Un court roman à la fois prenant, bien construit et fascinant.
Ceci est la dernière lettre d’amour que je vous écris, même si certains y verront plutôt une confession.
Dans les décombres d’un village ravagé par la guerre, un mystérieux inconnu arrache Constanta, simple paysanne, aux bras de la mort. Elle devient en un instant l’épouse d’un immortel, qui lui offre le baiser éternel du vampire. Rien dans sa courte vie ne l’avait préparée à l’intensité de l’amour qui naît alors entre eux. Ensemble, ils vont traverser les époques et goûter aux plus grands délices du monde.
Mais bien qu’ils soient tous deux insensibles au passage du temps, les sentiments de Constanta vont quant à eux être peu à peu souillés par le doute… Est-elle vraiment maîtresse de son destin ? Pour retrouver sa liberté, elle devra oser le plus grand des sacrifices.
La femme du vampire
Dot de Sang est une lettre, un journal intime, de Constanta à son époux, que l’on détermine comme étant Dracula au fil des chapitres. Elle l’aime, elle est sous son influence, prête à tout pour le satisfaire pendant des siècles. Mais peu à peu les sentiments s’effritent alors que le vampire, irascible, manipulateur, puissant, n’a de cesse de rabaisser son épouse, mais aussi de cumuler les amants et amantes.
Les amants du vampire
Car Dracula est insatiable et il va s’enticher de Magdalena, jeune femme espagnole à la grande intelligence, qu’il va aller chercher et transformer, en faisant sa seconde épouse, puis ce sera, quelques siècles plus tard, le tour du russe Alexi. De fil en aiguille les relations se construisent, l’écheveau de la destruction du vampire se construit et dévoile une trame fort intéressante. Et ce trio va venir à bout de lui, vainquant sa perversité, sa malignité et son influence néfaste.
Un style fluide
Le style d’écriture de S.T. Gibson est des plus fluide. Elle parvient à garder une certaine grandiloquence due à l’époque d’origine de Constanta mais aussi au milieu social dans lequel elle évolue, tout en gardant une lisibilité totale. Cela permet de dévorer le roman, découpé en chapitres courts et prenants, et les quelques deux cent cinquante pages de Dot de Sang sont dévorées en un rien de temps.
Une fin rallongée pas forcément utile
L’autrice ajoute à la fin une scène de réunion des protagonistes, des décennies plus tard. Personnellement je n’ai pas trouvé un intérêt réel à cette longue scène qui part ensuite en orgie sexuelle sans réelle raison autre que de les voir heureux de se retrouver. Elle aurait très bien pu s’arrêter à leur disparition après la mort de leur mari et amant.
Dot de Sang est un roman des plus intéressant. Inattendu, relativement cru, bien écrit, avec des protagonistes forts. Il s’agit pour le moment de ma grosse surprise de ce second semestre tant je me suis pris au jeu de cette lecture. Les amateurs de vampire et de fantastique à tendance psychologique devraient se pencher dessus dès que possible, c’est certain.