Un franc succès que cette novella de Thomas Day, uchronique et séduisante à plus d’un titre.
En ce 13 septembre 1824, après la chute de Moscou et le traité de Niji signé avec le tsar Alexandre Ier, protecteur de toutes les Russies, l’empereur Napoléon règne sur l’Europe. Un continent à genoux, exsangue, vidé de sa substance par un trop-plein de guerres et d’horreurs, un territoire à feu et à sang que le stupéfiant Melchior Hauser, tout juste libéré de son statut d’esclave, va cependant entreprendre de parcourir. Car il lui faut retrouver Viktor Hauser, celui qu’on surnomme le de Vinci de Nuremberg, et lui poser une question. Unique, toute simple, mais qui revêt à ses yeux une importance cruciale : » Père, ai-je une âme ? »
Une uchronie intéressante
Thomas Day nous propose à travers sa novella un récit uchronique. Napoléon n’a pas perdu les batailles de son retour en tant qu’Empereur et a au contraire pleinement stabilisé son pouvoir en Europe et en Russie. Le monde est quasiment français et ce socle va servir à l’auteur pour broder son histoire d’automate au milieu de toute cette ambiance militaire française. La trame de fond fonctionne bien et ajoute un sel particulier à cette histoire de Melchior, le joueur d’échec mécanique à la cour du Tsar. Une belle idée, inventive et qui pose un contexte vraiment intéressant.
Une histoire à la fois passionnante et émouvante
Thomas Day nous propose une histoire qui combine à la fois le côté émouvant, avec notamment cette première partie des aventures de Melchior dans le monde à la recherche de son père, mais également passionnante car en tant que lecteur on veut savoir la suite. Et c’est cette riche alchimie qui va rendre cette novella inoubliable. En effet je l’ai dévorée d’une traite et je n’ai pas été déçu, le scénario avançant de manière intéressante avec notamment Melchior qui surprend le lecteur à chaque page.
Un personnage puissant
Melchior, cet automate joueur d’échec qui au fil de sa vie va devenir bien plus, étonne le lecteur et émeut. Sa condition et ses faiblesses nous touchent, il est presque plus humains que ceux qui l’entourent au fil du texte au final… On vit avec lui tout ce qu’il vit et la manière dont Thomas Day l’a créé, donnant une vie à cet être de rouages et de cylindres, est assez étonnante et inspirante.
Avec L’automate de Nuremberg la collection Une heure lumière du Bélial retrouve Thomas Day et ce nouveau texte est une petite pépite. Le scénario, les personnages, l’environnement uchronique, tout est mis en place et fonctionne impeccablement. La couverture de Aurélien Police est elle aussi, comme à son habitude, un petit bijou. Si vous n’avez jamais regardé de près cette collection il serait clairement temps de vous y mettre…