses et à très bientôt

Merci à toi pour l’intérêt que tu portes à notre groupe et à ce nouvel album !!!

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